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Difficile conciliation travail-famille 

Des participants sont recherchés pour une étude sur le stress engendré par la pandémie.

Par Magalie Masson

4 juin 2020 à 13 h 06

Mis à jour le 4 juin 2020 à 13 h 06

Avec les données recueillies, l’équipe espère pouvoir décrire les inégalités sociales, territoriales et de genre dans les difficultés de la conciliation travail-famille. Photo: Getty images

Les mesures de confinement liées à la pandémie de COVID-19 ont imposé de nouvelles difficultés en matière de conciliation travail-famille aux ménages québécois. Des élèves de tous âges ont dû, et certains doivent encore, être scolarisés à la maison, alors que les parents poursuivent leur travail. 

Cet enjeu, qui a bousculé bon nombre de familles au Québec, a convaincu l’équipe de Mathieu Philibert, professeur au Département de sexologie, de mener une étude sur l’évolution du bien-être en temps de déconfinement. «Nous supposons que plus il y a de difficultés liées à la conciliation travail-famille, plus le stress est élevé et plus la santé mentale est fragile. On veut voir de quoi ont besoin les gens pour ensuite développer les interventions adéquates à leur bien-être», explique le professeur, qui s’inquiète de voir les populations défavorisées plus durement touchées.  

Pour mener leur étude, les chercheurs invitent la population québécoise âgée de 18 ans et plus à répondre à leur sondage en ligne. Les questions posées portent sur la conciliation travail-famille, la santé physique et mentale, les caractéristiques sociodémographiques et la perception du quartier de résidence.

Puisque les facteurs influençant le bien-être sont multiples, l’étude est menée par des chercheurs de différentes facultés: Jean Bélanger, doyen de la Faculté des sciences de l’éducation, et les professeurs Philippe-Benoit Côté (sexologie), Janie Houle (psychologie) et Mélanie Trottier (organisation et ressources humaines/ESG UQAM), en plus de Mathieu Philibert et du professeur adjoint de l’Université de Montréal Arnaud Duhoux. La recherche est financée par le Réseau de recherche en santé des populations du Québec.  

Avec les données recueillies, l’équipe espère pouvoir décrire les inégalités sociales, territoriales et de genre dans les difficultés de la conciliation travail-famille. Selon Mathieu Philibert, l’environnement social et l’environnement de quartier sont autant importants pour analyser la santé mentale. «Puisqu’on est resté beaucoup plus à la maison au cours des dernières semaines, notre perception de notre quartier pourrait avoir changé. Nous nous sommes moins déplacés et avons peut-être davantage interagi avec nos voisins», explique-t-il. La perception des gens de leur quartier résidentiel pourrait donc avoir une incidence sur leur bien-être, selon leur expérience positive ou négative des ressources sociales disponibles à proximité. Des variantes entre les perceptions des femmes et des hommes et entre les habitants de quartiers favorisés et défavorisés pourraient aussi être observées. 

L’étude, qui a débuté le 28 mai, se poursuivra tout l’été et se veut longitudinale. Elle a donc pour objectif de questionner les mêmes citoyens, à différents moments, pour suivre l’évolution de leur santé et de leur bien-être durant le déconfinement. L’équipe de chercheurs espère toutefois pouvoir prolonger son travail jusqu’à l’automne, de sorte à obtenir les perceptions de la population à la rentrée scolaire. 

La page Facebook de l’étude est accessible pour plus d’informations.