Le professeur du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère Francesco S.R. Pausata est le lauréat 2020 du WMO Professor Mariolopoulos Trust Fund Award, décerné par la Fondation Mariolopoulos-Kanaginis en collaboration avec l’Organisation météorologique mondiale. Il obtient ce prix pour l’article «Greening of the Sahara suppressed ENSO activity during the mid-Holocene», publié dans la revue Nature Communications en 2017.
Cet article, qui découle d’une recherche sur le climat du milieu de l’Holocène qu’il avait menée à l’Institut météorologique de l’Université de Stockholm, traite de l’influence d’un désert plus vert et moins poussiéreux sur le climat. «Le changement le plus important du milieu de l’Holocène, il y a 4000 à 7000 ans, s’est produit en Afrique, expliquait Francesco S.R. Pausata à Actualités UQAM en 2017. Presque tout le monde regarde du côté du Pacifique. Mais ce sont les changements en Afrique, le verdissement du Sahara et les énormes changements dans la circulation atmosphérique causés par l’intensification de la mousson ouest-africaine qui ont entraîné des bouleversements climatiques dans toutes les régions tropicales.»
Ces changements, révèle le chercheur, ont eu dans le passé un effet important sur la variabilité de l’ENSO (acronyme composé à partir des termes El Niño et Southern Oscillation), un phénomène climatique qui suscite l’attention de nombreux chercheurs depuis quelques années puisqu’il peut engendrer d’importantes modifications dans la quantité des précipitations, aggraver des situations de sécheresse ou de désertification, avoir une influence sur la température de l’eau dans l’océan, sur la répartition des ressources, etc. «Comprendre les variations historiques du système ENSO et leurs causes est très important pour prédire les changements futurs du climat», souligne Francesco S.R. Pausata.