Série Prix Reconnaissance UQAM 2019
Sept diplômés de l’UQAM seront honorés à l’occasion de la Soirée Trajectoires 2019 pour leur cheminement exemplaire et leur engagement. Ce texte est le sixième d’une série de sept articles présentant les lauréats.
«L’industrie bancaire canadienne jouit d’une excellente réputation à l’étranger, affirme Éric Prud’homme (B.A.A., 1990), directeur général pour le Québec de l’Association des banquiers canadiens (ABC). Notre système est très solide, très stable. Nous avons d’ailleurs pu le constater au moment de la crise financière de 2008 aux États-Unis.» Lauréat du prix Reconnaissance 2019 de l’École des sciences de la gestion (ESG UQAM), Éric Prud’homme est la voix des banquiers canadiens au Québec, un rôle qui lui convient parfaitement. «J’ai toujours été intéressé par la politique, par la communication, par le droit et par l’économie, déclare-t-il. Mon travail m’amène à conjuguer tout cela.»
Éric Prud’homme, qui a aussi une formation d’avocat, est arrivé en 2003 à la direction du Québec de l’ABC, d’abord comme conseiller juridique, puis comme conseiller en relations gouvernementales. En 2012, il succède au directeur, Jacques Hébert, qui prend sa retraite après 36 ans à la tête du chapitre québécois de l’Association. La transition se fait tout naturellement. «Nous avons travaillé ensemble pendant presque 10 ans et participé à plusieurs commissions parlementaires», relate Éric Prud’homme.
Relations gouvernementales
Faire un suivi de la législation québécoise, s’occuper des relations gouvernementales, rédiger des mémoires et les présenter en commission parlementaire sont des tâches qui font partie intégrante de son rôle à l’ABC. «Le secteur bancaire relève d’une loi fédérale, précise le directeur pour le Québec, mais il est important pour nous de maintenir un dialogue avec les différents intervenants et régulateurs du secteur.»
Une des principales choses qu’Éric Prud’homme a retenues de ses études en gestion, c’est le fait que les entreprises n’évoluent pas dans un monde clos. «Elles font partie de la société et ne peuvent pas évoluer sans tenir compte de leur environnement politique, économique et juridique», observe-t-il.
Chaque année, le directeur de l’ABC est convié au huis clos précédant l’annonce du budget à l’Assemblée nationale, afin de pouvoir en analyser les impacts réels ou potentiels sur l’industrie bancaire. Une partie de son travail en tant que directeur pour le Québec consiste d’ailleurs à expliquer à ses collègues du reste du Canada les particularités de la réalité québécoise, les enjeux propres au Code civil ou à la langue. «C’est un défi constant», dit-il. Son bureau est situé au centre-ville de Montréal, mais ses fonctions l’amènent régulièrement à se déplacer entre Québec, Toronto et Ottawa, où l’ABC possède un bureau qui gère ses relations avec le gouvernement fédéral.
Un rôle de communicateur
À l’époque de ses études en gestion, Éric Prud’homme s’intéressait surtout à la communication, à la publicité et au marketing. Longtemps amateur des films sur les Lions d’or de la pub de Cannes, il remarque encore aujourd’hui les meilleures publicités à la télévision… et les moins bonnes! Après ses études, il a travaillé pendant un an dans une banque, mais le désir d’apprendre l’a poussé vers des études de droit à l’Université de Montréal («Durant mon adolescence, je jouais au hockey dans une ligue et je disais que je voulais devenir comme Ken Dryden, avocat et joueur de hockey!»). Après son barreau, il a travaillé dans des bureaux d’avocats pendant quelques années – comme généraliste, mais principalement en litige –, jusqu’au moment d’être recruté par l’ABC.
En tant que directeur pour le Québec, il joue un rôle de communicateur. C’est lui que les médias appellent quand ils ont des questions sur le secteur bancaire. «Nous ne faisons pas de commentaires sur des sujets relatifs à une banque en particulier, mais nous intervenons sur des enjeux communs à l’ensemble de l’industrie, dit Éric Prud’homme. Nous avons aussi un mandat d’éducation financière.» L’ABC offre des programmes de littératie financière destinés aux jeunes et aux aînés, incluant des séminaires aidant à gérer son budget, à se protéger contre la fraude ou contre l’exploitation financière.
Le représentant des banquiers se réjouit de la confiance du public canadien dans le secteur bancaire. «C’est important pour les gens qui déposent leur argent de savoir qu’ils peuvent avoir confiance en leur institution financière», dit-il. Les Québécois sont très nombreux à être actionnaires des banques, rappelle Éric Prud’homme. «À travers leur REER ou leur caisse de retraite, beaucoup de gens participent aux bénéfices de l’industrie bancaire.»
Un réseau de contacts
Le bureau de l’ABC à Montréal est le point de chute pour les différents ministères et organisations qui ont des relations avec le milieu bancaire. Pour son directeur, il est important de se tenir au courant de tout ce qui se passe dans le domaine de la finance et de maintenir un réseau de contacts dans l’industrie.
Après avoir fait partie du conseil d’administration du Conseil du patronat du Québec et du Conseil patronal de l’environnement du Québec, Éric Prud’homme siège actuellement sur le conseil d’administration du Cercle de la finance internationale de Montréal. L’organisme organise des rencontres, déjeuners et conférences. Le directeur pour le Québec de l’ABC fait aussi partie des membres associés de Finance Montréal, qui a pour mission de promouvoir Montréal comme place financière et qui contribue à l’organisation du Forum FinTech Canada, sur l’innovation technologique dans les services financiers. Le prochain forum aura lieu en octobre 2019.
Une autre chose qu’Éric Prud’homme a retenue de son passage à l’ESG UQAM, c’est l’habileté à travailler en équipe. «J’anime des groupes de travail sur divers sujets qui réunissent des représentants des différentes banques, explique-t-il. Mes talents de médiateur et de conciliateur m’aident beaucoup dans la recherche de consensus.»
Le directeur de l’ABC au Québec confie avoir conservé des amitiés de plus de 30 ans avec des collègues rencontrés sur les bancs de l’ESG, qui travaillent aujourd’hui dans différents secteurs de l’économie. «Plusieurs seront dans la salle lors de la remise du prix Reconnaissance et j’en suis très fier», dit-il.
Ce n’est pas par hasard, mais par choix qu’il est venu étudier à l’UQAM en sciences de la gestion, affirme le lauréat. «J’ai choisi l’UQAM pour son ouverture d’esprit, qui correspondait à mes valeurs.»