La professeure du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère Julie Thériault mène une équipe dans les Rocheuses à titre de chercheuse principale dans le cadre du projet SPADE (Storms and Precipitations Across the Continental Divide Experiment). Il s’agit d’un projet pancanadien impliquant des chercheurs et des étudiants de l’UQAM, de la Colombie-Britannique, de la Saskatchewan et du Manitoba ainsi que des spécialistes d’Environnement et Changement climatique Canada.
«Il s’agit d’un projet d’une ampleur exceptionnelle destiné à étudier la trajectoire, la distribution et les types de précipitations que l’on observe au-dessus de la ligne continentale de partage des eaux, explique Julie Thériault. Cette ligne est située à la frontière entre la Colombie-Britannique et l’Alberta. Du côté ouest, l’eau s’écoule vers l’océan Pacifique, tandis que du côté est, elle s’écoule vers l’océan Arctique, la Baie d’Hudson et l’océan Atlantique.»
L’équipe menée par la professeure Thériault recueille des données au Nipika Mountain Resort, en Colombie-Britannique, ainsi qu’au pied et au sommet de Fortress Mountain, qui culmine à environ 2200 mètres, en Alberta. Les deux sites sont distants d’environ 60 kilomètres à vol d’oiseau.
Cette campagne sur le terrain a débuté à la fin du mois d’avril et se poursuivra jusqu’à la fin juin. «Nous avons démarré sur les chapeaux de roue avec une tempête de neige les 27 et 28 avril derniers, raconte Julie Thériault. Une partie de l’équipe a été coincée au sommet de Fortress Mountain pendant 24 heures!»
La doctorante en sciences de la Terre et de l’atmosphère Cécile Carton, la candidate à la maîtrise en sciences de l’atmosphère Aurélie Desroches Lapointe et l’étudiante au baccalauréat en sciences de la Terre et de l’atmosphère Charlie Hébert-Pinard font partie de l’équipe. Le doctorant Mathieu Lachapelle a donné un coup de main au début de la collecte de données. Deux étudiants de l’Université de Saskatchewan et de l’Université Northern British Columbia font aussi partie de l’équipe, supervisée par quatre professeurs et à laquelle collaborent quatre experts d’Environnement et Changement climatique Canada.
«Depuis cette tempête, les étudiants sont très occupés et nous observons des phénomènes intéressants simultanément de chaque côté de la ligne de partage des eaux. Il fait chaud du côté de la Colombie-Britannique, où l’on a surtout observé de la pluie, et il neige souvent du côté albertain. Les étudiantes photographient et analysent les types de flocons de neige.»
La charge de travail dépend de la météo, poursuit la chercheuse. «Nous recueillons des données en tout temps, nuit et jour, lorsqu’il y a des précipitations. L’équipe a congé lors des journées ensoleillées. En Colombie-Britannique, nous avons dû cesser nos observations nocturnes à cause de la présence de grizzlys dans les environs. La sécurité passe avant la collecte de données scientifiques!»
Ce projet de recherche est financé par le programme Apogée – Global Water Futures (GWF), mené par l’Université de la Saskatchewan. Julie Thériault et ses collègues bénéficient d’un accès privilégié à l’équipe de techniciens et de chercheurs du Coldwater Laboratory de l’Université de Saskatchewan, aux instruments de pointe d’Environnement et Changement climatique Canada, aux installations du Biogeosciences Research Institute de l’Université de Calgary et aux ressources de l’Université Northern British Columbia. «Il faut également souligner l’accueil chaleureux des propriétaires des sites concernés, qui nous laissent installer nos équipements pour prendre les mesures», souligne la professeure.