Le Bureau de coopération interuniversitaire (BCI) a annoncé récemment la création d’un nouveau partenariat des bibliothèques universitaires québécoises, lequel rendra accessibles trois nouvelles plateformes permettant de partager différentes ressources. «En plus de donner accès à un catalogue unifié de 20 millions de documents, ce partenariat permettra de rejoindre 300 000 étudiantes et étudiants et 10 000 professeures et professeurs à travers l’ensemble du territoire», a déclaré Jean-François Roberge (B.Éd. éducation au préscolaire et enseignement au primaire, 1996), ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES), à l’occasion de l’annonce de ce partenariat, qui bénéficie d’un appui financier de 10,4 millions de dollars du MEES dans le cadre de la Stratégie numérique du gouvernement du Québec.
Plateforme partagée de services
«La Plateforme partagée de services (PPS) WorldShare Management Services d’OCLC, dont la mise en service est prévue en juin 2020, est celle qui a été retenue par les 18 institutions participantes, explique Pierre Nault, directeur de l’implantation à l’UQAM. Il s’agit d’une plateforme en infonuagique, accessible en français et en anglais à partir d’appareils mobiles, qui donnera accès aux collections numériques et imprimées des bibliothèques universitaires du Québec à partir d’un dossier d’usager unique.» OCLC est une coopérative mondiale de bibliothèques qui fournit, entre autres, des services technologiques.
Pour les usagers de l’UQAM, la PPS remplacera le catalogue Virtuose. Elle permettra aussi d’optimiser les ressources des bibliothèques en intégrant l’ensemble des applications nécessaires au maintien et au développement de leurs services. «C’est à la fois une interface pour les usagers et une interface pour la gestion, poursuit Pierre Nault. Les équipes des différentes bibliothèques universitaires québécoises pourront développer une gestion partenariale de leurs ressources documentaires, ce qui favorisera la circulation des documents physiques, d’une part, et, d’autre part, un décloisonnement de la gestion des acquisitions et des licences pour les ressources acquises en commun.»
Géoindex
Depuis janvier 2019, les membres du partenariat des bibliothèques universitaires utilisent la plateforme partagée de données géospatiales et de photographies aériennes Géoindex, laquelle donne accès à des cartes ou des photos numériques et géoréférencées. «Nous avions déjà fait l’acquisition de Géoindex+ en 2015, rappelle Pierre Nault. La plateforme, créée à l’Université Laval, regroupe désormais l’ensemble des collections des universités participantes.»
Les données géospatiales et photographies aériennes sont utilisées en recherche dans divers domaines pour analyser la population, la faune, la flore, les relations spatiales entre ces trois éléments et le territoire. Qu’elles se présentent sous forme de cartes imprimées ou de cartes interactives, elles permettent de représenter des objets ou des phénomènes apparaissant à la surface du globe et d’en faire l’analyse.
Dataverse
La troisième plateforme est Dataverse, un logiciel libre de dépôt de données. «Il s’agit d’un environnement pouvant accueillir des ensembles de données de recherche de petites et moyennes tailles, qui peuvent ensuite être partagées en accès ouvert ou en accès restreint», précise Pierre Nault.
Ce logiciel libre a été développé par l’Institute of Quantitative Social Science de l’Université Harvard et par une communauté internationale de contributeurs. Depuis 2012, le Conseil des bibliothèques universitaires de l’Ontario offre aux universités ontariennes, par l’entremise de Scholars Portal, un accès à Dataverse. À l’initiative du Sous-comité des bibliothèques du BCI, ce dernier et l’Université de Toronto ont conclu cette année une entente pour que les jeux de données issus de la recherche menée dans les universités québécoises puissent être déposés sur la plateforme Dataverse de Scholars Portal. La plateforme inclut une interface et un guide de l’usager en français.
La gestion des données de recherche est une priorité des politiques nationales en matière de recherche scientifique dans plusieurs pays, dont le Canada, rappelle Pierre Nault. La déclaration de principes de trois conseils subventionnaires fédéraux, publiée en 2016, attribue plusieurs responsabilités aux établissements, qui doivent notamment soutenir l’accès à des plateformes pour la gestion et la conservation des données et appuyer la communauté universitaire dans l’adoption de bonnes pratiques.