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Objectif: zéro déchet!

Pour contrer les tonnes de déchets qui empoisonnent la planète, un mouvement émanant des communautés veut transformer nos modes de consommation.

Par Valérie Martin

18 février 2019 à 11 h 02

Mis à jour le 28 février 2020 à 10 h 02

Illustration: Charlotte Demers-Labrecque

Les 3 et 4 novembre derniers, le Marché Bonsecours était rempli à craquer. Des jeunes familles, des personnes âgées, des étudiants, des couples avaient bravé le froid et la pluie pour venir assister à des ateliers sur le zéro déchet dans le cadre d’un festival dédié à ce mouvement. Un appartement zéro déchet avait aussi été aménagé dans les espaces du marché. Au total, plus de 11 000 personnes se sont présentées à cette deuxième édition du festival Zéro Déchet, soit deux fois plus qu’à la première! L’événement est le premier du genre en Amérique du Nord.

L’engouement pour le zéro déchet ne cesse de s’accroître. Des commerces zéro déchet ont ouvert leurs portes à Montréal, mais aussi à Sherbrooke, Boucherville, Matane et Val d’Or. Des internautes mettent en ligne des blogues documentant leurs démarches et de nombreux Instagrammeurs publient des photos de leur bilan mensuel de déchet sous forme de pots Mason plus ou moins remplis d’étiquettes de fruits et légumes et autres élastiques non réutilisables! L’arrondissement Rosemont–Petite-Patrie a lancé un projet d’accompagnement pour aider les citoyens dans leurs démarches. Même Marilou propose en ligne une collection zéro déchet avec sac d’épicerie réutilisable et sac à lunch en tissu. Ses produits se vendent comme des petits pains chauds.

«Le zéro déchet est un mouvement principalement porté par des individus, des citoyens et des entrepreneurs», souligne la professeure du Département de marketing Elisabeth Robinot, qui est membre de l’Observatoire de la consommation responsable. «Bien des citoyens en sont encore à trier leurs rebuts en se demandant ce qui est recyclable et ce qui ne l’est pas. Le zéro déchet, c’est une autre étape dans la consommation responsable.»

«Le mouvement zéro déchet, c’est un mouvement de partage de connaissances, affirme pour sa part Ève St-Aubin (B.A. communication/relations humaines, 2015), qui rédige des chroniques sur le sujet pour le site web Ton Petit look. Comme c’est une pratique assez nouvelle, on apprend ensemble au fur et à mesure qu’on s’y met.»

Le zéro déchet s’inscrit dans une mouvance plus large, qui inclut des initiatives telles que l’agriculture urbaine, la consommation locale, le commerce équitable et les marchés de quartier, observe René Audet (Ph.D. sociologie, 2009), professeur au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale. «Tout cela fait partie d’une économie qui se développe en parallèle du système traditionnel, fondé sur une logique strictement commerciale, sur l’agriculture industrielle et sur des techniques de vente qui génèrent beaucoup de suremballage.»

«Le zéro déchet est un mouvement principalement porté par des individus, des citoyens et des entrepreneurs.»

elisabeth robinot

Professeure à l’Observatoire de la consommation responsable.

Le mouvement a pris racine en Californie. C’est principalement l’auteure et blogueuse Béa Johnson qui a fait connaître cette pratique en publiant, en 2013, l’ouvrage Zero Waste Home, devenu un bestseller et traduit en quelque 25 langues! L’auteure y raconte comment elle et sa famille ont réussi à réduire leurs déchets à moins d’un kilogramme par année (comparativement à 700 kilogrammes en moyenne pour un Québécois).

La guerre au plastique

Les déchets les plus répandus sur Terre sont faits de matières plastiques. Plus de huit milliards de tonnes ont été produit depuis les années 1950 et seule une infime partie (9%) a été recyclée. Le reste se retrouve dans les dépotoirs, dans l’environnement, dans les cours d’eau et les océans. Ces déchets de plastique se dégradent en libérant des microparticules qui empoisonnent la faune et la flore (et potentiellement l’humain!).

En septembre 2018, Greenpeace a mené une vaste étude afin de documenter les types de déchets qui s’amoncellent le plus souvent sur les plages aux quatre coins du monde. La palme est revenue aux emballages alimentaires à usage unique, suivis des bouteilles d’eau et de boissons gazeuses, des tasses et gobelets de café à emporter, des bouchons de bouteille ainsi que des sacs d’épicerie. Pour s’attaquer à cette pollution, Greenpeace a mis en ligne une série de pétitions. La plus récente demande aux supermarchés canadiens de renoncer aux emballages plastiques. Plus de 120 000 personnes l’ont déjà signée.

Selon Sylvain Allard, professeur à l’École de design, le suremballage (et l’emballage même, qui est, comme le rappelle le professeur, produit pour un usage unique) est un problème grave auquel les entreprises doivent s’attaquer le plus vite possible. «Le recyclage ne fonctionne pas, c’est la moins pire des options certes, mais c’est un compromis, et il faut trouver d’autres solutions», croit fermement ce spécialiste du design d’emballage. Le professeur donne un cours dans lequel les étudiants sont appelés à créer des emballages écologiques et innovateurs.

«On pourrait mettre au point des emballages, tout aussi performants que les plastiques, mais qui demeureraient la propriété des entreprises qui les ont fabriqués, suggère Sylvain Allard. Ces emballages non jetables devraient être réutilisables au moins 1000 fois pour réduire leur impact sur l’environnement.» Il pourrait s’agir d’un produit consigné que le consommateur retourne au fabricant ou à l’épicerie au même titre que les bouteilles de bière, illustre-t-il. Utopique? Cette solution existe déjà avec le projet-pilote Loop, indique le professeur. Cette épicerie en ligne zéro déchet est à l’essai cet hiver dans les villes de New York et de Paris. Des marques comme Tide, Crest, Häagen-Dazs et Dove proposent des emballages réutilisables de leurs produits vedettes. Les produits sont livrés à domicile dans des boîtes réfrigérées (sans styromousse!) et réutilisables. Le contenant de crème glacée Häagen-Dazs au design attrayant est fabriqué en acier inoxydable. La crème hydratante est présentée dans un contenant de verre. Quand les consommateurs ont fini de les utiliser, ils retournent les contenants vides aux fabricants. Ceux-ci lavent les contenants, les remplissent de nouveau, et le tour est joué! «C’est le même principe que les bouteilles de lait vides que le laitier reprenait jadis avant de nous remettre nos bouteilles remplies», fait remarquer Sylvain Allard.

René Audet note un changement dans les mentalités. «Avant, on croyait que les solutions pour “sauver la planète” viendraient des gouvernements ou d’un grand mouvement mondial. Maintenant, les solutions sont locales: elles viennent des communautés et des citoyens. On s’organise pour changer les choses près de chez soi. Les ruelles vertes, l’agriculture urbaine et le mouvement zéro déchet ne sont que quelques exemples d’initiatives – individuelles ou communautaires – portées par des citoyens.»

«Le recyclage ne fonctionne pas, c’est la moins pire des options certes, mais c’est un compromis, et il faut trouver d’autres solutions.»

sylvain allard

Professeur à l’École de design

Pour Sylvain Allard, les changements ne se feront toutefois pas sans les entreprises et les gouvernements. «Là où le bât blesse, ce sont les gouvernements qui tolèrent toutes sortes de matériaux comme le styromousse. L’Union européenne a banni en décembre dernier les cotons-tiges, les pailles de plastique et les bâtonnets de café. Pour modifier nos habitudes et opter pour des choix plus écologiques, il faut des lois et des entreprises progressistes qui proposent des solutions.»

Le retour du vrac

«Les espaces de rencontres au sein de nos boutiques ont été pensés afin de susciter la conversation entre nos clients. On veut aider les citoyens à prendre conscience de leurs gestes et à s’informer», déclare Andréanne Laurin (B.A. communication marketing, 2011; M.Sc. sciences de l’environnement, 2014). Loco, la première épicerie zéro déchet au Québec, est née du projet étudiant que cette diplômée a lancé avec ses collègues Martine Gariépy (M.Sc. sciences de l’environnement, 2018), et les doctorantes en sciences de l’environnement Sophie Maccario et Marie-Soleil L’Allier (B.Sc.A. informatique et génie logiciel, 2010).

L’entreprise, dont la première succursale a ouvert ses portes dans le quartier Villeray en 2016, vend des fruits et légumes, du yogourt et du lait en pots consignés, des farines, des fromages, des plats préparés, des cosmétiques et des produits de nettoyage sans danger pour la santé et l’environnement. Les consommateurs peuvent apporter leurs contenants et leurs sacs de toile ou en acheter sur place. Des ateliers sur le mode de vie zéro déchet (confection de cosmétiques maison ou de kombucha) sont aussi offerts. Les propriétaires ont ouvert en 2017 une deuxième adresse à Verdun, puis une troisième en 2018 à Brossard. Le commerce de Verdun abrite également Le 5e, un espace de coworking qui est aussi un café zéro déchet.

Les quartiers Rosemont et Hochelaga-Maisonneuve ont aussi leur épicerie zéro déchet. Les deux succursales de Méga Vrac offrent une foule de produits sans emballage, dont la plupart proviennent de producteurs locaux. L’entreprise familiale s’est tranquillement convertie au zéro déchet. «Au début, je vendais du vrac et des produits emballés, mais à la demande de mes clients, je me suis tournée entièrement vers le vrac sans emballage, en discutant avec mes fournisseurs pour savoir si cela était possible pour eux ou en trouvant de nouveaux partenaires», nous expliquait en 2017 Ahlem Belkheir (B.A.A., 2010; M.Sc. gestion, 2014), copropriétaire de l’entreprise.

Le vrac effectue un retour en force dans plusieurs épiceries, et certains petits commerces, qui ne s’affichent pas zéro déchet, ont mis en place une section où les clients peuvent acheter leurs produits au poids. «Certes, le vrac n’est pas une nouveauté, observe René Audet. Mais on le redécouvre dans une nouvelle mouture. Auparavant, il s’agissait d’un moyen d’économiser sur sa facture d’épicerie, alors qu’il s’agit maintenant d’un acte écologique.» Le consommateur a changé : il est prêt à payer plus cher pour un produit en concordance avec ses valeurs, croit le professeur.

Au Québec, l’initiative citoyenne Circuit Zéro Déchet met en ligne un répertoire de commerces adoptant de telles pratiques. Les commerçants qui se joignent au mouvement sont facilement identifiables grâce à un autocollant vert posé sur leur vitrine.

Rosemont la verte

Depuis octobre 2018, une cinquantaine de foyers de l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie participent au Défi Zéro déchet, un projet visant à accompagner les résidents dans la modification de leurs habitudes de consommation. L’initiative, une première à Montréal, permettra d’identifier les freins et les incitatifs à la réduction des ordures ménagères. Les participants sont accompagnés dans leurs démarches par trois pratiquantes du zéro déchet, dont la diplômée Amélie Côté (B.A. gestion publique, 2010), consultante en gestion des matières résiduelles. Pour les aider, les trois spécialistes offrent des ateliers de formation et les citoyens peuvent partager de l’information sur une page Facebook. Des rencontres de groupe sont aussi prévues.

Jusqu’au mois de mai prochain, les résidents impliqués doivent peser chaque mois leurs déchets et les répartir de manière adéquate (matières recyclables, résidus alimentaires et déchets ultimes). «En voyant la réduction de la taille de leurs poubelles au fil des mois, les citoyens prennent davantage conscience des conséquences de leurs gestes», remarque Amélie Côté, qui est aussi l’auteure du blogue Bric à bacs, dans lequel elle a publié des articles sur la consommation zéro déchet.

Amélie Côté aide également les employés de l’arrondissement à prendre le virage zéro déchet. Pour donner l’exemple, le maire de l’arrondissement, François Croteau (M.B.A., 2007; Ph.D. études urbaines, 2017), déjà impliqué dans le verdissement et le développement durable du quartier, a déployé une série de mesures de réduction, de recyclage et de réemploi dans les installations de l’arrondissement.

Couches zéro déchet

Après la naissance de son premier enfant, Tamaro Diallo (B.Sc. biologie, 2009) a lancé, en 2014, Katchoo, une entreprise de nettoyage de couches lavables écoresponsables (sans chlore et sans parfum). «Les couches doivent être lavées en profondeur et le lavage demande un temps fou, observe cette toxicologue de formation. En créant mon entreprise, j’ai voulu proposer un produit durable et sécuritaire tout en libérant les parents d’une telle tâche.» Située à Montréal, Katchoo offre un lot de couches et de lingettes lavables en location, le tout remis dans un sac au nom de l’enfant. «Les nouveaux parents n’ont pas de couches lavables à acheter», précise l’entrepreneuse. Depuis ses débuts, Katchoo a produit l’équivalent de deux sacs poubelle de déchets. Si le temps le permet, la livraison des couches propres se fait chaque semaine à vélo et ne génère aucune empreinte carbone. «Le zéro déchet, c’est d’abord une question de santé et d’environnement», observe Tamaro Diallo.

«Le zéro déchet, c’est d’abord une question de santé et d’environnement.»

Tamaro diallo

 

Les tout-petits qui fréquentent le Centre de la petite enfance Tortue têtue de l’UQAM portent des couches lavables depuis 2017. Le CPE a instauré plusieurs pratiques écologiques: l’achat de produits locaux et en vrac pour la préparation des repas et des collations, la pratique du vermicompostage et la tenue de pique-niques zéro déchet. Ces actions ont été saluées par l’organisme d’éducation ENvironnement JEUnesse (ENJEU). Tortue têtue a obtenu, en novembre 2018, la Certification CPE durable, niveau 1 (sur 3). L’organisme a aussi remis une bourse au CPE pour le financement des couches lavables. «Nous éviterons ainsi de jeter 500 couches par semaine, a déclaré la directrice générale du CPE Sylvie Martel (B.A. par cumul de programmes, 2010). Au total, 26 000 couches de moins seront envoyées aux ordures au terme d’une année.»

Pour les néophytes

Adopter de nouvelles pratiques zéro déchet peut paraître compliqué aux néophytes. «La transition doit se faire par étape, dit Ève St-Aubin. Une bouteille d’eau et une tasse à café réutilisables, c’est facile à trimballer dans son sac à dos ou son sac à main.» Pour amorcer une transition vers le zéro déchet, Martine Gariépy, qui œuvre désormais comme spécialiste de l’engagement citoyen à la Fondation David Suzuki, conseille d’acheter en petites quantités des légumineuses, des pâtes alimentaires, du riz et des farines en vrac, des aliments faciles à trouver que l’on peut transporter dans des sacs. «Pour se démaquiller, on peut utiliser de l’huile végétale ou de l’huile de coco», propose-t-elle. Pour les produits de nettoyage et les cosmétiques, Ève St-Aubin fréquente le site web écoresponsable des Trappeuses, qui offre plusieurs recettes à faire soi-même. Bien que la pratique doive demeurer simple, Ève St-Aubin reconnaît qu’elle demande un effort. «Il faut adopter de nouveaux réflexes comme celui de fréquenter les boutiques de seconde main, les fruiteries… C’est un mode de vie qui demande plus d’organisation, il y a moins de place pour la spontanéité, mais c’est faisable.»

«Il faut adopter de nouveaux réflexes comme celui de fréquenter les boutiques de seconde main, les fruiteries… C’est un mode de vie qui demande plus d’organisation, il y a moins de place pour la spontanéité, mais c’est faisable.»

Ève St-Aubin

L’UQAM s’attaque au gaspillage!

À l’UQAM, plusieurs initiatives sont mises en branle. Pour freiner l’usage des tasses jetables, qui comptent parmi les déchets les plus répandus sur la planète, la tasse réutilisable CANO a été introduite à l’automne 2018 à la cafétéria La Verrière. Si l’expérience s’avère positive, tous les points de vente des Services alimentaires pourraient éventuellement l’offrir. La tasse vient avec un porte clé muni d’une puce, laquelle permet de profiter automatiquement du rabais écolo à la caisse.

La COOP UQAM prévoit la création d’une épicerie zéro déchet pour la rentrée 2019. En décembre dernier, elle a sondé l’intérêt des Uqamiens pour un commerce du genre. La succursale du campus central compte déjà une petite section de vrac. On peut se procurer du savon pour le corps et du détergent pour la lessive si on apporte ses bouteilles réutilisables.

Des professeurs de l’École de design et de l’École des arts visuels et médiatiques ont installé des bacs de recyclage pour y recueillir du matériel d’art pouvant servir à d’autres usagers (ou les inspirer!). L’équipe de Repro-UQAM a débuté en novembre 2018 un projet de revalorisation des chutes de papier et de carton provenant de son atelier. Plutôt que de simplement recycler la matière, les membres de l’équipe créent de jolis calepins de notes de différentes couleurs et formats en vente à leur comptoir de service. Le café étudiant du pavillon de Design n’offre plus de sandwiches emballés dans de la cellophane.

Les membres de la communauté uqamienne qui en font la demande peuvent compter sur le réseau des écoambassadrices et écoambassadeurs pour obtenir un coup de pouce dans leurs démarches zéro déchet. Ces représentants des différentes unités académiques et administratives tentent d’insuffler un esprit d’écocitoyenneté aux membres de la communauté. Plusieurs d’entre elles comme Cynthia Philippe (M.Sc. environnement, 2002), Guylaine Ducharme (B.Sc. biologie, 1988) et Anik Veilleux (M.A. science politique, 2014) pratiquent le zéro déchet au quotidien. Dans le cadre de la Semaine québécoise de réduction des déchets, en 2018, les écoambassadrices ont proposé une conférence de Laure Caillot, auteure du blogue Lauraki, maman zéro déchet. Intitulée Le zéro déchet déculpabilisant, la conférence, qui a fait salle comble, avait pour objectif de démystifier ce mode de vie et de donner des trucs faciles à mettre en pratique au quotidien.  

Tout comme ses paires, Katrina Côté Girard (B.A. communication/relations publiques, 2014), conseillère en communication à la Fondation de l’UQAM et coorganisatrice de la première édition du Festival zéro déchet de Montréal, pratique le zéro déchet depuis quelques années. Elle aussi cumule de petits gestes au quotidien sans se mettre de pression. Elle range quelques sacs réutilisables dans les tiroirs de son bureau pour ses collègues et achète sa nourriture en vrac le plus souvent possible. Au boulot, elle apporte ses lunchs dans des contenants et se sert de couverts réutilisables. «La pratique doit rester un jeu», croit celle qui a joint le mouvement lors d’un séjour à Paris. «Après avoir passé une année là-bas, je me suis rendue compte que je pouvais très bien vivre avec le contenu d’une ou deux valises!»