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Larry Tremblay, un auteur percutant

L’écrivain est l’un des auteurs québécois les plus primés dans le monde.

Série

L'esprit UQAM

17 décembre 2019 à 13 h 12

Mis à jour le 21 janvier 2020 à 10 h 01

Série L’esprit UQAM
On les reconnaît à leur audace, à leur esprit d’innovation, à leur sens de l’engagement. Ils ont «l’esprit UQAM». À l’occasion du 50e, des diplômés qui ont fait leur marque dans toutes les sphères de la société évoquent leur parcours uqamien. Cette série a été créée pour le site web UQAM: 50 ans d’audace.

Larry Tremblay.

À la fois dramaturge, poète, romancier et essayiste, Larry Tremblay (M.A. art dramatique, 1983) compte parmi les écrivains québécois les plus traduits dans le monde. Ses pièces de théâtre sont jouées à Paris, à Turin, à Londres, à Mexico et à Bucarest. Des titres comme The Dragonfly of Chicoutimi (1993)Le ventriloque (2001)Abraham Lincoln va au théâtre (2005) et La hache (2005) font désormais figure de classiques du théâtre québécois. Aussi acteur, metteur en scène et spécialiste du kathakali (une forme traditionnelle de théâtre dansé originaire de l’Inde), Larry Tremblay a enseigné l’interprétation durant six ans, de 2003 à 2009, aux étudiants de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM.

Récipiendaire du prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton, qui lui a été attribué par le Conseil des arts du Canada en 2006 pour l’ensemble de son œuvre théâtrale, Larry Tremblay a publié une trentaine de livres, dont Le mangeur de bicyclettes (Leméac), en 2002, Le Christ obèse (Alto), en 2013, et L’orangeraie (Alto), son cinquième roman paru en 2016. Cette fable tragique sur la guerre a remporté plusieurs prix, dont le Prix des libraires du Québec.

Les œuvres de Larry Tremblay explorent les origines de la violence psychique et sociale. La place de l’homme dans un univers qui le dépasse, interpelle également l’écrivain. «Placer des personnages dans des structures complexes, selon la mécanique des poupées russes, me permet d’explorer l’idée qu’il existe plusieurs niveaux de réalité», a-t-il confié à Actualités UQAM en 2013.

Quel type d’étudiant étiez-vous?

Je faisais partie de la première cohorte d’étudiants de la maîtrise en art dramatique et j’en suis aussi devenu le premier diplômé. J’étais un étudiant étonné, heureux, ouvert à toutes sortes d’expériences. Comme le programme était nouveau, il y avait place à l’expérimentation. Très rapidement, je suis devenu chargé de cours, puis professeur. J’ai toujours senti qu’on m’avait donné ma chance, autant comme étudiant que comme professeur.

Que rêviez-vous de devenir?

J’avais déjà quelques années d’expérience comme écrivain, acteur et metteur en scène. Je venais aussi de terminer une formation en kathakali, suite à plusieurs voyages en Inde. Je me suis inscrit à la maîtrise pour prendre une pause, réfléchir à ma pratique théâtrale et acquérir d’autres compétences. J’ai alors joué au sein de la troupe de théâtre La Grande Réplique, fondée par les professeurs Madeleine Greffard, Michel Laporte, Claude Sabourin et Jean-Guy Sabourin. Je me souviens d’avoir joué dans Pour toi je changerai le monde, de Madeleine Greffard, dans La Vie de Galilée de Bertolt Brecht, et dans Visa pour l’Amérique, un montage de textes de Brecht que Madeleine avait fait.

Quelle idée, quel concept, quel buzzword, qu’est-ce qui était à la mode dans votre domaine à l’époque de vos études? 

Il y avait un grand intérêt pour une approche sociale du théâtre, nourrie en grande partie par les écrits théoriques de Brecht.

Quel était l’endroit préféré des étudiants pour se réunir?

Le théâtre de La Grande Réplique avait pignon sur la rue Sherbrooke Ouest, à l’angle de l’avenue du Parc. Tout près, il y avait un restaurant, La Bodega. C’est là qu’on aimait se réunir après les représentations. 

Pouvez-vous nommer un professeur, une phrase ou un cours qui vous a marqué?

Madeleine Greffard. Elle a été la première directrice du programme de maîtrise en théâtre. Elle est à l’origine de ma carrière de professeur. Elle m’a offert d’enseigner le cours qu’elle donnait sur Brecht. Jusque-là, l’enseignement ne faisait pas partie de mon plan de carrière (si j’en avais un !). J’ai par ailleurs réalisé mon mémoire sur Brecht qu’elle a dirigé.

Que souhaitez-vous à l’UQAM pour ses 50 ans?

Qu’elle puisse garder son ouverture d’esprit et son côté pétillant. L’UQAM m’a accepté comme professeur alors que j’étais un tout jeune acteur et un auteur dramatique ayant à son actif seulement quelques textes. J’espère que des étudiants et des jeunes chercheurs auront aussi la chance de s’y développer comme moi j’ai pu le faire.