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Juju Fitcats, reine des réseaux sociaux

L’influenceuse diplômée est suivie par des millions de personnes sur Instagram et YouTube.

Par Jean-François Ducharme

3 octobre 2019 à 9 h 10

Mis à jour le 3 octobre 2019 à 10 h 10

Plus de 1,4 million de personnes sont abonnées à son compte Instagram, soit autant que le président français Emmanuel Macron! Sa chaîne YouTube, suivie par 1,6 million d’abonnés, rassemble une centaine de vidéos dont quelques-unes ont été visionnées plus de 7 millions de fois. Elle est aujourd’hui considérée comme la plus importante youtubeuse spécialisée en forme physique dans toute la France.

Diplômée du programme court de 1er cycle en études individualisées en 2016, Justine a encore du mal à mesurer l’ampleur de sa popularité. «Tout est arrivé si vite, du jour au lendemain, admet la diplômée de 24 ans. Je n’ai jamais cherché à être populaire sur les réseaux sociaux. Dans ma tête, je suis toujours la petite Juju qui partage sa passion pour le sport et la nourriture saine avec sa communauté.»

Mieux connue sous le sobriquet Juju Fitcats, Justine s’est fait connaître en 2017 en remportant successivement une compétition de culturisme ainsi qu’un concours sur Internet lié à la forme physique. Depuis, la gestion de ses réseaux sociaux constitue son emploi à temps plein. Elle participe aussi à des compétitions de crossfit et à divers événements liés à la mise en forme, et a même lancé son premier livre de recettes, 50 nuances de patate douce (Éditions Solar), le 26 septembre dernier.

Combattre l’anorexie

Originaire d’une petite municipalité située à une quarantaine de kilomètres de Paris, Justine baigne dans le sport depuis son enfance: équitation, danse, sports de combats. À l’âge de 18 ans, elle commence à souffrir d’anorexie. Durant deux ans, son alimentation quotidienne se limite souvent à un fruit, un yogourt et une salade verte. Son poids chute de 54 kilos – 120 livres – à 42 kilos – 92 livres. «Ce que je retiens de cette période, c’est à quel point on peut s’autodétruire lorsqu’on a une image faussée de son apparence, raconte-t-elle. Mais nous avons tous en nous la force de nous en sortir.»

Pour Justine, son chemin vers la guérison débute à l’automne 2015, lorsqu’elle décide d’aller étudier sur un autre continent, à l’UQAM, dans le cadre d’un échange étudiant. À son arrivée à Montréal, elle découvre le Centre sportif de l’Université et commence à s’entraîner. «La musculation a été une thérapie plus efficace que tous les psychologues que j’avais consultés, affirme-t-elle. À travers l’entraînement, les connaissances en nutrition que j’ai acquises et le réconfort que j’ai trouvé en suivant les réseaux sociaux d’adeptes de forme physique, j’ai réussi à combattre l’anorexie petit à petit… même si l’anorexie est une maladie qui me suivra toute la vie.»

Durant ses études au Québec, Justine s’inscrit à plusieurs cours centrés sur la nutrition et l’activité physique. L’ambiance qui règne au sein de son université d’accueil lui plaît particulièrement. «Je me suis très vite sentie chez moi à l’UQAM, dit-elle. J’ai beaucoup apprécié la proximité entre les professeurs et les étudiants, surtout en comparaison avec les universités françaises, où il existe malheureusement une distance importante.»

Justine passe la majorité de ses temps libres au Centre sportif, que ce soit à la salle d’entraînement ou à soutenir les équipes de basketball des Citadins. À la fin de son programme, en 2016, elle livrera un beau témoignage sur la page Facebook du Centre sportif, dans lequel elle mentionne avoir repris sept kilos de muscles. «C’est ici que j’ai appris à prendre confiance en moi et à devenir la femme forte que je suis aujourd’hui, écrit-elle. C’est ici que j’ai appris à accepter mes qualités, mais surtout mes défauts.» 

Montréal et le Québec se révèlent un grand coup de cœur pour elle. «J’ai fait du traîneau à chiens à Val-des-Lacs en février, je suis allée aux Francofolies en juin, j’ai rencontré des gens nouveaux chaque semaine. L’année entière a été magique.»

Une nouvelle vie

De retour en France, elle s’inscrit au gym et embauche un entraîneur privé. Elle commence à s’entraîner pour sa première compétition de culturisme – le Natural Fitness Show de Paris –, qu’elle remportera à la fin 2017. Elle remporte aussi le concours Miss InShape, organisé par la star du web Tibo InShape, qui est aujourd’hui son conjoint.

Avec ces victoires, les comptes Instagram et YouTube de Justine prennent leur envol. «Depuis que j’ai créé mon compte Instagram, en 2015, j’appelle ma communauté «mes petits chats» ou «mes fitcats». J’ai toujours été amoureuse folle des chats et je trouvais cela mignon. Quand il a fallu que je me trouve un surnom pour le concours Miss InShape, «Juju Fitcats» est sorti tout naturellement.

Justine attribue la popularité de ses comptes à son authenticité. «La clé est de rester soi-même, d’être fidèle à ses valeurs, de ne pas jouer un rôle juste pour réussir», souligne la jeune femme.

Dans le futur, elle espère lancer d’autres livres de cuisine et peut-être même ouvrir son propre restaurant! Dans l’immédiat, elle se considère privilégiée de gagner sa vie en la partageant avec sa communauté. «J’ai la chance de côtoyer des personnes d’univers complètement différents, ce qui est extrêmement enrichissant. Je suis quelqu’un qui aime apprendre, et mon métier me permet d’apprendre tous les jours.»