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Ginette Laurin, audacieuse chorégraphe

La chorégraphe et sa compagnie O Vertigo ont modifié le visage de la danse au Québec.

Série

L'esprit UQAM

26 novembre 2019 à 11 h 11

Mis à jour le 26 novembre 2019 à 11 h 11

Série L’esprit UQAM
On les reconnaît à leur audace, à leur esprit d’innovation, à leur sens de l’engagement. Ils ont «l’esprit UQAM». À l’occasion du 50e, des diplômés qui ont fait leur marque dans toutes les sphères de la société évoquent leur parcours uqamien. Cette série a été créée pour le site web UQAM: 50 ans d’audace.

Ginette Laurin.

Ginette Laurin (B.A. danse, 1993) est l’une des figures de proue de la danse contemporaine canadienne. Après avoir dansé pour plusieurs chorégraphes, dont la regrettée Martine Époque, professeure au Département de danse, elle fonde, en 1984, sa propre compagnie de danse, O Vertigo. L’artiste bouleverse les codes chorégraphiques en présentant des œuvres à grand déploiement, théâtrales et énergiques, dans une scénographie à la fine pointe de la technologie. Récipiendaire d’un prix du Gouverneur général pour l’ensemble de son œuvre en 2018, elle a aussi obtenu, en 2002, le Prix Reconnaissance de la Faculté des arts.

Ginette Laurin compte plus d’une cinquantaine de créations à son actif, dont Déluge (1994), La Vie Qui Bat (1999), Luna (2001), Passare (2004), Onde de choc (2010), Soif (2014), et La chambre blanche (1992). Cette œuvre-phare, à la fois dérangeante et empreinte d’une grande tendresse, a remporté le Grand Prix du Conseil des arts de Montréal. Saluées par la critique internationale, les chorégraphies de Ginette Laurin ont été présentées dans une centaine de villes à travers le monde, notamment à New York, Tokyo, Mexico, Sao Paulo, Vienne, Londres et Paris.

La chorégraphe, qui est aussi chargée de cours au Département de danse depuis une quinzaine d’années, a décidé de réorienter la mission de sa compagnie. Désormais intitulé Centre de création O Vertigo – CCOV, l’espace, devenu un incubateur d’idées et de talents, est dédié aux créateurs émergents. Un beau legs de la part de cette artiste qui a contribué à faire de Montréal une des capitales mondiales de la danse contemporaine.

Quel type d’étudiante étiez-vous?

J’étais plutôt en retrait, car déjà impliquée dans différents projets professionnels en tant qu’artiste interprète en danse contemporaine. Je me suis cependant mêlée aux étudiants et aux enseignants en art (danse, théâtre) à l’occasion d’événements divers.

Que rêviez-vous de devenir?

La danse me comblait, mais par crainte de ne pouvoir en faire une carrière à long terme, je me suis inscrite au bac en enseignement de la danse. Finalement, j’ai eu la chance de faire une belle et longue carrière en tant qu’interprète, puis comme chorégraphe. Les notions sur l’enseignement m’ont tout de même servie tout au long de mon cheminement, entre autres lors du travail en studio avec les danseurs, mais aussi à l’occasion de séminaires, de stages et de classes de maîtres que j’ai dirigés.

Quelle idée, quel concept, quel buzzword était à la mode dans votre domaine à l’époque de vos études?

Création. C’était les débuts du département de danse et la création québécoise en arts de la scène prenait son essor. C’était aussi le début d’une reconnaissance internationale pour la danse contemporaine québécoise. Il y avait une effervescence créative avec la fondation du Cirque du Soleil et de nombreuses compagnies de danse à Montréal. Toute cette vitalité a rejailli sur l’UQAM, surtout dans les départements de danse, de théâtre et de communication.

Quel était l’endroit préféré des étudiants pour se réunir?

Dans les théâtres Marie-Gérin-Lajoie et Alfred-Laliberté et leurs loges.

Pouvez-vous nommer un professeur, une phrase ou un cours qui vous a marquée?

Michèle Febvre et Martine Époque, pour leur audace et leur grande ouverture.

Que souhaitez-vous à l’UQAM pour ses 50 ans?

Que les étudiants s’épanouissent et grandissent à travers leurs passions et que l’UQAM permette de tracer les voies de tous les possibles.