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De l’idée à l’innovation: les finalistes

Les résultats du concours seront annoncés dans le cadre de la Semaine de la recherche et de la création.

12 mars 2019 à 15 h 03

Mis à jour le 7 juin 2022 à 10 h 39

Le concours a pour objectif de favoriser l’émergence de nouvelles idées et de nouvelles collaborations transdisciplinaires.Photo: Getty images

Le Vice-rectorat à la recherche, à la création et à la diffusion tiendra une première Semaine de la recherche et de la création du 19 au 21 mars. Cet événement a pour but de permettre aux chercheurs et aux créateurs de se rencontrer, d’échanger et de partager leurs expériences. De nombreuses activités sont prévues au programme: atelier sur la gestion des données de recherche, rendez-vous des chaires, présentation de La Conversation Canada, rendez-vous des centres, rôle des étudiants dans les projets partenariaux. La Semaine se terminera avec le cocktail de la vice-rectrice, où seront dévoilés les gagnants du concours De l’idée à l’innovation.

Ce concours qui a pour objectif de favoriser l’émergence de nouvelles idées et de nouvelles collaborations vise à récompenser des projets de recherche de nature transdisciplinaire impliquant des professeurs, des maîtres de langues et des chargés de cours ayant le statut de professeur associé issus de plus d’une faculté/école. Il est divisé en trois catégories. Le prix Étincelle soulignera l’excellence et le potentiel d’une nouvelle initiative présentant une approche, une idée ou un créneau original et prometteur. Le prix Partenariat récompensera l’excellence et le potentiel d’un projet en développement soutenu par un écosystème de partenaires engagés. Quant au prix Impact, il vise l’excellence et le potentiel d’une innovation technologique, sociale ou organisationnelle aux retombées significatives. Neuf projets finalistes ont déjà été sélectionnés, trois pour chaque catégorie.  

Prix Étincelle

Les bâtiments vacants du Quartier des spectacles

Depuis quelques années, les lieux vacants sont de plus en plus investis par des initiatives d’urbanisme dit «éphémère» (DIY, pop up, tactical, repair ou guerilla urbanism). Si, pour des raisons pratiques, économiques et juridiques, on s’approprie généralement des terrains vacants (publics ou privés), il existe beaucoup moins d’initiatives dans les bâtiments vacants. Pourtant, l’occupation transitoire de bâtiments vacants peut participer à la préservation du bâti, dans une visée de développement environnemental et économique, tout en engageant une transformation positive ancrée dans la communauté environnante. Le Collectif Villes Autrement de l’UQAM propose un nouveau projet urbain: le Réseau Ville Autrement.

Mené par une équipe multidisciplinaire composée des professeurs Sylvain Lefebvre (Département de géographie), Michel Rochefort (études urbaines et touristiques), Sinisha Brdar (design), de la professeure associée Taïka Baillargeon (géographie) et d’étudiants aux cycles supérieurs, ce projet vise la mise en place d’un réseau d’usages transitoires dans les bâtiments vacants du Quartier des spectacles. Les chercheurs souhaitent ouvrir un hub/observatoire ayant pignon sur rue dans le quartier, appelé Espace Ville Autrement, dans un espace vacant présentement disponible. Ce lieu sera ouvert au public et proposera des activités d’information sur la ville temporaire et les usages transitoires. On souhaite également développer des outils innovants de recherche et de méthodologie afin de réaliser l’inventaire des bâtiments vacants.

Réalisé en collaboration avec l’OBNL Entremise, le projet a pour but de préserver la valeur économique et sociétale des bâtiments et de développer une offre variée de locaux et d’espaces à coûts abordables pour les organismes et les acteurs locaux. Ce faisant, on espère positionner l’UQAM au sein d’une réflexion internationale sur le devenir des bâtiments vacants et contribuer à la constitution d’un «modèle montréalais» de gestion transitoire d’espaces vacants qui pourrait faire école.

La pratique de la musique pour aider les ados en milieu défavorisé

La pratique d’un instrument de musique aurait de nombreux bénéfices, entre autres de réduire le stress et d’améliorer la mémoire. Comme la mémoire joue un rôle important dans les apprentissages, la pratique d’un instrument aurait une incidence sur la réussite académique des jeunes. Quant à la pratique collective, elle favoriserait également l’intégration sociale des adolescents. Cette dimension sociale jouerait un rôle supplémentaire dans la réussite scolaire et dans la réduction du stress chez les jeunes musiciens, et ces effets protecteurs de la pratique de la musique en groupe seraient encore plus marqués chez les jeunes en milieu défavorisé.

Pour vérifier cette hypothèse, les professeures Audrey Kristel Barbeau et France Simard, du Département de musique, et Geneviève Cadoret et Kelsey Needham Dancause, du Département des sciences de l’activité physique, entameront un projet de recherche impliquant des élèves inscrites au programme de concentration en musique (guitare classique) à l’école secondaire pour jeunes filles Marguerite-De-Lajemmerais, située dans l’est de Montréal. Les élèves choisies proviennent de milieux défavorisés, sont issues de différentes origines ethniques et n’ont pas ou peu d’expérience en musique.

S’échelonnant sur trois ans, la recherche aura pour objectif d’évaluer les effets de la pratique instrumentale en contexte collectif sur le stress, la réussite scolaire et les fonctions neurocognitives des adolescentes en milieu défavorisé. Une évaluation sera aussi faite des effets de la pratique instrumentale sur les plans social et émotionnel. Finalement, les chercheuses veulent valider si la pratique d’un instrument, même tardive, a des effets bénéfiques sur la réussite scolaire des adolescents.

Santé sexuelle et réalité virtuelle

Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un projet pilote soumis au concours Développement Savoir 2019 du CRSH qui porte sur l’aversion sexuelle: la peur ou le dégoût à l’égard des interactions sexuelles. Il repose sur une  nouvelle méthode d’expérimentation impliquant la sexualité médiatisée par les technologies immersives et vise à créer une vidéo comportant des images de synthèse qui agissent comme des stimuli sexuels.

Avec «Santé sexuelle et réalité virtuelle: création et évaluation d’un protocole immersif en contexte d’aversion sexuelle», David Lafortune, professeur au Département de sexologie, et Viva Paci, professeure à l’École des médias, proposent d’évaluer les capacités de stimuli sexuels en réalité virtuelle à générer des réponses émotionnelles caractéristiques de l’aversion sexuelle. Les réponses émotionnelles de femmes éprouvant  de l’aversion sexuelle et de femmes qui n’en éprouvent pas seront comparées. La réalité virtuelle constitue un outil prometteur pour explorer l’expérience subjective des personnes souffrant de troubles mentaux – notamment de détresse ou de dysfonctions sexuelles – et pour développer des interventions novatrices favorisant leur bien-être. On estime que les dysfonctions sexuelles touchent entre 40% et 45% des femmes et entre 20% et 30% des hommes.

Le projet de création vidéo prévoit une recension de la littérature spécialisée en scénarisation de vidéos érotiques immersives, l’élaboration de scénarios érotiques et le développement d’animations 3D. L’environnement virtuel sera créé à l’aide d’un système d’édition comprenant une banque d’espaces et de personnages réalistes (avatars). Il s’agira du premier prototype d’environnement virtuel dans lequel des avatars auront des comportements érotiques capables de susciter des réponses émotionnelles typiques de l’aversion sexuelle. Ce projet pourrait jouer un rôle de levier afin de développer des recherches ayant des applications dans les domaines de la sexologie, de la psychologie clinique et des interactions humain-machine.

Prix Impact

Une rondelle sonore intelligente

BIPeR, c’est le nom de la rondelle de hockey sonore intelligente pour handicapés visuels qui a été développée par trois professeurs de l’UQAM: Steve Vezeau (École de design), Mounir Boukadoum (Département d’informatique) et Frédéric Nabki (désormais professeur en génie électrique à l’ÉTS), en collaboration étroite avec Gilles Ouellet (conseiller à l’accueil et à l’intégration aux Services à la vie étudiante) et François Beauregard, deux joueurs du club de hockey sonore les Hiboux de Montréal.

Cette rondelle en plastique est munie d’un système sonore intelligent qui donne aux joueurs toute l’information utile pour connaître en tout temps la position et la trajectoire de la rondelle sur la patinoire. Il est possible, à l’aide d’une application mobile, de moduler le son selon le type d’amphithéâtre où la rondelle est utilisée et de générer une variété de données statistiques liées au jeu. Il s’agit de la seule rondelle intelligente disponible sur le marché qui résiste aux impacts et au froid, et qui peut être utilisée pendant plusieurs parties.

En mars 2017, un prototype a été utilisé pour la première fois pendant une partie complète des Hiboux de Montréal. Il a ensuite été testé avec succès par des équipes canadiennes et américaines lors du tournoi national de hockey pour aveugles qui avait lieu à Toronto le même mois.

Les créateurs de la rondelle sonore travaillent maintenant sur le design des pièces à assembler dans le cadre d’une production industrielle. Ils souhaitent produire une dizaine de prototypes et les tester auprès d’équipes canadiennes et américaines. Ils veulent aussi réaliser une vidéo promotionnelle pour faire connaître leur produit. Si le projet fonctionne, l’UQAM pourrait un jour s’afficher comme créatrice de la rondelle paralympique… une belle visibilité internationale!

Les jumelages interculturels

Créés en 2002, les jumelages interculturels sont des activités d’échange et d’apprentissage entre des immigrants apprenant le français et des étudiants québécois francophones en éducation, développement de carrière, travail social, psychologie, sociologie et communication. Depuis le début des activités, plus de 12 000 jumeaux/jumelles de l’UQAM se sont rencontrés. Pour les personnes immigrantes, c’est l’occasion de pratiquer le français du Québec dans une situation informelle de contact interpersonnel tout en acquérant des connaissances sur l’histoire, l’art et la culture de leur société d’accueil. Pour les étudiants québécois francophones, c’est une occasion d’apprendre à travailler avec des personnes d’origines variées et de redécouvrir la richesse de leur propre culture en la partageant avec les nouveaux venus.

L’intérêt pour les jumelages ne se dément pas et la pertinence du projet demeure d’actualité. Leur caractère innovant et leur apport à des relations intergroupes harmonieuses ont d’ailleurs maintes fois été soulignés par des prix d’excellence. L’activité a aussi fait l’objet d’un livre – Les jumelages interculturels: communication, inclusion et intégration (PUQ, 2015). Par contre, il n’existe à ce jour aucune étude ayant démontré et mesuré l’impact réel des jumelages.

Les maîtres de langue Myra Deraîche et Marie-Cécile Guillot (École de langues), la professeure associée Nicole Carignan (Département d’éducation et formation spécialisées) et le professeur émérite Richard Bourhis (psychologie) proposent de mener auprès d’un échantillon représentatif d’anciens jumeaux/jumelles une étude mesurant l’impact des jumelages dans la formation linguistique et la formation professionnelle. Ils s’intéresseront notamment aux concepts d’identités multiples, d’appartenance nationale et d’acculturation. Ce projet s’inscrit dans les activités du Groupe de recherche sur les jumelages interculturels (GReJI).

Des boussoles pour l’évaluation des apprentissages

Les professeures Diane Leduc, du Département de didactique, Carla Barroso Da Costa, du Département d’éducation et pédagogie, et Johanne Grenier, du Département des sciences de l’activité physique, font partie de l’équipe de recherche interuniversitaire qui a conçu un outil en ligne, des boussoles pour innover en évaluation des apprentissages. Les boussoles s’adressent aux enseignants de tous les niveaux et seront disponibles en français et en anglais sur le site de l’Observatoire interuniversitaire sur les pratiques innovantes d’évaluation des apprentissages (OPIÉVA). Les professeures responsables du projet sont membres de l’équipe de direction de l’OPIÉVA.

Les enseignants ont peu souvent l’occasion de réfléchir à leurs pratiques en matière d’évaluation des apprentissages. La boussole est un moyen ludique pour les inciter à adopter des pratiques plus innovatrices. Il s’agit d’un outil d’auto-observation, d’auto-formation et de réflexion qui s’inspire de la boussole électorale de Radio-Canada, laquelle permet aux internautes de se situer sur l’échiquier politique et de déterminer quel parti propose un programme se rapprochant le plus de leurs valeurs.

Chaque boussole porte sur une thématique précise en lien avec l’évaluation des apprentissages. Après avoir répondu au questionnaire, l’enseignant reçoit ses résultats sous la forme d’un diagramme. Le schéma lui permet de se situer par rapport aux positions des autres répondants et en relation avec les théories et les principes relevés par la recherche en évaluation.  Le rapport individuel présente aussi plusieurs vignettes interactives (jeux, vidéos, lectures, capsules d’experts, suggestions de formation, etc.) afin d’améliorer les pratiques des enseignants.

Prix Partenariat

Les effets positifs de la danse chez les enfants atteints de paralysie cérébrale

Depuis trois ans, les professeurs Martin Lemay, du Département des sciences de l’activité physique, et Sylvie Fortin, du Département de danse, collaborent à des projets de recherche visant à étudier les effets moteurs, cognitifs et psychosociaux de programmes de danse adaptés aux enfants atteints de maladies neuromusculaires.

Réalisé en partenariat avec le Centre national de danse thérapie des Grands Ballets Canadiens et le Centre de réadaptation Marie-Enfant (CRME), un des plus récents projets des chercheurs est destiné aux enfants souffrant de paralysie cérébrale. Le projet consiste à concevoir un programme de danse de 10 semaines afin de mesurer les effets bénéfiques de l’activité, notamment sur l’équilibre, tout en mettant les jeunes participants au cœur du processus créatif. En complément de la recherche, un film sera réalisé dans le but de documenter toutes les étapes entourant la création et l’implantation du programme. Le film montrera la contribution des différents acteurs – enfants, chercheurs, artistes, professeurs de danse, cliniciens et parents – à la coconstruction du projet à la fois thérapeutique et artistique.  

Le film documentaire, qui sera facilement accessible sur différentes plateformes numériques, servira de modèle aux centres communautaires, aux écoles de danse et autres instituts de réadaptation intéressés à développer des programmes de danse adaptés aux enfants souffrant de paralysie cérébrale. Il  permettra également de mieux faire connaître les résultats de la recherche, tant dans les réseaux scientifiques que dans le milieu de la danse, et ce au niveau national et international. 

Un espace de partage sur le bénévolat

Il manque d’espaces pour partager les connaissances entre les acteurs concernés par le bénévolat. Répondant à un besoin exprimé par le Réseau d’action bénévole du Québec, les centres d’action bénévole et des organismes communautaires, ce projet vise la mise en place et l’accompagnement d’une communauté de pratiques bénévoles. Pour mobiliser et connecter entre eux les différents acteurs du secteur du bénévolat, Consuelo Vasquez, professeure au Département de communication sociale et publique, et Viviane Sergi, professeure au Département de management et technologie, proposent de créer une plateforme numérique et d’organiser des événements de réseautage.

Ce projet s’inscrit dans la cadre du programme de recherche Bénévolat en mouvement, financé par le CRSH. Mené en partenariat avec des acteurs du milieu – Société canadienne du cancer, CHUM, organismes de soutien à des locataires –, le programme vise à comprendre les mutations des pratiques bénévoles au regard de la marchandisation qui affecte depuis plusieurs années les organismes à but non lucratif (OBNL). Il a aussi pour objectifs de développer un cadre théorique sur le bénévolat, de mener des études de cas et de construire un répertoire des pratiques actuelles. De plus en plus diversifiées et épisodiques, les pratiques bénévoles ne sont pas toujours associées aux mêmes valeurs et renvoient à différents types d’actions (individuelles et collectives) et d’enjeux (locaux et globaux). De plus, dans un contexte de transformation du travail (expansion du travail autonome) et de professionnalisation du bénévolat, la ligne qui sépare travail bénévole et travail non bénévole est de plus en plus  mince.

Environnements immersifs pour l’apprentissage

Pour soutenir la réussite des enfants ayant des difficultés d’apprentissage, il faut faire preuve de créativité et développer des pratiques innovantes. Parmi ces pratiques, l’utilisation d’environnements d’apprentissage immersifs constitue une avenue intéressante. Des études montrent que l’expérience corporelle des élèves – mouvements, positions, sensations – et le recours à des technologies immersives exercent une influence positive sur le développement d’habiletés cognitives, notamment en mathématiques et en français.

Ce projet sur les environnements immersifs au service des apprenants, soumis par Marie Blanchet, professeure au Département des sciences de l’activité physique, et Stéphane Villeneuve, professeur au Département de didactique, vise à adapter les contenus de jeux immersifs afin de répondre aux besoins d’élèves ayant des difficultés d’apprentissage, en particulier en mathématiques, ainsi que des troubles moteurs. Le projet a aussi pour objectif de mesurer les effets de ces adaptations sur la réussite des enfants, notamment sur leur engagement physique et sur leur motivation. Il a été élaboré avec trois partenaires, dont la compagnie LÜ, qui développe un système immersif intelligent comportant des jeux d’apprentissage. Le concept LÜ transforme les cours d’éducation physique grâce à un système de caméras 3D et de projecteurs. Les jeunes interagissent avec l’environnement lumineux LÜ en touchant des cibles mouvantes avec des ballons et en participant à d’autres épreuves d’adresse. En plus de favoriser le développement d’activités motrices, le jeu vidéo sert d’outil pédagogique pour le français et les mathématiques.  

Les deux autres partenaires du projet sont Cadre 21, un organisme de veille sur les enjeux en éducation qui a conçu un système de formation continue pour les enseignants, et l’École Lucien-Guilbault, un établissement spécialisé en adaptation scolaire destiné aux jeunes du primaire et du secondaire, où se déroulera la recherche.