Art et télévision
Depuis les débuts de la télévision, les arts y ont toujours occupé une place importante, distincte de celle des émissions d’information ou de divertissement. Mais que se passe-t-il quand une production artistique – film, pièce de théâtre, composition musicale – est diffusée à la télévision? Jusqu’à quel point sa matérialité (dimensions, qualités plastiques, couleurs, profondeurs) s’en trouve transformée? Des chercheurs de divers pays abordent ces questions dans l’ouvrage collectif Une télévision allumée, publié sous la direction de la professeure Viva Paci et de la chargée de cours Stéfany Boisvert (Ph.D. communication, 2017), de l’École des médias. L’ouvrage rappelle comment, aux débuts de la télévision, les films faits pour elle et ceux qui y étaient présentés ont permis d’instaurer un dialogue entre les deux médias. La deuxième section explore les parcours originaux de certains artistes qui ont exploré la télévision comme outil de création. La troisième s’intéresse aux émissions de vulgarisation des arts et aux adaptations télévisuelles d’œuvres littéraires. Enfin, la dernière partie propose de voir dans la télévision un outil d’insoumission à travers les émissions et films sur l’art réalisés sous le régime franquiste en Espagne et les productions vidéo de collectifs d’intervention américains des années 1960 et 1970. Paru aux Presses universitaires de Vincennes.
Reprendre sa vie en main
Subir une agression sexuelle est l’une des plus grandes épreuves qu’une personne puisse vivre. Les répercussions en sont nombreuses, touchent toutes les sphères de la vie et se traduisent par un lot d’émotions envahissantes comme la peur, la culpabilité et la méfiance. Pour toutes ces raisons, on qualifie souvent les gens qui ont été victimes d’agression sexuelle de «survivants». Or, vivre constamment en mode survie devient épuisant. «Lorsque je travaille avec des personnes ayant été victimes d’agression sexuelle, je souhaite plus que cela pour elles. Je les souhaite “vivantes” dans leur corps, dans leur tête et dans leur cœur. Je tiens à ce qu’elles “vivent” à nouveau, en embrassant la vie à bras ouverts», affirme la sexologue et psychothérapeute Geneviève Parent (M.A. sexologie-counseling, 2003), qui est également chargée de cours au Département de sexologie. Dans Vivre après avoir survécu, elle propose une voie pour que ces victimes puissent s’affranchir des séquelles de l’agression. Son ouvrage ne prétend pas remplacer une thérapie, mais il peut agir comme soutien, comme accompagnement pour ceux et celles qui souhaitent laisser derrière eux un lourd passé et envisager l’avenir la tête haute, avec confiance et espoir. Publié aux Éditions de l’Homme.
La science-fiction d’ici
Qui est le premier auteur de science-fiction au Québec? Il s’agit de Napoléon Aubin, qui a publié une première fantaisie utopique en 1838 et un premier récit de science-fiction en 1839! Bien que la science-fiction compte deux siècles d’existence et que ses concepts, traduits en images percutantes, s’épanouissent sur nos écrans depuis des décennies, peu de gens connaissent la véritable genèse de ce genre littéraire… et encore moins son évolution au Québec. C’est cette lacune que vient combler le Petit Guide de la science-fiction au Québec. En sept chapitres abondamment illustrés, Jean-Louis Trudel (Ph.D. histoire, 2006) retrace le chemin parcouru par la science-fiction au Québec depuis sa naissance au XIXe siècle. De Jules Verne en passant par les anticipations politiques du début du XXe siècle, de son émergence difficile dans le Québec en profonde mutation des années cinquante à sa renaissance dans les années soixante-dix, l’histoire que nous raconte Trudel dans une langue simple et concise est parsemée d’auteurs inspirés et d’œuvres marquantes. Le tout est agrémenté en annexes d’une chronologie choisie, de la liste des lauréats des prix spécialisés ainsi que des principales collections et revues ayant existé dans le domaine. Paru chez Alire.
«Nous sommes tous la pègre»
Le 18 mai 1968, sous les drapeaux rouges et noirs de la Sorbonne occupée, se constitue le Comité d’action étudiants-écrivains, l’un des 450 comités apparus dans les facultés, les usines et les quartiers de la région parisienne à la faveur de la grève générale déclenchée lors de ce célèbre printemps. Pendant des mois, ses militants produisent des tracts, des affiches et des bulletins et les distribuent au carrefour des rues et sur les marchés. Aux côtés de Marguerite Duras, de Dionys Mascolo et d’une vingtaine d’autres écrivains et intellectuels, le romancier et philosophe Maurice Blanchot (1907-2003) s’engage corps et âme dans ce comité, prenant le parti de la «pègre» et des «émeutiers». C’est cette aventure que relate le professeur du Département d’études littéraires Jean-François Hamel dans son essai Nous sommes tous la pègre. Les années 68 de Blanchot. L’écriture et la pensée singulières de Maurice Blanchot ont exercé une influence profonde sur tout un pan de la culture française des décennies 50 et 60, et sur les représentants de ce qu’on appelle la French Theory, laquelle a contribué à l’essor des Cultural Studies, des études de genre et des études postcoloniales dans les années 1980. Paru aux éditions de Minuit.
Critique de la civilisation numérique
Personne ne peut nier les immenses progrès technologiques réalisés depuis l’apparition des premiers ordinateurs personnels il y a 40 ans. Mais pour l’être humain et la société, quel bilan de la révolution numérique peut-on établir? Le numérique tient-il compte du bien-être des populations? Telles sont les questions auxquelles tente de répondre Jean-Paul Lafrance, professeur retraité et fondateur du Département de communication, dans son essai Promesses et mirages de la civilisation numérique. «La civilisation numérique est d’abord apparue sous ses meilleurs atours: nouveaux espaces de liberté citoyenne, nouveaux moyens de financement pour les start-up innovantes, progrès remarquable en médecine et en sciences, création d’une nouvelle encyclopédie du savoir, accès à une économie de services axés sur les usagers», mentionne l’auteur en introduction. Mais qu’en est-il aujourd’hui, à l’ère où l’écosystème numérique est complètement contrôlé par le big five – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft? L’auteur analyse les conséquences socioéconomiques du numérique – disparition massive de métiers et de postes, robotisation, macdonaldisation et ubérisation du travail – ainsi que la «déstructuration de soi qui accompagne notre inscription dans des dispositifs techniques et informatiques dont nous sommes de plus en plus prisonniers». Publié aux Éditions Liber.
Communication et développement durable
«Comment la communication peut-elle assumer son rôle d’acteur structurant dans un contexte marqué par la dominance des discours promotionnels et commerciaux, par la passion des marques, dans un monde fissuré par la précarité, la pauvreté, les bouleversements sociaux, et où les dérives communicationnelles côtoient l’engagement en matière de développement durable?» Telle est la question à l’origine de l’ouvrage Développement durable: une communication qui se démarque, paru sous la direction de Solange Tremblay, professeure associée au Département de communication sociale et publique et cofondatrice du programme court de 2e cycle en responsabilité sociale des organisations. Le livre aborde divers enjeux: les fondements communicationnels du développement durable, la couverture de presse, le rôle de la publicité, la stratégie communicationnelle de la COP21, la communication sur le Web, le greenwashing. Une quinzaine de chercheurs québécois et européens ont collaboré à l’ouvrage, dont Thérèse Drapeau, chargée de cours au Département de communication sociale et publique. Publié aux Presses de l’Université du Québec.