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Regard critique sur la recherche

Une journée de réflexion réunira professeurs, chargés de cours, étudiants et professionnels de la recherche.

Par Claude Gauvreau

1 mai 2018 à 16 h 05

Mis à jour le 2 mai 2018 à 9 h 05

Photo: Istock

Les professeurs, chargés de cours, étudiants et membres des personnels de recherche sont conviés à participer à une journée de réflexion sur l’état actuel de la recherche au Québec, le 3 mai prochain, au local J-1200. Cette activité est organisée par le professeur du Département d’études littéraires Michel Lacroix et le chargé de cours du Département des sciences biologiques Olivier Aubry, membres des comités exécutif du Syndicat des professeurs et professeures (SPUQ) et du Syndicat des chargées et chargés de cours (SCCUQ).

«Au cours des 15 dernières années, l’évolution de la recherche a été au centre des débats sur le rôle des universités, rappelle Michel Lacroix. L’objectif de la journée de réflexion est de faire le point sur cette question en portant un regard critique sur divers aspects de la culture de la recherche: courses aux subventions, pressions pour publier, concentration du financement de la recherche.»

Le financement de la recherche fera l’objet de discussions lors du premier panel, qui réunira, entre autres, Louise Poissant, directrice du Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC), et Martha Crago, vice-principale à la recherche de l’Université McGill et corédactrice du rapport Naylor sur la recherche scientifique. «Le réinvestissement dans la recherche, fondamentale notamment, annoncé lors du dépôt du dernier budget fédéral s’inscrit dans la foulée des recommandations de ce rapport, souligne Michel Lacroix. En comparaison avec son homologue fédéral, le gouvernement du Québec ne semble pas accorder la même attention au financement de la recherche.»

Le professeur déplore, par ailleurs, que les subventions accordées aux chercheurs soient rarement à long terme, engendrant ainsi des conditions de précarité, entre autres du côté des professionnels de recherche. «La pérennité des institutions et centres de recherche apparaît mieux assurée en Europe, note Michel Lacroix. Par contre, plusieurs de ces établissements sont séparés des universités, ce qui contribue à briser le lien entre enseignement et recherche.»

Autre problème, la place occupée par  l’administration de la recherche, laquelle accapare souvent plus de temps que la  recherche elle-même. «Des chercheurs de la Faculté des sciences confient qu’ils manquent de temps pour penser, en raison du mode d’organisation de la recherche», souligne Michel Lacroix.

Un autre panel se penchera sur l’importance de décloisonner la recherche en favorisant, notamment, l’implication des chargés de cours, des enseignants du collégial et des citoyens. «Dans les cégeps, par exemple, de plus en plus d’enseignants détiennent un doctorat ou un postdoctorat. Ceux-ci souhaitent continuer à faire de la recherche, ce qui pourrait avoir des effets bénéfiques sur l’enseignement collégial et pour la société en général», soutient le professeur.

États généraux de l’enseignement supérieur

La journée de réflexion se veut une activité préparatoire à la deuxième édition des États généraux de l’enseignement supérieur, qui auront lieu à l’UQAM (salle Marie-Gérin-Lajoie), du 3 au 5 mai prochains. Se déroulant sous le thème «L’éducation, un droit collectif, un service public», cet événement est organisé par le Collectif des États généraux de l’enseignement supérieur, qui chapeaute une trentaine d’organisations syndicales, associatives et communautaires œuvrant en enseignement supérieur.

Plusieurs sujets seront à l’ordre du jour, dont l’accessibilité aux études supérieures, le financement de la recherche et de la création, la précarité des emplois, la révision du modèle de financement des cégeps et des universités, la formation à distance et l’internationalisation de l’enseignement supérieur. Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps, Johanne Jean, présidente de l’Université du Québec, Maryse Lassonde, directrice scientifique du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT), et des représentants des partis politiques comptent parmi les invités.