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Femmes et politique

La couverture médiatique des élections municipales de 2017 a avantagé les candidats au détriment des candidates.

20 septembre 2018 à 15 h 09

Mis à jour le 20 septembre 2018 à 15 h 09

Il existe toujours un double standard dans la manière de présenter les femmes et les hommes en politique municipale, souligne une étude. Photo: Projet Montréal

Lors des élections municipales de 2017 au Québec, non seulement plus d’hommes (63 %) que de femmes (37 %) ont présenté leur candidature, mais l’espace médiatique occupé par les candidats (71 %) était largement supérieur à celui occupé par les candidates (29 %). C’est l’une des principales conclusions de l’étude «Les représentations médiatiques des femmes aux élections municipales», dont les résultats ont été dévoilés à l’UQAM, le 19 septembre, en présence de la rectrice, Magda Fusaro, et de la conseillère associée à la mairesse et élue dans Ville-Marie, Sophie Mauzerolle, ainsi que de plusieurs membres des milieux universitaire, communautaire et politique.

Cette étude, dirigée parla professeure Caterine Bourassa-Dansereau (communication sociale et publique), a été réalisée dans le cadre du projet «Plus de femmes en politique? Les médias et les instances municipales, des acteurs clés!». Elle a été réalisée en partenariat avec la Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie et avec la collaboration du Service aux collectivités.

L’objectif de l’étude consistait à mieux comprendre dans quelle mesure et de quelles manières les candidates aux postes de mairesses et de conseillères de ville ont été représentées dans les médias au cours de la campagne électorale municipale. Quelque 1100 articles issus de la presse écrite et de médias communautaires écrits francophones du Québec ont été recensés. Selon les chercheuses, qu’il s’agisse du nombre d’articles ou de l’importance accordée aux acteurs et actrices de la nouvelle, la couverture médiatique a globalement avantagé les candidats au détriment des candidates.  

De plus, une analyse qualitative de la couverture médiatique permet de constater qu’il existe toujours un double standard dans la manière de présenter les hommes et les femmes politiques. Tant sur les plans physique, psychologique que social, les médias ont contribué à reproduire une vision genrée du monde politique et à associer la notion de leadership au genre masculin, perpétuant ainsi des attentes différenciées envers les candidates et les candidats.

Journaux étudiants universitaires

Les résultats d’une autre étude, «La politique vue par les journaux étudiants universitaires québécois: des représentations genrées équilibrées», qui s’inscrivait dans le même projet de recherche, ont aussi été présentés. Menée par des chercheuses de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), avec l’appui de la Table de concertation des groupes de femmes de la Mauricie (TCMFM) et du Groupe des médias étudiants (GME) de l’UQTR, l’étude a analysé 400 documents produits entre 2011 et 2017 afin de mieux comprendre la représentation des femmes impliquées tant en politique municipale qu’en politique étudiante et universitaire.

Les chercheuses concluent que le genre influence peu la couverture faite par les médias étudiants. Cependant, certaines représentations du leadership véhiculées au sein des articles reproduisent parfois des attentes stéréotypées envers les femmes. En outre, des différences de traitement ont été observées, notamment lorsqu’il y a personnalisation des conflits interpellant des femmes politiques. Celles-ci ont alors reçu des critiques plus personnelles et plus virulentes.

Pistes de solutions

Les auteures des deux études et leurs partenaires font des recommandations au milieu journalistique afin de trouver des pistes de solutions pour un traitement neutre et égalitaire des femmes qui participent à la vie politique de leur communauté.

Financé par Condition féminine Canada, le projet «Plus de femmes en politique? Les médias et les instances municipales, des acteurs clés!» se poursuivra jusqu’en 2020. Des activités prévues cet automne permettront d’entamer un dialogue avec les membres des médias. Au menu: un événement provincial à l’attention des journaux universitaires du Québec ainsi que des participations au congrès de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) et à un 6 à 8 de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ).