Les travaux de recherche de deux professeurs du Département des sciences économiques de l’ESG UQAM ont eu des répercussions favorables pour la Fondation OLO, qui vient d’obtenir un financement de 4,25 millions de dollars pour les 5 prochaines années. «L’approche de nutrition prénatale OLO a été retenue dans le Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale 2017-2023, dévoilé en décembre dernier. On y cite les conclusions de nos travaux sur l’approche OLO, lesquels démontrent que le programme a fait ses preuves et contribue positivement à la santé de l’enfant au moment de la naissance», annonce fièrement Catherine Haeck.
Offert dans les CLSC du Québec, le programme OLO (pour œuf-lait-orange) s’adresse aux femmes enceintes à faible revenu. On leur fournit chaque jour 125 millilitres de jus d’orange, un œuf, un litre de lait et un supplément de vitamines et minéraux. Des professionnels de la santé – nutritionnistes, infirmières, travailleuses sociales, etc. – assurent également un suivi de grossesse plus attentif.
Catherine Haeck s’est penchée sur les effets du programme OLO sur le poids des bébés à la naissance en collaboration avec le professeur associé Pierre Lefebvre. Leurs résultats ont été publiés en 2016 dans Labour Economics. En analysant les fichiers sur les naissances au Québec entre 1986 et 2008, les deux chercheurs ont constaté que le poids des bébés dont la mère avait bénéficié du programme OLO était plus élevé, en moyenne, de 70 grammes en comparaison avec les bébés d’un même territoire et d’un même contexte socioéconomique nés avant l’implantation du programme. «Cela peut paraître minime, mais quand on connaît les risques d’un faible poids à la naissance, notamment l’incidence de maladies chroniques qui mènent ensuite à des difficultés quant à la réussite éducative – et cela est bien documenté –, le programme OLO est réellement efficace», soulignait à l’époque Catherine Haeck.
La professeure déplorait également qu’à l’instar de plusieurs acteurs dans le milieu, la Fondation OLO devait se battre pour conserver son financement public. «Je crois que notre étude donnera de bons arguments à l’effet qu’un programme peu coûteux comme OLO a un impact positif important», insistait-elle. Les conclusions des deux chercheurs ont vraisemblablement trouvé écho auprès des responsables gouvernementaux.