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Météo de pointe pour Beijing

Julie Thériault forme des météorologues chinois en vue des prochains Jeux d’hiver.

Par Pierre-Etienne Caza

6 décembre 2018 à 11 h 12

Mis à jour le 6 décembre 2018 à 15 h 12

Julie Thériault, entourée des météorologues chinois auxquels elle a donné une formation le 30 novembre dernier, au Colorado.

La professeure du Département de sciences de la Terre et de l’atmosphère Julie Thériault était à Boulder, au Colorado, le 30 novembre dernier, pour donner une formation de pointe à une vingtaine de météorologues chinois qui auront à s’occuper des prévisions météo lors des prochains Jeux olympiques d’hiver de Beijing en 2022.

Ce cours était organisé à la demande du Bureau météorologique olympique de Chine par le programme COMET de l’University Corporation for Atmospheric Research, laquelle regroupe quelque 115 universités américaines offrant des programmes en sciences de l’atmosphère.

«La formation de deux semaines aborde plusieurs thèmes, explique Julie Thériault. On m’avait demandé de donner un cours de trois heures sur les mécanismes à l’œuvre dans les régions de transition des précipitations, c’est-à-dire lorsque la pluie passe à la neige ou lorsque la neige passe à la pluie. Il importe de connaître les caractéristiques de ces régions pour prévoir adéquatement les différents types de précipitations hivernales en vue des compétitions en montagne.»

La professeure a donné son cours en anglais avec une traduction simultanée en chinois. «J’ai senti un réel intérêt pour le sujet. On m’a posé beaucoup de questions durant les pauses», raconte-t-elle.

Les épreuves de montagnes

Lors des Jeux de 2022, les épreuves de ski alpin, de bobsleigh, de skeleton et de luge se  dérouleront dans le secteur de Yanqing, à environ 90 kilomètres au nord-ouest de Beijing, tandis que les épreuves de snowboard, de ski acrobatique, de ski de fond, de saut à ski, de combiné nordique et de biathlon auront lieu dans le secteur de Zhangjiakou, à environ 200 kilomètres de la capitale. «En termes d’altitude, ce sont des montagnes qui s’apparentent à celles de Whistler, en Colombie-Britannique, où ont eu lieu les épreuves de ski alpin des Jeux de Vancouver», note la spécialiste.

Lors de son cours, Julie Thériault a justement utilisé des exemples tirés de la campagne de terrain qu’elle avait effectuée pendant les Jeux de Vancouver, en 2010. «J’ai aussi illustré mon propos avec les montagnes de la région de Calgary, qui a accueilli les Jeux en 1988. J’avais ainsi des exemples du côté est des Rocheuses, plus sec, et du côté ouest, plus humide à cause de l’océan Pacifique.» La professeure s’est également attardée sur les mécanismes à l’œuvre dans la vallée du Saint-Laurent, notamment ceux touchant la pluie verglaçante. «Ces trois endroits aux conditions climatiques différentes m’ont permis de souligner l’importance de bien connaître les facteurs locaux qui pourraient influencer la ligne pluie-neige», précise-t-elle.

Lors des Jeux olympiques de Vancouver, l’arrivée d’un système d’air chaud avait tenu les météorologues en alerte, a raconté la professeure à ses étudiants chinois. «On croyait qu’il allait pleuvoir et que l’on aurait à annuler les compétitions prévues, mais il y avait tellement de précipitations solides en altitude, qui refroidissent l’environnement lorsqu’elles fondent, que la température s’est fixée à zéro degré et qu’au lieu de la pluie, les pistes ont reçu de la neige. C’était un bon exemple de mécanismes à petite échelle qui peuvent faire toute la différence!»

Il est possible que d’autres membres du Bureau météorologique olympique de Chine viennent suivre la même formation d’ici la présentation des Jeux dans trois ans et demi. «Si on m’invite à nouveau, j’y participerai avec plaisir!», conclut la chercheuse.