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Organisatrice en chef

Andréanne Mathieu s’impose comme l’une des meilleures organisatrices d’événements corporatifs et de mariages au Canada.

Par Pierre-Etienne Caza

9 novembre 2018 à 9 h 11

Mis à jour le 12 novembre 2018 à 11 h 11

Série «Sur le terrain»
Des diplômés de l’UQAM qui ont fait leurs preuves répondent à 10 questions sur leur univers professionnel.

Andréanne Mathieu
Photo: Gabriel Rancourt

À l’école secondaire et au cégep, Andréanne Mathieu (B.A.A. gestion du tourisme et de l’hôtellerie, 2008) était de l’organisation de tous les concours, galas et autres activités festives. Avant même de mettre les pieds à l’université, la fondatrice d’Andréanne & Co savait qu’elle travaillerait un jour dans le domaine de l’organisation d’événements.

Après quelques années à se faire la main à l’agence Altitude C, puis quelques années à la pige, elle ouvre sa propre boîte en 2013.

Au départ, son entreprise se limite aux événements corporatifs, mais ses clients la sollicitent souvent pour des mariages. Aujourd’hui, Andréanne & Co tire environ 65 % de son chiffre d’affaires des événements corporatifs et 35 % de l’organisation de mariages. L’entreprise emploie six employées, une stagiaire et une multitude de pigistes.

L’an dernier, Andréanne & Co a remporté le prix du Meilleur mariage de plus de 75 000 dollars lors du gala 2017 des Canadian Event Industry Awards. Sa patronne a aussi a été nommée «Planificatrice de l’année» par l’organisme Meeting Professionals International, section Montréal et Québec.

Quelle est la plus grande qualité pour être heureux dans votre domaine?

Pour être bon, il faut avoir le souci du détail et une capacité d’organisation à toute épreuve. Pour être heureux, il faut être capable de laisser-aller… et c’est encore difficile pour moi! Quand les invités sont sur le point d’arriver, il faut savoir lâcher prise.

Votre plus grande réussite?

La création de mon entreprise… Plus spécifiquement, un événement organisé à l’été 2017 pour une entreprise qui célébrait ses 35 ans avec ses 650 employés, sous une tente de 200 pieds de long par 100 pieds de large à Saint-Hyacinthe. Deux jours avant l’événement, un orage violent avec des bourrasques ont tout arraché, la tente et l’équipement technique. Le lieu, sur lequel nous travaillions depuis une semaine, était dévasté. Nous avons appelé tous nos contacts et amis, nous avons travaillé jour et nuit – avec des lumières de chantier! – pour enlever les débris et tout remonter. Nous n’avons pas dormi pendant deux jours. Quand les invités sont arrivés, c’était impeccable.

Un faux pas qui vous a servi de leçon?

Au début de l’entreprise, j’ai voulu agrandir mon équipe trop rapidement. Lorsque j’ai perdu un gros client, j’ai dû mettre des gens à pied et repartir seule pendant une année. Lorsque les contrats ont été plus nombreux et plus stables, j’ai pu à nouveau faire croître mon entreprise, lentement mais sûrement. Aujourd’hui, je sais que l’entrepreneuriat est comme un marathon et je calme la sprinteuse en moi!

Un bon coup d’un compétiteur que vous auriez aimé faire?

J’aimerais beaucoup collaborer à la création et à l’organisation d’un événement comme C2 Montréal. Ce type de projet, qui réinvente et change les façons de faire, me fascine.

La dernière tendance dans votre secteur?

Les clients corporatifs veulent toujours un stunt, un truc techno que personne n’a jamais vu ailleurs et qui éblouira leurs invités. Or, ce n’est pas toujours nécessaire. Je dirais même que la tendance est à l’élaboration d’une stratégie alignée avec le message que cherche à faire passer le client auprès de ses invités. Inutile d’impressionner avec du bang bang, il faut que tout soit cohérent et réfléchi, en accord avec la stratégie de l’entreprise, avec ou sans stunt. Un feu d’artifice à l’entrée juste pour le show, ça ne sert à rien.

Et ce qui est définitivement dépassé?

Les photo booths, je ne suis plus capable! Mais les clients en demandent. C’est difficile de réinventer le concept…

Sur la scène nationale ou internationale, qui est l’influenceur de l’heure?

J’aime bien l’organisatrice d’événements Kristin Banta, qui fait aussi du corporatif et des mariages à Los Angeles, le producteur d’événements David Stark, basé à New York, et l’entreprise Tinsel and Twine, aussi basée à New York. Je suis tout ce qu’ils font sur Instagram.

Nommez une étoile montante qui vous inspire.

J’ai beaucoup d’admiration pour le talent créatif d’Allison Forbes de Raisonnable. C’est inspirant de la voir aller!

Quel est le livre qu’il faut lire en ce moment?

Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour lire depuis deux ans, mais je lis ces temps-ci In the Company of Women de Grace Bonney. Il s’agit d’un recueil de témoignages de 100 femmes qui ont démarré leur propre entreprise ou qui mènent une carrière artistique.

Les deux principaux conseils que vous donneriez à un jeune qui commence sa carrière?

Pendant ses études, il ou elle doit absolument travailler dans le domaine, même si c’est pour effectuer les boulots de base comme hôtesse, préposé au stationnement, serveur pour un traiteur, etc. C’est ce que j’ai fait et cela m’a permis d’apprendre les rouages essentiels de l’organisation d’événements.  

Il ne faut pas avoir peur de travailler, car on dépasse souvent 40 heures par semaine. C’est un domaine exigeant, où il arrive de faire 20 heures dans une journée quand l’événement approche.