À l’occasion de la 6e édition du Forum francophone international Planèt’ERE, dont le volet national se déroule à l’UQAM du 25 au 29 juin, plus d’une trentaine d’organismes de la société civile appellent à la mobilisation et réclament l’adoption par le gouvernement du Québec d’une Stratégie québécoise d’éducation relative à l’environnement et à l’écocitoyenneté (ERE.E).
La proposition de stratégie vise à promouvoir l’intégration d’une éducation relative à l’environnement et à l’écocitoyenneté dans le système éducatif québécois comme dans l’ensemble de notre société. Elle vise une action concertée de l’ensemble des ministères, des municipalités, des institutions et des organismes de la société éducative interpellés par l’ERE.E.
Sous l’impulsion québécoise du premier Forum Planèt’ERE, qui a réuni 700 personnes de 33 pays à Montréal en 1997, de nombreux gouvernements des pays francophones se sont dotés d’une stratégie nationale en matière d’éducation environnementale. «Malheureusement, le Québec n’a pas su profiter de l’élan qu’il avait lui-même créé comme un chef de file de l’éducation et de la formation relatives à l’environnement à l’échelle de la francophonie, et trop peu de recommandations formulées lors de Planèt’ERE et de plusieurs rencontres subséquentes ont été prises en compte par le gouvernement québécois», rappelle Jean Robitaille, conseiller au mouvement des Établissements verts Brundtland (EVB-CSQ).
Depuis 25 ans, les principales avancées dans le domaine de l’ERE.E sont dues en grande partie au travail assidu du personnel de l’éducation et des syndicats qui les représentent, ainsi qu’à celui des organisations de la «société éducative» (ONG, institutions muséales, parcs, médias, etc.) qui accompagnent l’école dans cette mission et qui œuvrent dans divers milieux.
«La recherche et l’expérience démontrent qu’éduquer les jeunes à l’environnement et à l’écocitoyenneté, de leur permettre de renouer avec la nature et de s’engager concrètement dans des projets qui les amènent à améliorer leur milieu de vie ont des effets plus que positifs sur la motivation, la persévérance et la réussite scolaires», souligne Lucie Sauvé, professeure au Département de didactique et directrice du Centr’ERE, le Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté de l’UQAM. «Plus que jamais, il est essentiel d’intégrer à la mission de l’école québécoise et à celle de toute notre “société éducative”, la responsabilité de stimuler le développement d’une vision du monde et d’un pouvoir-agir permettant de relever les importants défis socio-environnementaux actuels», ajoute-t-elle.
La Stratégie propose au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) que l’ERE.E :
– soit intégrée à la mission ainsi qu’au Programme de formation de l’école québécoise;
– que ce type d’éducation soit inscrit dans la formation initiale et continue des enseignantes et des enseignants;
– que les établissements scolaires intègrent à leur projet éducatif des dimensions liées à l’environnement et à l’écocitoyenneté;
– que soit encouragée la recherche universitaire dans le domaine.
Elle invite le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) :
– à accroître ses actions d’éducation et de sensibilisation auprès du grand public;
– à reconnaître et soutenir les acteurs de la société civile engagés en ce domaine.