
Premier à se présenter sur la scène, le doctorant Sabri Rial a aussi été le meilleur, remportant à la fois la faveur des juges et le prix du public lors de la finale uqamienne du concours Ma thèse en 180 secondes. En trois minutes parfaitement bien remplies, avec élégance et sans précipitation, le jeune biologiste a exposé le sujet de sa thèse dans sa présentation intitulée «Et si des gras pouvaient nous aider à prévenir l’obésité?»
Notre système utilise les gras à la façon d’un carburant, a expliqué le doctorant, qui travaille dans le laboratoire de la vice-rectrice à la Recherche et à la création Catherine Mounier, professeure au Département des sciences biologiques et spécialiste du métabolisme lipidique. Dans un environnement capricieux comme celui de nos ancêtres, soumis à des disettes, la capacité de notre organisme à stocker des réserves de carburant dans le tissu adipeux était essentielle. Dans l’environnement de surabondance alimentaire qui est le nôtre, cela devient un problème: obésité, diabète et autres maladies métaboliques sont le lot d’une proportion importante de la population.
Or, certains gras ont moins tendance que d’autres à s’accumuler dans l’organisme, ont démontré les travaux de l’étudiant. Ainsi, les lipides à chaîne moyenne, comme ceux provenant de la noix de coco, s’accumulent beaucoup moins que les gras à chaîne longue dans des échantillons de foie. Une constatation vérifiée lors d’études préliminaires sur des organismes vivants: les souris de laboratoire «qui se délectent de gras de noix de coco» prennent beaucoup moins de poids et sont en meilleure santé que les souris nourries au lard, a précisé Sabri Rial, qui ne manque pas d’humour, concluant que ses recherches pourraient nous aider à améliorer notre alimentation afin de combattre l’obésité.
Le doctorant, qui a remporté le prix du jury de 750 dollars ainsi que le prix du public d’une valeur de 350 dollars, sera appelé à représenter l’UQAM lors de la finale nationale du concours Ma thèse en 180 secondes, qui se tiendra en marge du congrès de l’Acfas et qui réunira, en mai prochain, des étudiants provenant d’une quinzaine d’universités francophones à travers le Canada.
Quatre doctorants étaient en lice lors de la finale uqamienne, dont trois de la Faculté des sciences et un de la Faculté des sciences de l’éducation. Arnaud Cheuk, du doctorat en biochimie, a fait une présentation intitulée «Améliorer la productivité végétale au 21e siècle» et Ronaldo Da Silva, du doctorat en biologie, a parlé de son «Étude de la simulation motrice évoquée par le langage chez l’adulte lors d’une activité bi-manuelle et son utilité en réadaptation langagière». Lilian Guicherd-Callin, du doctorat en sciences de l’éducation, a expliqué la question à l’origine de sa thèse: «Les entraîneurs peuvent-ils être de bons promoteurs de la santé?»
Le jury était constitué de trois habitués du concours: Sophie Malavoy, directrice du Cœur des sciences, Jean-Pierre Richer, directeur du Service de la recherche et de la création, et Jean-Hugues Roy, journaliste et professeur à l’École des médias. Rose-Aline LeBlanc, conseillère au Service des communications, agissait à titre de maître de cérémonie.
Organisé par l’Acfas, ce concours de vulgarisation, qui permet à des doctorants de présenter leur sujet de recherche en termes simples à un auditoire profane et diversifié, est inspiré du concours Three minute thesis (3MTMD) qui a eu lieu pour la première fois en 2008 à l’Université du Queensland, en Australie. L’évaluation est basée sur trois critères: le talent d’orateur et la passion du participant pour son sujet, sa capacité de vulgarisation et la structure de son exposé. Le concours québécois a été le premier en langue française. Les lauréats de la finale nationale canadienne seront invités à participer à la finale internationale, qui se tiendra à Liège, en Belgique, en septembre 2017.