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Une formation renouvelée

Le programme de baccalauréat en sexologie fait l’objet d’une réforme majeure.

Par Claude Gauvreau

31 janvier 2017 à 11 h 01

Mis à jour le 26 janvier 2024 à 13 h 25

Le thème de la diversité sexuelle occupera une place transversale dans l’ensemble du programme. Photo: Istock

Le Conseil d’administration de l’UQAM a approuvé, le 20 décembre dernier, un projet de refonte du programme de baccalauréat en sexologie, le seul au Québec. Les étudiants ont jusqu’au 1er mars pour soumettre une demande d’admission au programme, dont la nouvelle mouture entrera en vigueur à l’automne 2017.

«Le défi consistait à préserver le caractère interdisciplinaire du programme, en maintenant un équilibre entre les enjeux sociaux et culturels de la sexualité, incluant ceux associés à la diversité sexuelle, aux questions de genre et aux perspectives féministes, et les dimensions psychologiques, cliniques, éducationnelles et de prévention», souligne la professeure du Département de sexologie Joanne Otis, qui a piloté la réforme du programme.

Le nouveau programme répond aux exigences de l’Ordre professionnel des sexologues du Québec (OPSQ). Créé en 2013, celui-ci donne accès au titre de sexologue. «La création de l’Ordre a permis de renforcer la crédibilité de la profession et d’ouvrir des portes aux finissants du bac», affirme la professeure. Le Département de sexologie et l’OPSQ ont travaillé de concert pour revoir les objectifs de formation et redéfinir les contenus de cours et leur agencement.

Place à la diversité sexuelle

Le thème de la diversité sexuelle occupera une place transversale dans l’ensemble du programme. Deux nouveaux cours obligatoires, faisant partie du tronc commun, seront offerts dès la première année. «Le premier, Épistémologie et histoire des idées sur les sexualités, abordera la façon dont les rapports de pouvoir, biomédicaux notamment, affectent la construction des discours sur les sexualités et comment les mouvements sociaux, tels que le mouvement féministe et celui des minorités sexuelles (LGBT), contribuent à façonner les idées sur les sexualités, explique Joanne Otis. Le second cours, Intersectionnalité et sexualités, insistera sur les rapports entre culture, genres et orientations sexuelles.»

Dans le même esprit, le Département de sexologie a mis sur pied un comité paritaire, formé d’étudiants-tes et de professeurs, qui réfléchira notamment à une politique départementale et à un plan d’action concernant les violences sexuelles et les formes de discrimination reliées aux différences sexuelles et de genre, ainsi qu’à un programme de formation et de sensibilisation pour les professeurs, les chargés de cours et les étudiants.

«Les cours sur la relation d’aide ont été repensés pour que les étudiants saisissent mieux la frontière séparant ce domaine d’intervention et celui de la sexothérapie», note la professeure. Depuis 2012, les sexologues doivent remplir certaines conditions pour obtenir le permis de psychothérapeute, dont celle d’être titulaire d’un diplôme de maîtrise dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines. Les étudiants souhaitant s’orienter vers la sexothérapie devront donc compléter une maîtrise (concentration clinique).

Critères d’admission resserrés     

Le programme de bac demeure contingenté et accueillera un maximum de 150 étudiants par année. «Nous avons resserré les critères d’admission pour améliorer la qualité de nos cohortes et pour renforcer le taux de diplomation, note Joanne Otis. Les candidats qui soumettront une demande d’admission devront posséder des connaissances de base en biologie humaine, en méthodologie de la recherche et en statistiques.» La formation en méthodologie quantitative et qualitative a d’ailleurs été renforcée dans le programme. «Nous voulons que nos étudiants soient capables d’utiliser des données probantes et de réfléchir aux enjeux de la recherche sur la sexualité humaine», indique la professeure.

Au terme de leur formation, les étudiants effectueront – comme c’était le cas jusqu’à maintenant – un stage de 420 heures dans des milieux professionnels diversifiés: organismes communautaires, écoles, centres jeunesse, hôpitaux, etc. «Les stages permettront dorénavant de toucher tous les champs d’activités, comme ceux reliés à l’éducation, à la prévention et à la promotion de la santé sexuelle, ainsi qu’a l’évaluation des comportements sexuels», observe Joanne Otis.

Initier à la recherche

Les étudiants intéressés par la recherche et ayant un bon dossier académique auront la possibilité de réaliser une «thèse d’honneur», soit un stage de recherche crédité auprès d’un professeur du Département. «C’est une sorte de tremplin vers la maîtrise, dit la professeure. Ils pourront, par exemple, analyser de données, préparer une communication pour un colloque ou rédiger un article scientifique.»

Joanne Otis estime que le programme se porte bien. «Le taux d’employabilité de nos bacheliers est de 76 %», souligne-t-elle. Les diplômés oeuvrent dans une grande variété de milieux: écoles, commissions scolaires, centres jeunesse, centres de santé et de services sociaux, maisons d’hébergement, centres de femmes et centres pour victimes d’agressions sexuelles.

À l’occasion des Portes ouvertes, qui auront lieu le 7 février prochain, Joanne Otis présentera une conférence sur le programme de bac en sexologie, de 15h 30 à 16h 30, au pavillon Judith-Jasmin (J-M400).