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Le rêve olympique

Pascal Dion et Kasandra Bradette participeront aux Jeux de PyeongChang en patinage de vitesse sur courte piste.

Par Jean-François Ducharme

31 août 2017 à 16 h 08

Mis à jour le 16 janvier 2018 à 16 h 01

Pascal Dion et Kasandra Bradette.Photos: François Dion et Dave Holland

Deux étudiants de l’UQAM représenteront le Canada en patinage de vitesse sur courte piste aux Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang, en Corée du Sud, qui auront lieu du 9 au 25 février prochains.

Pascal Dion (baccalauréat d’intervention en activité physique, profil kinésiologie) et Kasandra Bradette (baccalauréat en biochimie) ont été choisis par le Comité olympique canadien et Patinage de vitesse Canada à l’issue des sélections qui se sont déroulées du 12 au 20 août à Montréal. Bradette a terminé deuxième au 500 m et troisième au 1000 m, alors que Dion a pris le quatrième rang au total des épreuves.

Rêve d’enfance

Comme bien d’autres jeunes nés dans les années 1990, Pascal Dion a découvert le patinage de vitesse grâce à Marc Gagnon, quintuple médaillé aux Jeux de Lillehammer, Nagano et Salt Lake City. «C’est lui qui m’a inspiré, je savais tout jeune que je voulais faire comme lui», dit-il. Ses parents l’inscrivent à ses premiers cours de patinage de vitesse à l’âge de sept ans, et déjà, les entraîneurs remarquent sa grande agilité et son talent naturel sur la glace.

Pascal Dion.Photo: Patinage de vitesse Canada

À 19 ans, l’étudiant-athlète est grièvement blessé lors d’une compétition. Lors d’une chute, la lame d’un adversaire sectionne un muscle au bas de son dos, et il doit être au repos forcé durant quatre mois. À son retour, Pascal Dion démontre sa force de caractère et sa résilience. «Je suis rapidement passé par-dessus mes craintes. Moins d’un mois après être revenu, je surpassais tous mes records de vitesse. Je n’ai gardé aucune séquelle de cet accident.»

Depuis qu’il s’entraîne avec l’équipe nationale senior, le Montréalais ne cesse de progresser. En 2015, il a monté sur le podium lors de sa toute première Coupe du monde avec l’équipe de relais, puis il a remporté sa première médaille individuelle en carrière lors de la Coupe du monde de Gangneung, en Corée du Sud, en décembre 2016.

Lorsqu’il s’est présenté aux sélections olympiques en août dernier, les premières journées ne se sont pas déroulées comme prévu. Pour espérer participer aux Jeux olympiques, Pascal Dion devait absolument terminer sur le podium lors des deux dernières épreuves. Mission accomplie, puisqu’il s’est classé parmi les trois premiers au 500 m et au 1000 m. «Je réagis bien sous la pression, dit-il. Je ne suis pas hésitant lors des dépassements et je ne me laisse pas impressionner par quiconque, même si c’est un champion olympique comme Charles Hamelin.»

À l’université, Pascal Dion a complété 10 des 30 cours requis pour l’obtention de son baccalauréat. «J’aime beaucoup la kinésiologie. Le fonctionnement des muscles, les cycles d’entraînement et la nutrition sont des sujets qui me passionnent.» S’entraînant six jours par semaine, l’étudiant-athlète de 23 ans se limite à suivre deux cours par trimestre. «Et c’est fort possible que je prenne seulement un cours cet automne en raison des nombreuses Coupes du monde.»

Un grand soulagement

Contrairement à son collègue uqamien, Kasandra Bradette a entamé les sélections olympiques en force. Elle était déjà assurée d’une place sur l’équipe après la troisième journée de sélections. «Ce fut un grand soulagement d’apprendre que je faisais partie de l’équipe», souligne l’étudiante au baccalauréat en biochimie.

Kasandra Bradette.Photo: Patinage de vitesse Canada

Le parcours de Kasandra n’a pas été facile. Depuis 2007, elle a dû se battre constamment contre son propre corps: maux de dos persistants, fracture de la cheville et fatigue due au surentraînement.  «J’ai appris à mieux doser mes énergies au cours de la dernière année, dit-elle. Je me sens au sommet de ma forme. Lorsque le corps va bien, c’est plus facile d’être dans un bon état d’esprit.»

Cet automne, Kasandra profitera des épreuves de Coupe du monde à Budapest, Dordrecht, Shanghai et Séoul pour améliorer quelques points techniques. «C’est surtout une question de confiance, mentionne l’étudiante-athlète de 27 ans. Je sais que j’ai les outils pour réussir, il ne me reste qu’à les utiliser durant les courses.»

Afin de maximiser ses chances de succès, elle a choisi de mettre sa scolarité en suspens cet automne. «Ce fut un choix difficile, mais aller aux Jeux olympiques est le couronnement d’années d’embûches et d’efforts. Je compte bien savourer chaque moment au maximum.»