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Deux bacs repensés

Les formations en chimie et en biochimie seront mieux arrimées à l’évolution de ce secteur de pointe.

Par Pierre-Etienne Caza

10 février 2017 à 14 h 02

Mis à jour le 26 janvier 2024 à 13 h 29

Les programmes de baccalauréat en chimie et en biochimie ont été modifiés en profondeur au cours de la dernière année. Les nouveaux cursus seront offerts pour la première fois à l’automne 2017. «Les deux programmes ont été revus et actualisés à la lumière des nouvelles applications de la chimie et de la biochimie dans le monde d’aujourd’hui», affirme la professeure Isabelle Marcotte, directrice du Département de chimie.

Depuis la dernière modification majeure de ces programmes, en 2000, le Département de chimie a procédé à l’embauche de 11 professeurs. «Ce sont tous des experts dans plusieurs secteurs de pointe, notamment en chimie analytique, en synthèse organique, en chimie médicinale et en chimie des matériaux», souligne le professeur David Dewez, directeur des programmes de premier cycle.

Le baccalauréat en chimie

La profession de chimiste a évolué au cours des 20 dernières années, souligne Isabelle Marcotte. «Nous avons assisté à plusieurs développements technologiques importants, particulièrement dans le secteur des matériaux et de l’énergie. La multiplication des nanomatériaux et le perfectionnement des piles solaires n’en sont que des exemples.»

De nos jours, les chimistes œuvrent principalement dans les petites et moyennes entreprises des secteurs des plastiques, des cosmétiques, des pharmaceutiques, des biotechnologies, des matériaux et des analyses environnementales. «Les problématiques environnementales préoccupent la société québécoise et cela se reflète dans la nature du travail», poursuit la directrice.

Le nouveau bac en chimie mise avant tout sur la formation pratique en laboratoire – on y passera désormais des journées entières comme sur le marché du travail. «Dès la deuxième année, les étudiants auront deux cours laboratoires par trimestre, précise Isabelle Marcotte. Au total, ils effectueront un minimum de 620 heures de travaux pratiques durant leur cheminement. Et ils auront la chance d’effectuer un stage en milieu de travail ou en milieu de recherche durant l’été précédant leur dernière année.»

Le nouveau cursus mise également sur le développement de l’autonomie des étudiants. «Les cours théoriques des deux premières années amèneront les étudiants à développer cette autonomie, qui sera évaluée, en quelque sorte, dans les cours de type “projets”», explique Isabelle Marcotte. Dans ces cours, les étudiants réaliseront deux projets portant sur différentes thématiques. «Ils devront développer eux-mêmes leurs protocoles de recherche pour mener à bien leurs projets», précise Isabelle Marcotte. Deux de ces cours seront obligatoires, en chimie bioanalytique et en analyses environnementales, tandis que le troisième, sur la chimie des matériaux, sera offert en option.

Le nouveau cursus comportera également un profil Honor préparant à la recherche et aux études de cycles supérieurs. «Il s’agira de trois cours obligatoires, dont un stage de recherche et deux cours de la maîtrise en chimie. Pour suivre ce cheminement, l’étudiant devra obtenir une moyenne de 3,5 sur 4,3.»

Le baccalauréat en biochimie

Comme la chimie, la biochimie a évolué au cours des dernières années. «La bioinformatique, la génomique et la protéomique, entre autres, sont des secteurs qui se développent sans cesse. La refonte du programme tient compte de ces changements», souligne le professeur Steve Bourgault.

Les cours de biochimie sont donnés par les professeurs du Département de chimie et du Département des sciences biologiques. «C’est l’une des forces du programme que de pouvoir compter sur l’expertise de chercheurs de haut vol dans ces deux domaines», note David Dewez.

«Des équipements de pointe sont utilisés dans les laboratoires d’enseignement, autant en chimie qu’en biochimie, et ce, dès le premier cycle, poursuit Steve Bourgault. On s’en sert entre autres pour la microscopie confocale, la cytométrie en flux ou le séquençage par spectrométrie de masse.»

Les étudiants se familiarisent donc avec des équipements qui sont utilisés sur le marché du travail. «Ils ne font pas juste assister à des démonstrations, ils apprennent le fonctionnement des machines et s’en servent», insiste Isabelle Marcotte. «Nos professeurs-chercheurs sont présents dans les laboratoires pour encadrer les étudiants, ce qui n’est pas le cas dans toutes les universités, ajoute Steve Bourgault. Cette proximité fait en sorte que plusieurs étudiants intègrent des équipes de recherche dès la deuxième ou troisième année du baccalauréat.»

Les étudiants du nouveau programme de biochimie s’initieront au travail de laboratoire de façon intensive. «Plutôt que d’avoir des cours de trois heures, où l’on ne peut pas faire des expériences complexes et des analyses approfondies, il y aura des laboratoires qui dureront deux semaines en privilégiant l’approche par projet. Ce type d’immersion aura lieu à la fin de la deuxième et de la troisième année», précise Steve Bourgault.

Le nouveau cursus comportera également un nouveau profil Honor, incluant deux stages crédités et un cours de niveau maîtrise. «Le cours sera crédité au baccalauréat et à la maîtrise», précise le professeur. Pour suivre ce cheminement, l’étudiant devra avoir une moyenne de 3,5 sur 4,3.

Les deux formations, en chimie et en biochimie, ne sont pas contingentées et elles sont accréditées à l’Ordre des chimistes du Québec (OCQ).