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Entre les lignes du budget Morneau

Le budget fédéral ne comble pas toutes les attentes, mais certaines mesures répondent aux préoccupations des universités, souligne Robert Proulx.

7 avril 2017 à 8 h 04

Mis à jour le 7 avril 2017 à 9 h 04

Robert ProulxPhoto: Nathalie St-Pierre

Le budget déposé le 22 mars dernier par le ministre fédéral  des Finances, Bill Morneau, envoie des signaux positifs aux établissements d’enseignement supérieur, affirme le recteur de l’UQAM, Robert Proulx, dans une lettre intitulée «Savoir lire entre les lignes du budget», publiée le 7 avril dans La Presse+.

Le recteur  reconnaît que  le budget 2017 semble, à première vue,  parcimonieux envers les universités. «Alors que l’an dernier, on enregistrait une hausse record du financement accordé aux organismes subventionnaires de la recherche, cette année, le scénario est tout autre, écrit-il. Ainsi, en dépit des souhaits exprimés par les chercheurs et bien que les besoins de soutien à la recherche fondamentale demeurent des plus importants, aucun des trois conseils fédéraux – CRSNG, CRSH, IRSC – n’a vu son budget annuel augmenter. La Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), se retrouve dans la même situation.»

Robert Proulx souhaite  que la demande du milieu universitaire «pour un engagement gouvernemental substantiel en matière de soutien à la recherche» trouve réponse dans le rapport final de l’examen du soutien fédéral à la science fondamentale qui doit être déposé sous peu. «Attendus avec impatience par les universités et les chercheurs, le rapport et ses recommandations devraient permettre au gouvernement – il faut l’espérer ! – de mieux planifier son réinvestissement stratégique dans la recherche fondamentale, et ce, dans tous les domaines de l’activité scientifique», observe-t-il. 

Certaines mesures contenues dans le dernier budget répondent tout de même aux préoccupations des universités, poursuit le recteur. C’est notamment le cas des initiatives visant l’apprentissage tout au long de la vie, de la réforme du programme canadien de prêts et bourses, du financement obtenu par l’organisme Mitacs (qui offre des stages aux étudiants de cycles supérieurs et aux stagiaires postdoctoraux), ainsi que du financement du Programme d’aide aux étudiants de niveau postsecondaire et de celui destiné à Indspire, un organisme géré par des Autochtones qui, par l’entremise de bourses d’études, encourage les jeunes Inuits, Métis et des Premières Nations à poursuivre une formation postsecondaire.

L’intention du gouvernement Trudeau de nommer un conseiller scientifique en chef – «une fonction qui existe déjà au Québec et qui a fait ses preuves», souligne le recteur – peut être interprétée  comme «un heureux présage de l’importance accordée à la recherche.» Le gouvernement devra toutefois démontrer qu’il entend les préoccupations des universités, poursuit Robert Proulx. «L’heure est venue d’assurer la pérennité de la structure de financement de la recherche fondamentale. En plus d’appuyer l’ensemble des chercheurs canadiens, un réinvestissement en recherche permettrait de créer des conditions favorables à l’attraction de chercheurs internationaux de renom aux prises avec le climat d’incertitude qui prévaut en ce moment aux États-Unis et en Europe.»