«Les étudiants qui suivent des cours d’anglais à l’École de langues sont souvent en période d’adaptation au milieu universitaire nord-américain et certains connaissent mal ce qui caractérise une infraction académique, notamment le plagiat», affirme la maître de langue Roisin Dewart. Ces étudiants sont surtout des nouveaux arrivants, des étudiants allophones qui connaissent le français et dont l’anglais est la troisième langue. Afin de les aider à mieux cerner ce qui constitue du plagiat, les maîtres de langue en anglais ont lancé la campagne Can’t say you didn’t know. «Au début du trimestre d’hiver, les étudiants qui se connectaient à la plateforme Moodle étaient obligés de répondre à un quiz sur le plagiat pour pouvoir ensuite accéder aux documents de leur cours d’anglais», explique-t-elle.
Bien citer, paraphraser et travailler en équipe
Le quiz comporte une quinzaine de questions. Il s’ouvre avec une définition du plagiat, traduite à partir du Règlement no 18 de l’UQAM. «On demande à l’étudiant s’il croit avoir plagié dans sa vie. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, souligne en riant Roisin Dewart. L’important est que l’étudiant lise attentivement les informations tout au long du quiz, car on y précise les comportements qui favorisent ou non l’intégrité intellectuelle dans différentes situations d’apprentissage de l’anglais, par exemple lors du partage de connaissances dans une activité collaborative, ou encore lorsqu’on sollicite l’aide d’autrui pour une rédaction individuelle.»
Citer avec des guillemets en mentionnant sa source est une pratique plus simple à saisir et à appliquer (même si plusieurs étudiants se font prendre en défaut chaque année) que l’art de la paraphrase, plus difficile à maîtriser. Le quiz met donc en relief l’importance de reformuler en ses propres mots les propos que l’on souhaite emprunter, en prenant bien soin d’en citer la source. On y mentionne également qu’il est possible de se plagier soi-même. Le Règlement no 18 stipule en effet qu’un étudiant ne peut recycler ou réutiliser un travail qui a déjà fait l’objet d’une évaluation dans un autre cours. On met aussi les étudiants en garde contre l’utilisation d’outils comme Google Translate. «Certains étudiants croient que ce n’est pas du plagiat de traduire un texte en anglais pour un travail, mais c’en est bel et bien», rappelle Roisin Dewart.
Les étudiants devraient pourtant le savoir: les professeurs et les maîtres de langue disposent désormais de logiciels suffisamment performants pour déceler le plagiat à l’écrit. «Pour l’oral, c’est plus difficile, mais nous pouvons néanmoins déceler les différences de style et de vocabulaire», souligne Roisin Dewart.
Vrai ou faux?
a. When you paraphrase, or use someone’s ideas, you need to cite the source.
b. If you use quotation marks (” “), you don’t need to cite the source.
c. It is not possible to plagiarize yourself.
d. If a student uses Google translate to change someone’s words from another language into English, it isn’t plagiarism.
e. I won’t get into trouble for plagiarism if I honestly wasn’t trying to cheat.
Source: Can’t say you didn’t know, École de langues de l’UQAM.
(Les réponses apparaissent à la fin du texte).
Demander de l’aide pour un travail peut aussi mener au plagiat. «Discuter des idées d’un texte et de leur agencement avec un ami, c’est bien, mais demander à l’ami en question de rédiger le travail à notre place ou d’en corriger des parties, ce n’est pas acceptable, souligne la maître de langue. C’est la même chose pour le travail en équipe: il ne faut pas copier les idées ou les écrits des autres membres de l’équipe.»
Le quiz, préparé en collaboration avec Marc-Olivier Desbiens, du Service du soutien académique, et intégré à Moodle avec l’aide de Brahim Baaziz, des Services informatiques, se conclut en soulignant que c’est la responsabilité de chacun de veiller à ne pas plagier et à connaître les règles. «Le plagiat n’est pas excusable, même si l’étudiant ne voulait pas tricher, d’où le titre de notre campagne», note Roisin Dewart.
Un bilan au printemps
L’évaluation de cette campagne aura lieu au printemps, mais Roisin Dewart observe déjà une différence. «L’automne dernier, j’avais beaucoup plus de cas de plagiat, remarque-t-elle. Ce trimestre-ci, je n’ai averti jusqu’à maintenant que deux étudiants. C’est vrai que la ligne est parfois mince entre le plagiat et la paraphrase bien exécutée, mais il faut continuer à éduquer nos étudiants à cet enjeu, surtout dans un contexte d’apprentissage d’une nouvelle langue, car plagier ne permet pas d’atteindre l’objectif principal, à savoir s’approprier un nouveau vocabulaire et maîtriser une nouvelle grammaire.» Il n’est pas exclu que la campagne puisse être étendue aux autres cours de langues dans un avenir rapproché.
Réponses: a. vrai; b. faux; c. faux; d. faux; e. faux.