
Depuis 2012, la Faculté des sciences humaines a pris l’habitude de souligner l’excellence des réalisations de ses membres à l’occasion d’une célébration annuelle: Les sciences humaines en tête et en fête. Dans le cadre de la sixième édition de cette soirée festive, tenue le 22 novembre, la faculté a remis des prix d’excellence à cinq professeurs, deux diplômées et deux employées.
«Cet événement occupe une place importante dans notre calendrier, a souligné la doyenne de la Faculté, Josée Lafond. Il s’agit pour notre communauté de marquer un court temps d’arrêt afin de mettre en valeur, de se remémorer et de fêter ensemble les réalisations individuelles et collectives, grandes et petites, de l’ensemble de nos membres.»
Prix d’excellence en enseignement – carrière
Spécialiste de la psychologie de l’apprentissage, le professeur du Département de psychologie Jacques Forget (M.A. psychologie, 1974) s’intéresse depuis plus de 30 ans aux modèles pédagogiques qui favorisent le développement cognitif et social et l’acquisition d’habiletés. Jamais à court d’exemples pour illustrer son propos, le professeur donne vie à la matière même la plus aride. Actif dans le développement des programmes, il a été l’un des initiateurs du DESS en intervention comportementale auprès des personnes avec un trouble envahissant du développement et du DESS en évaluation, intervention et soutien psychologiques auprès des personnes avec une déficience intellectuelle. Il travaille présentement à la refonte du baccalauréat en psychologie, l’un des fleurons de la Faculté et de l’UQAM. Jacques Forget a également collaboré à la création, en 1995, du Centre de services psychologiques de l’UQAM, un lieu d’apprentissage pour les étudiants-stagiaires du doctorat en psychologie, où la population peut obtenir des services psychologiques à un coût accessible.
Prix d’excellence en enseignement – relève
Titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en psychologie de l’UQAM, Marie-Aude Boislard (Ph.D. psychologie, 2010) est professeure au Département de sexologie depuis 2013. En plus de donner plusieurs cours dans le domaine du développement psychosexuel de l’adolescent et du jeune adulte ainsi que des cours de méthodologie quantitative, elle s’implique dans le développement et la mise à jour des contenus et des méthodes d’enseignement de la sexologie. La jeune professeure a contribué à la réforme majeure du programme de baccalauréat en sexologie et est à l’origine de la mise en place d’une communauté d’apprentissage professionnel, dans laquelle des enseignants en sexologie partagent leurs expériences et développent leurs approches pédagogiques. Les étudiants de Marie-Aude Boislard apprécient l’enthousiasme avec lequel elle transmet ses connaissances, tout en leur insufflant un désir de curiosité, de rigueur et d’érudition.
Prix d’excellence en recherche – apport exceptionnel
Professeure au Département de sexologie depuis 1999, Martine Hébert est reconnue internationalement pour ses recherches sur la diversité des profils chez les jeunes victimes de traumas interpersonnels et sur l’identification des facteurs liés aux trajectoires de résilience. Elle a signé près de 200 articles scientifiques, 3 livres et plusieurs chapitres d’ouvrages dans les domaines de l’agression sexuelle et de la violence dans les relations amoureuses. Elle est aussi considérée comme une pionnière au Québec et au Canada dans l’établissement de collaborations avec les milieux de pratique. Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les traumas interpersonnels et la résilience, et cotitulaire de la Chaire interuniversitaire Marie-Vincent sur les agressions sexuelles envers les enfants, elle dirige l’équipe Violence sexuelle et santé (ÉVISSA) et est membre du Centre de recherche interdisciplinaire sur les problèmes conjugaux et l’agression sexuelle (CRIPCAS). Ses travaux ont suscité l’intérêt de nombreux étudiants et ont contribué à les guider vers une carrière en recherche dans le domaine de de la violence interpersonnelle. Martine Hébert a reçu le prix Thérèse Gouin-Décarie de l’ACFAS, en 2014, et le prix Femme de mérite (catégorie éducation) de la Fondation Y des femmes de Montréal, en 2013.
Prix d’excellence en recherche – carrière
Professeure au Département d’histoire, Yolande Cohen est reconnue internationalement comme historienne du social et de l’histoire comparée des femmes et du genre. Elle a ouvert des chantiers de recherche inexplorés et a analysé l’exclusion de diverses catégories sociales au moment où les régimes démocratiques se mettent en place. Elle a poursuivi ses recherches sur les Juifs marocains en tant que minorité ethnique et religieuse, soulevant la question des rapports interethniques et interconfessionnels dans la période postcoloniale. La professeure a publié 12 livres et signé près de 80 articles et contributions à des ouvrages collectifs. Ses recherches ont alimenté des enseignements novateurs et ouvert des perspectives originales à plusieurs étudiants de tous les cycles d’études, contribuant à la formation d’une relève en histoire. Chevalière de l’Ordre national de la Légion d’honneur de France (2012) et Chevalière de l’Ordre national du Québec (2017), elle a dirigé la Chaire d’études du Québec contemporain à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 et assuré la présidence de l’Académie des arts, des lettres et des sciences humaines de la Société royale du Canada, de 2012 à 2016.
Prix d’excellence en recherche – jeune chercheuse
La professeure du Département de sexologie Natacha Godbout s’intéresse aux adultes victimes de traumas interpersonnels subis pendant l’enfance et plus particulièrement aux impacts de ces traumas qui infléchissent les trajectoires des victimes. Ses travaux ont mis en lumière l’interdépendance systémique entre les conjoints et offert des modèles intégrateurs pour mieux comprendre les traumas, traiter leurs effets et prévenir leur récurrence. Elle est membre du Centre de recherche interdisciplinaire sur les problèmes conjugaux et les agressions sexuelles (CRIPCAS), de l’Équipe sur la violence et la santé sexuelle (ÉVISSA), de l’équipe Attachement, intimité, trauma et bien-être sexuel: mieux comprendre pour mieux intervenir et du Groupe de recherche et d’intervention sur la présence attentive (GRIPA). Elle dirige actuellement TRACE: unité de recherche et d’intervention sur les TRAumas et le CouplE. Elle a remporté le prix Psychologue de l’année 2014, section stress post-traumatique, de la Société canadienne de psychologie et le Early Career Award 2016 for Outstanding Contributions to Research, Section on Child Maltreatment, de l’American Psychological Association.
Prix Atlas – certificat de mérite
Huguette Varin (M.Sc. biologie, 1980) a la réputation d’être la «mémoire vive» du Département de psychologie. Elle occupe le poste d’attachée d’administration dans ce département depuis plus de 25 ans. Appelée principalement à soutenir la direction départementale, Huguette Varin est responsable de la gestion des espaces, un véritable défi vu l’importance des populations enseignante et étudiante en psychologie. Elle est aussi impliquée dans la gestion des fonds de recherche et le développement de la programmation. Observatrice au Conseil d’administration de l’UQAM et ancienne membre de la Commission des études, Huguette Varin possède une connaissance approfondie du fonctionnement de l’Université, ce qui lui permet de naviguer sans encombre dans les procédures administratives les plus opaques. Reconnue pour son professionnalisme et son efficacité ainsi que pour ses qualités humaines et son humour pince-sans-rire, elle est aux premières loges pour accueillir les nouveaux professeurs et assurer leur intégration.
Prix Atlas – catégorie entraide et amabilité
Pour trouver une information, dénouer une impasse administrative, fournir un conseil, s’assurer du cheminement de dossiers complexes ou jongler avec les agendas des uns et des autres, Thérèse Essiambre, secrétaire de direction au Département de sociologie, répond toujours à l’appel. Tous le confirment: cette secrétaire est une personne polyvalente possédant un sens aigu de l’organisation, capable de prévoir les difficultés et de les pallier, qui combine professionnalisme et amabilité. Elle offre son expérience et son aide aux professeurs, chargés de cours et étudiants avec l’empathie naturelle qui fonde ses relations avec autrui.
Prix de la meilleure thèse de doctorat
Paula Brum Schaeppi (Ph.D. sociologie, 2016) a remporté le Prix de la meilleure thèse de doctorat, décerné par la Faculté des sciences humaines et son Conseil de diplômés, pour sa recherche intitulée «Militer avec la folie: le pli politique du mouvement antimanicomial à Rio de Janeiro». Ce mouvement social anti-asilaire, qui a contribué à la réforme de la politique en matière de soins psychiatriques au Brésil, vise à transformer les rapports avec la folie et les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale. Dans le cadre de sa thèse, Paula Brum Schaeppi a assisté à des rencontres des militants de ce mouvement, qui réunit des intellectuels, des intervenants et des usagers des services en santé mentale. «Son regard et sa plume captent les attitudes corporelles, les tons de voix, les accords, méprises et mésententes, les rires et les sanglots, les appels au calme, les colères et empressements», a commenté le jury de sa thèse. Cette contribution à la sociologie de la santé mentale sera publiée dans la collection «Médecine et société» chez Georg éditeur (Genève). La jeune chercheuse est présentement collaboratrice scientifique à l’Institut de Santé globale de l’Université de Genève.
Prix Les sciences humaines changent le monde
L’étudiante à la maîtrise en sexologie Isabelle Arcoite (B.A. sexologie, 2017) et sa collègue du baccalauréat Émilie Veilleux ont voulu pallier la méconnaissance du public en matière de sexualité en créant la plateforme web onSEXpliqueca.com. Celle-ci constitue un outil pour les enseignants et un complément d’information pour les élèves et leurs parents. On y trouve une cinquantaine de capsules animées par les deux collaboratrices ainsi qu’une sélection de courts métrages, clips, publicités et vidéos couvrant un large éventail de sujets: puberté, stéréotypes, relations non protégées et agressions sexuelles, mais aussi distinction entre identité sexuelle et identité de genre, polyamour et nouvelles méthodes de contraception et de protection.