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S’exercer à parler anglais

Une série de conférences profite à la fois aux étudiants de l’École de langues et aux chercheurs de l’UQAM.

Par Pierre-Etienne Caza

24 janvier 2017 à 16 h 01

Mis à jour le 25 janvier 2017 à 8 h 01

La professeure Daphnée Simard, du Département de linguistique, a donné une conférence pour les étudiants des programmes d’anglais de l’École de langues, le 24 janvier dernier.Photo: Nathalie St-Pierre

Tous ceux qui ont suivi des cours de langue le savent: il y a un monde entre la pratique dans le cadre d’une classe et la pratique dans le monde réel, où les accents sont plus colorés et le vocabulaire utilisé plus diversifié. Voilà pourquoi l’un des défis des maîtres de langue est de trouver des contextes d’apprentissage hors de la salle de classe afin que les étudiants puissent progresser plus rapidement.

La directrice des programmes d’anglais de l’École de langues, Martyna Kozlowska, a eu une idée originale: demander à des chercheurs de l’UQAM s’ils accepteraient de présenter une mini-conférence en anglais portant sur leur domaine d’expertise ou leurs plus récentes recherches, pour le bénéfice des étudiants. «Plusieurs ont répondu à l’appel», souligne fièrement la maître de langue.

Une fois par mois depuis septembre dernier, les étudiants, ainsi que les membres de la communauté universitaire, peuvent assister à une conférence gratuite en anglais, à l’heure du dîner, au local DS-1950. «Notre objectif est d’offrir aux étudiants l’occasion d’entendre parler, en anglais, de la recherche qui se fait à l’UQAM et de se familiariser avec les domaines d’études autres que le programme d’anglais», explique Martyna Kozlowska.

L’École de langues de l’UQAM offre un certificat et un programme court de premier cycle en anglais. Ceux qui s’y inscrivent sont surtout des nouveaux arrivants, des étudiants allophones qui maîtrisent le français – plusieurs ont réussi le certificat en français écrit pour non-francophones ou le programme court de français langue seconde pour les études universitaires – mais pas l’anglais, précise la directrice. «Il nous arrive souvent de rencontrer des étudiants qui manifestent un intérêt pour des domaines d’études autres que l’anglais, domaines dans lesquels ils ont d’ailleurs parfois déjà acquis une expertise. Qui sait? Peut-être que des conférenciers donneront le goût à ces étudiants de s’inscrire dans des programmes en dehors de l’École de langues.»

Une occasion pour les profs aussi

Michel Séguin
Photo: Émilie Tournevache

Même si la recherche universitaire et la publication d’articles s’effectuent souvent en anglais, ce ne sont pas tous les chercheurs qui sont à l’aise dans la langue de Shakespeare. «C’est toujours un challenge d’effectuer une présentation en anglais. Je comprends parfaitement la langue, mais j’ai rarement l’occasion de la parler», témoigne Michel Séguin, qui a lancé le cycle de conférences le 20 septembre dernier. Le professeur du Département d’organisation et ressources humaines de l’ESG UQAM et titulaire de la Chaire de coopération Guy-Bernier a pourtant déjà donné des cours en anglais au Liban et en France. «L’anglais était la deuxième ou la troisième langue des étudiants, alors c’était moins gênant. Ça l’est davantage quand je dois faire une présentation devant des collègues professeurs au Canada anglais!», dit-il en riant. Pour le bénéfice des étudiants en anglais, Michel Séguin a abordé le sujet des relations entre chercheurs et entreprises au sein d’une école des sciences de la gestion.

Vincent Boucher
Photo: Émilie Tournevache

Certains chercheurs ont accepté l’invitation de Martyna Kozlowska pour exercer leur anglais, d’autres pour préparer une présentation à l’étranger. «C’était une excellente occasion pour vulgariser mes recherches et dérouiller mon anglais», affirme Vincent Boucher, chercheur en résidence à la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques. Le doctorant en science politique, qui a effectué en octobre dernier une présentation portant sur les élections présidentielles américaines, se trouve à l’Université de Virginie ce trimestre-ci, dans le cadre d’un séjour de recherche rendu possible par l’obtention d’une bourse du Conseil des relations internationales de Montréal.

Les conférenciers s’aperçoivent rapidement qu’ils se font comprendre même si leur anglais n’est pas parfait, affirme Martyna Kozlowska. La présentation dure 30 minutes et 30 minutes sont allouées pour une période de questions et de discussion. «C’est une occasion pour les étudiants de parler anglais dans un environnement moins familier et préétabli que le cours de langue seconde», note la maître de langue.

Michel Séguin et Vincent Boucher ont été ravis des échanges qui ont suivi leur présentation. «Le niveau d’anglais de chacun n’empêche pas du tout les échanges et cela démontre parfaitement qu’il faut oser et surmonter sa gêne pour s’améliorer», souligne Martyna Kozlowska.

La maître de langue espère que le succès de cette première expérience amènera d’autres chercheurs à lui signifier leur désir de participer à la prochaine édition, l’an prochain. «Nous leur offrons la chance d’exercer leur anglais pour une bonne cause… et la qualité de leur anglais n’est pas évaluée!», conclut-elle en riant.

The Professsional Speaker Series

Local DS-1950, de 12h45 à 13h45

21 février
«Situational grammars: how some languages mark in their grammar the source and access to information»
Nicolas Tournadre, professeur à l’Université d’Aix-Marseille, Département des sciences du langage