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Nouveaux labos

Cinq professeurs reçoivent plus de 675 000 dollars de la Fondation canadienne pour l’innovation.

15 août 2017 à 14 h 08

Mis à jour le 15 août 2017 à 15 h 08

Les chercheurs ont besoin de laboratoires et d’équipements de pointe pour faire des découvertes et innover. Photo: Nathalie St-Pierre

Des professeurs des facultés des sciences, des arts, de communication et des sciences humaines ont obtenu plus de 675 000 dollars du Fonds des leaders John-R.-Evans de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) pour la mise en place de nouvelles infrastructures de recherche. Les cinq chercheurs – Mathieu Frenette, Andrée Martin, Florence Millerand, Pascal Bastien et Claire Bénard –  ont également reçu une aide financière complémentaire du gouvernement du Québec ainsi que de divers partenaires.

La ministre fédérale de la Science, Kirsty Duncan, a annoncé, le 15 août, un investissement total de plus de 52 millions de dollars, par l’entremise de la FCI, afin de financer 220 nouveaux projets d’infrastructure (laboratoires et équipements de recherche) dans 51 universités à travers le pays.    

Les projets uqamiens sont:

Mathieu Frenette (Département de chimie)

Laboratoire de spectroscopie appliquée pour des études détaillées de processus chimiques rapides

La recherche en chimie a considérablement amélioré notre capacité de manipuler des atomes et des molécules pour la création de nouveaux matériaux. Déterminer la transformation étape par étape d’une réaction chimique représente toutefois un long processus. Plusieurs années séparent souvent la découverte d’une réaction et l’élucidation de son mécanisme. Dans son laboratoire, Mathieu Frenette utilisera les connaissances de la chimie physique-organique ainsi que des outils de chimie informatique et ceux de la spectroscopie pour étudier les mécanismes de réaction chimique: progression entière de la réaction, de microsecondes en secondes, au moyen d’une seule surface réactionnelle. Le chercheur utilisera des graveurs laser à balayage rapide, lesquels modifient la surface d’un mélange réactionnel. Des travaux préliminaires dans ce domaine ont démontré que la manipulation des surfaces par les graveurs laser améliore la compréhension des mécanismes réactionnels. Le microscope électronique à balayage permettra d’appuyer la recherche au sein du département de chimie.

Andrée Martin (Département de danse)

Laboratoire arts vivants et interdisciplinarité (LAVI)

Au service des arts vivants (danse, théâtre, musique), le LAVI étudiera les dimensions sensibles et corporelles de l’interprète en situation de performance et de la création en danse, ainsi que de leur réception par le public, dans des conditions proches de la réalité du spectacle. Le projet comporte deux volets de recherche complémentaires. Le premier s’intéressera aux éléments contribuant à la qualité de présence de l’artiste-interprète. Le second cherchera à comprendre comment une œuvre en arts vivants, centrée sur le corps, peut influer sur le processus régulateur homéostatique du spectateur. L’infrastructure permettra, notamment, de prendre des mesures fines de l’artiste-interprète en situation de performance. Les membres du LAVI possèdent des expertises dans des domaines complémentaires: capture et analyse du mouvement, création inter-sensorielle (danse, image, son, etc.), environnements immersifs, analyse de données tant quantitatives que qualitatives.

Florence Millerand (Département de communication sociale et publique)

Laboratoire de recherche sur les usages du numérique en contexte (LUNEC)

En 2016, 90 % des Canadiens utilisaient Internet quotidiennement et près de 60% disposaient d’un téléphone intelligent. Les recherches du LUNEC porteront sur les usages des technologies numériques d’information et de communication pour comprendre les transformations sociales liées à la généralisation du numérique dans la société contemporaine: incidences sur l’évolution des manières de communiquer, de socialiser et de collaborer. Le laboratoire étudiera les nouvelles formes de sociabilité et de collaboration résultant de la mise en réseau des personnes (Facebook, Twitter) et des données, informations et connaissances (Wikipédia, GitHub). Une nouvelle méthodologie sera adoptée, centrée sur la production et l’analyse de données denses ou enrichies (thick data), complémentaire aux méthodes actuelles (big data). Des recommandations seront formulées pour orienter les politiques d’encadrement des usages des technologies, en lien avec la Stratégie numérique du Québec dans au moins deux secteurs: le social et la culture  et le monde du travail.

Pascal Bastien (Département d’histoire)

Laboratoire Paris XVIII

Le Laboratoire Paris XVIII interrogera les formes de fabrication, de circulation, de réception et d’influences réciproques de l’information à Paris, au siècle des Lumières. À l’aide d’une infrastructure logicielle, il reconstituera la mobilité et les usages de l’information dans la capitale des Lumières. «En saisissant l’espace comme plateforme et véhicule de l’information, plutôt que l’information comme objet figé se déplaçant dans l’espace, il est possible de reconstituer, au ras du sol, la confrontation des forces, l’émergence de nouvelles idées et l’apparition de nouvelles identités», explique Pascal Bastien. Le Laboratoire permettra, notamment, d’interroger un paradoxe historique dont les enjeux demeurent actuels: le siècle qui inventa les libertés individuelles et des formes de sociabilité moins dépendantes des contraintes sociales fut aussi celui de l’affirmation des appareils de police modernes. Les reconfigurations radicales entre le privé et le public, qu’imposèrent alors les différents modes de consommation et de circulation de l’information, furent aussi importantes que celles qui, aujourd’hui, sont portées par les médias sociaux.

Claire Bénard (Département des sciences biologiques)

Plateforme de découverte des mécanismes du développement et protection des circuits neuronaux

Pendant le développement du cerveau, les neurones migrent à travers des environnements complexes afin d’établir des connections qui garantissent le fonctionnement du système nerveux. Le projet de recherche vise à comprendre comment le système nerveux se développe, puis maintient sa structure et ses fonctions pendant toute la durée de la vie. Il utilisera un modèle animal simple et très performant, le nématode C. elegans, qui a déjà contribué au décodage des processus fondamentaux du développement et du fonctionnement du cerveau, ainsi que du vieillissement, processus conservés au cours de l’évolution et partagés par tous les animaux, y compris l’être humain. Les résultats des travaux aideront à identifier les processus affectés par des maladies neurodéveloppementales et neurodégénératives (autisme, schizophrénie, maladie de Parkinson et Alzheimer). Ils permettront aussi d’approfondir la compréhension des processus de protection du système nerveux, ce qui est fondamental pour faire avancer la connaissance des états tant normaux que pathologiques du système nerveux.

On peut consulter ici la liste détaillée des projets financés.