Les spécialistes en santé le répètent depuis de nombreuses années: un nombre important de maladies sont évitables si on fait attention à nos habitudes de vie. «C’est particulièrement vrai du cancer de la peau, que l’on peut prévenir en se protégeant avec de la crème solaire», souligne Marie-Michèle Voyer, chargée de projets, prévention du cancer et promotion de la santé, à la Société canadienne du cancer. L’organisme sera présent à l’UQAM le 5 avril prochain avec son photomaton UV afin de sensibiliser étudiants et membres du personnel aux risques associés au cancer de la peau. L’activité, organisée par la Division de la santé et de la qualité de vie du Service des ressources humaines et le Centre sportif, en collaboration avec la Société canadienne du cancer, aura lieu à l’agora du pavillon Judith-Jasmin, de 8 h 30 à 15 h.
Le photomaton UV est une cabine où l’on prend une photo du visage avec un filtre UV qui permet de voir, jusqu’à 3 millimètres sous l’épiderme, les dommages réels causés par les rayons UV, sous forme d’amas de mélanine. Les participants obtiennent deux photos, l’une de leur visage tel qu’ils le voient chaque jour dans le miroir, et l’autre avec le filtre UV. «Les effets du soleil sous la peau peuvent causer un choc, explique Marie-Michèle Voyer. Surtout pour ceux et celles qui ont une peau plus fragile ou plus claire.»
Des bénévoles – souvent des retraités du domaine de la santé ou des étudiants en médecine, en dermatologie ou en sciences infirmières – sont formés pour discuter avec les participants après la prise de photos. «Ils sont là pour expliquer les causes des amas de mélanine – il y a une part d’hérédité et une part liée à nos habitudes d’exposition au soleil – et inviter les participants à adopter de bons comportements afin de limiter les effets nocifs à long terme», explique Marie-Michèle Voyer. Il n’y a pas de diagnostic posé par l’équipe de bénévoles de la Société canadienne du cancer. «Notre rôle est d’agir en prévention», ajoute la chargée de projets.
Prévention du cancer
«Le cancer est la troisième cause d’invalidité à l’UQAM, souligne Jean-Nicolas Brousseau, directeur de la Division de la santé et de la qualité de vie du Service des ressources humaines. Nous sommes heureux d’offrir aux étudiants et aux personnels l’occasion de participer à une campagne de prévention de la sorte.»
Il y a 35 000 cas de cancer de la peau dénombrés chaque année au Québec par les dermatologues. «Ce nombre a plus que doublé en 20 ans. C’est le type de cancer le plus courant au Canada, mais c’est aussi le plus facile à prévenir. D’où nos efforts auprès des jeunes dans les écoles secondaires, les cégeps et les universités», observe Marie-Michèle Voyer.
L’activité du photomaton UV vise principalement les 15-24 ans. «Le bronzage est populaire auprès des jeunes, qui sont influençables et qui ne sont pas très assidus quand vient le temps d’appliquer de la crème solaire, même si leurs parents ont tenté de leur en inculquer l’habitude. Ils sont également plus à risque car ils ont plus de temps de loisirs à l’extérieur», poursuit la chargée de projets.
Les employés plus âgés que les étudiants ne doivent pas hésiter à aller «se faire tirer le portrait», comme l’a fait Jean-Nicolas Brousseau. «J’ai eu un choc, c’est vrai, mais en discutant avec les bénévoles, j’ai compris que je ne faisais pas suffisamment attention lors des activités hivernales, comme le ski alpin, alors que la neige réfléchit les rayons UV. Je devrai mieux utiliser la crème solaire à l’avenir.» Il faut se soucier de protéger sa peau à tout âge, recommande Marie-Michèle Voyer. «Avec une espérance de vie autour de 80 ans, ça devient un bon investissement!», dit-elle.
Déboulonner un mythe
Plusieurs mythes circulent à propos de l’exposition au soleil, souligne Marie-Michèle Voyer. Le plus tenace, dit-elle, est celui voulant que le bronzage soit un mécanisme de défense qui protégerait la peau. «J’entends souvent des jeunes dire qu’ils bronzent facilement, qu’ils n’attrapent pas de coups de soleil et que leur peau n’est pas à risque. C’est faux! Il n’y a pas de façon sécuritaire de bronzer. Lorsque la peau change de couleur, c’est une réaction de défense car elle est en train d’être abîmée.»