À compter de l’automne 2016, l’UQAM offrira un nouveau programme court de deuxième cycle en intervention en contexte de plein air. Elle devient ainsi la première université québécoise à former des intervenants en plein air au deuxième cycle.
«Le plein air jouit d’une popularité croissante dans les écoles, les centres de loisirs, les camps de vacances et les entreprises en tourisme d’aventure, affirme Patrick Daigle, chargé de cours au Département des sciences de l’activité physique, qui a mis le programme sur pied en collaboration avec les professeurs Johanne Grenier et Tegwen Gadais. Il existe un réel besoin pour une formation professionnelle plus poussée chez les intervenants.»
Le programme se différencie des formations offertes au collégial ou au premier cycle par ses aspects théoriques. «Nous voulons surtout développer l’intention pédagogique derrière la pratique du plein air, ou pourquoi un enseignant ou un intervenant devrait-il amener un groupe en plein air», ajoute celui qui est aussi diplômé de la maîtrise en éducation, guide en plein air et éducateur physique.
Programme flexible
Créés spécifiquement pour le nouveau programme, les quatre cours obligatoires touchent différents aspects du plein air, soit les enjeux juridiques, l’éducation relative à l’environnement, la physiologie de l’exercice en contexte extrême – dans des milieux très froids, par exemple – et les modèles et stratégies d’intervention développés autant au Québec qu’à l’étranger. Les cours seront offerts à la fois en cadre urbain, semi-urbain et naturel, et des conférenciers de différents milieux seront régulièrement invités. Afin de faciliter la conciliation travail-études et permettre à des étudiants de l’extérieur de Montréal de s’inscrire au programme, les cours seront offerts la fin de semaine.
Le projet d’intervention réalisé en fin de parcours pourra, au choix de l’étudiant, se faire en contexte pratique ou mener à une recherche scientifique. «Très peu de recherches sur le plein air ont été faites au Québec, et celles effectuées aux États-Unis et en France commencent à dater, affirme Tegwen Gadais. Pourtant, les sujets de recherche sont nombreux dans ce domaine en expansion. Il est clair que des avancées en recherche pourraient avoir des répercussions positives dans tous les contextes de plein air.»
Comme pistes potentielles, les responsables du programme mentionnent le plein air comme moteur de développement d’habiletés sociales auprès des jeunes en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage ou encore les bienfaits physiques et psychologiques du plein air sur la santé.
Un domaine en expansion
Si l’intervention en plein air est un domaine relativement nouveau, il jouit tout de même d’une riche tradition. «Les premières expériences en milieu scolaire remontent au milieu du 19e siècle, avec les nuitées pédagogiques en Europe ou l’organized camping aux États-Unis, dit Patrick Daigle. Le courant hébertiste développé par Georges Hébert au début du 20e siècle s’inspire aussi de l’éducation physique en plein air.»
On observe un essor de la pratique du plein air depuis la fin des années 1990. Des écoles secondaires du Québec ont intégré la pratique du plein air à leurs programmes d’études et des entreprises spécialisées dans le domaine, comme Cardio Plein air, ont vu le jour.
Pour les trois enseignants, le plein air est une excellente façon de démocratiser l’activité physique, spécialement chez les jeunes. «Dans les sports compétitifs comme le basketball, où les meilleurs gagnent toujours, certains élèves peuvent finir par se décourager, dit Johanne Grenier. En plein air, ce système compétitif n’existe pas. Les valeurs prônées sont plutôt l’entraide et le dépassement de soi, ce qui rejoint tout le monde.»
«C’est bénéfique de permettre aux jeunes de sortir d’un milieu contrôlé comme l’école, ajoute Patrick Daigle. Les apprentissages vécus en plein air sont ancrés dans leur réalité.»
La date limite d’admission à ce programme est le 1er mai. Pour faire une demande d’admission, on peut visiter le site www.etudier.uqam.ca/admission