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Lectures de septembre

Notre sélection mensuelle d’ouvrages publiés par des professeurs, chargés de cours, étudiants, employés, diplômés ou retraités de l’UQAM.

6 septembre 2016 à 15 h 09

Mis à jour le 12 juillet 2022 à 9 h 57

Série «Titres d’ici»

Le Stade a 40 ans

Le Stade olympique célébrait cet été son 40e anniversaire. Près d’un demi-siècle après les Jeux de 1976, ce monument emblématique et toujours controversé de Montréal continue d’alimenter les discussions. Dans Stadorama, la journaliste Catherine Mathys, également chargée de cours à l’École des médias, a réuni 24 personnalités provenant d’horizons variés pour analyser, interroger, rêver ou exorciser le Stade. Elle s’est penchée avec eux sur la relation complexe que les Québécois entretiennent avec l’impressionnant édifice de Taillibert et sur le rôle qu’il peut et doit encore tenir dans la vie montréalaise. «On n’a pas de souvenirs communs et, pourtant, comment dire, je te comprends, écrit-elle à ce stade qu’elle adore en guise d’introduction. Je comprends ton langage, ta structure, ton béton. Je comprends ce qu’ils veulent dire. Je foule ton sol, et c’est comme si je ressentais une fièvre tout olympique chaque fois. Je sais, c’est un peu fou. Mais les émotions, ça ne se commande pas.» Orné de croquis d’origine et de nombreuses photographies, son ouvrage renferme des textes philosophiques, sociologiques ou historiques, mais aussi des fictions, des planches graphiques et des recettes! Les diplômées Mélissa Verreault (M.A études littéraires, 10) et Aurélie Lanctôt (B.A. communication/journalisme,12) y signent des textes, tout comme le professeur à la retraite Normand Baillargeon et la présidente du Conseil d’administration, Lise Bissonnette. Publié chez vlb éditeur.

Oui aux végéplastiques!

La pollution due à l’accumulation des déchets de plastique augmente chaque jour. On estime qu’environ 8 millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les océans chaque année. Des îles, voire des continents entiers de déchets non dégradables y flottent à la dérive… sans parler des effets néfastes du plastique sur la santé des animaux et des humains. Or, la technologie actuelle permettrait de corriger la situation par le végéplastique, fabriqué à partir de plantes. «Découvert dans les années 1920, au même moment que le pétroplastique, sa version végétale a vite été reléguée au second plan en raison de la grande popularité du pétrole», apprend-on dans l’ouvrage Les végéplastiques. Comment mettre un terme à la pollution par le plastique du professeur retraité du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère Paul Lavallée. Compostables, biodégradables et recyclables, les végéplastiques, à ne pas confondre avec les bioplastiques, biodégradables mais non compostables , sont fabriqués à partir d’amidon, de sucre, d’huiles ou de résidus végétaux ou encore de cellulose. L’auteur, qui dresse un bilan du recyclage des produits du pétrole aux quatre coins de la planète, martèle que le recyclage total est une utopie et apporte des solutions concrètes pour nous délivrer de notre dépendance au pétrole. Publié aux éditions MultiMondes.

Artiste protéiforme

Edmund Alleyn. Dans mon atelier, je suis plusieurs est le titre de la publication qui accompagne l’exposition Edmund Alleyn, présentée par le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) depuis le 19 mai jusqu’au 25 septembre 2016. Cet ouvrage, auquel a collaboré le professeur du Département d’histoire de l’art Gilles Lapointe, explique pourquoi l’œuvre d’Edmund Alleyn, artiste québécois décédé en 2004, est maintenant considérée comme représentant l’une des plus importantes transitions dans l’évolution de l’esthétique au Québec. L’exposition présente tout ce qui est majeur dans l’œuvre d’Alleyn: des premières abstractions à l’exploration de la couleur et de l’imagerie à motifs; de l’intérêt pour la technologie à ce qui est probablement l’une des premières œuvres d’art mutimédia, le futuriste Introscaphe – un vaisseau ovoïde qui immergeait les visiteurs dans une multitude de sons et d’images. On a aussi droit à des personnages énigmatiques sur écrans de plexiglas, installés en face de grands tableaux de fond, qui expriment l’observation par Alleyn de la transformation de la société québécoise. Dans un article intitulé Edmund Alleyn et le paradigme de l’art contemporain, Gilles Lapointe écrit: «Si l’œuvre d’Alleyn revient sur le devant de la scène avec cette importance, c’est qu’elle marque le véritable passage, dans l’art d’ici, de l’art moderne à l’art contemporain.»

Citoyenneté au quotidien

Construite sur une séparation entre vie publique et vie privée, la politique moderne a façonné l’espace public comme un lieu de transition entre les deux sphères. À la première appartiennent les discussions sur les grands enjeux économiques et sociaux; à la seconde, les conversations intimes sur les émotions et la quotidienneté. Dans l’ouvrage Une chronique de la démocratie ordinaire, la professeure du Département de science politique Caroline Patsias se fait ethnologue et explore les questions soulevées au cours de ses enquêtes auprès de comités de citoyens en France et au Québec. Elle examine comment ces groupes se politisent ou, au contraire, évitent le politique, comment ils nouent des relations avec les institutions, comment ils parlent politiquement de la vie en commun et où ils le font. L’auteure a prêté une oreille attentive tant aux propos tenus en public qu’à ceux tenus en privé par ces citoyens «ordinaires». «Les comités soulignent la façon dont les citoyens entendent résoudre par eux-mêmes les dilemmes inhérents à tout groupe humain: sécurité, inégalités, répartition des ressources, modalités de la vie en commun entre des communautés d’origines ou de milieux différents», écrit Caroline Patsias. Leur étude permet de retracer les méandres d’une citoyenneté ordinaire, là où se formule aussi le politique. Paru aux Presses de l’Université de Montréal.

Géopolitique 101

La géopolitique est un terme à la mode, mais il est souvent utilisé de manière simplificatrice dès qu’il s’agit de désigner des questions politiques, sociales ou militaires complexes. Pourtant, la géopolitique est bien plus que l’étude des relations internationales: elle repose sur une méthodologie précise, qui étudie les rivalités et enjeux de pouvoir sur des territoires entre acteurs aux intérêts divergents. Sa base est donc principalement géographique, tout en convoquant également d’autres domaines. Le professeur Éric Mottet, du Département de géographie, se joint aux auteurs Frédéric Lasserre et Emmanuel Gonon pour la nouvelle édition du Manuel de géopolitique: enjeux de pouvoir sur des territoires. L’ouvrage, paru une première fois en 2008, dresse le bilan des concepts, méthodes et outils propres à l’analyse géopolitique, et met en perspective les théories des différentes écoles fondatrices de la discipline. À travers de nombreuses études de cas (Afrique des Grands Lacs, mer de Chine du Sud, géopolitique des ressources…), il vient illustrer la pertinence et la fécondité de l’approche géopolitique pour appréhender la grande diversité des problématiques actuelles. «Comme de nombreuses sciences humaines, la géopolitique n’a pas de prétention à trouver des réponses définitives et irréfutables, mais bien à comprendre le présent dans toute sa complexité», rappellent les auteurs. Publié chez Armand Colin.

Judaïsme et éducation

Cet ouvrage collectif s’intéresse au rôle de l’éducation dans la dynamique des relations entre les communautés juives et leurs concitoyens au Québec ainsi qu’ailleurs dans le monde. La première partie de Judaïsme et éducation: enjeux et défis pédagogiques, un ouvrage paru sous la direction de Sivane Hirsch, Marie Mc Andrew, Geneviève Audet, et Julia Ipgrave, est consacrée à la représentation des communautés juives dans le curriculum scolaire en France et au Québec. Une section se penche sur les approches pédagogiques soutenant l’enseignement sur l’Holocauste. En collaboration avec trois autres chercheurs, la professeure Maryse Potvin, du Département d’éducation et formation spécialisées, y présente les résultats d’une étude sur les impacts pédagogiques de la visite du musée commémoratif de l’Holocauste à Montréal. Cette visite aiderait les élèves du secondaire à mieux comprendre la réalité de la communauté juive. La dernière section porte sur le rôle des écoles ethnoreligieuses dans les relations entre communautés juives et sociétés d’accueil. Les professeures Micheline Milot, du Département de sociologie, et Stéphanie Tremblay, du Département de sciences des religions, ont mené une étude terrain dans deux écoles juives de Montréal afin de cerner comment la dimension religieuse se traduit dans les pratiques éducatives, en particulier en matière de formation du citoyen et d’ouverture au pluralisme. Publié aux Presses de l’Université Laval.