Série «Titres d’ici»
Les Iroquoiens
«Hochelaga, Ontario, Canada… Ces toponymes qui meublent notre quotidien font partie du paysage. Or, ils remontent à plusieurs centaines, voire milliers d’années, et sont des témoins de la présence iroquoienne sur le continent», peut-on lire en introduction de l’ouvrage Les Iroquoiens de Sylvain Rivard, artiste pluridisciplinaire spécialisé dans les arts et les cultures des Premières Nations d’Amérique, et de Philippe Charland, chargé de cours au Département d’histoire et chercheur associé à la Chaire de recherche du Canada sur la question territoriale autochtone. De la préhistoire au monde contemporain, le livre couvre les origines, l’organisation sociale, les modes de subsistance, les arts et technologies, les langues, la musique et les croyances des nations autochtones d’Amérique du Nord appartenant à la famille linguistique iroquoienne, parmi lesquelles on retrouve, au Québec, les Mohawks et les Hurons-Wendat. On y trouve également de nombreuses illustrations et une trentaine de portraits d’Iroquoiens célèbres comme Kateri Tekakwitha, première sainte autochtone, la journaliste Myra Cree et le politicien Max Gros-Louis, ainsi qu’un petit lexique. Conçu pour les enseignants du primaire, l’ouvrage s’adresse aussi aux lecteurs désirant aller au-delà des stéréotypes du guerrier ou de l’«homme-médecine en harmonie avec la nature». Publié aux éditions du Cornac.
Évaluer de façon équitable
Le professeur Martin Riopel, du Département de didactique, reconnaît avoir été un étudiant souvent pénalisé pour s’être aventuré hors des sentiers battus. À l’époque, il n’avait d’autre choix que d’accepter l’évaluation qu’on faisait de sa performance. Quand il tentait de défendre la pertinence de ses démarches atypiques, on lui répondait que les copies de tous les étudiants avaient été corrigées de la même façon et que c’était donc la solution la plus équitable. «Aujourd’hui, […] je comprends que cette croyance était fausse: qu’on peut corriger les copies de tous les étudiants de la même façon en étant systématiquement inéquitable pour certains, en donnant des notes trop élevées à des étudiants qui ne maîtrisent pas vraiment les habiletés visées, ou en évaluant trop négativement des étudiants qui font preuve d’une certaine maîtrise», affirme celui qui a remporté en 2013 le Prix d’excellence en enseignement de l’Université du Québec. Pour des évaluations plus équitables: dans une perspective probabiliste milite pour que les évaluations reconnaissent à leur plus juste valeur les cheminements de tous les étudiants. L’ouvrage, qui alterne entre théorie et exercices, est agrémenté d’interludes légers prenant la forme de dialogues entre un élève et sa professeure. Publié aux Presses de l’Université Laval.
La sécurité nationale vue par Hollywood
Dans les jours suivant les attaques du 11 septembre 2001, des observateurs ont souligné que les États-Unis auraient dû être prêts à pareille éventualité, puisque non seulement le cinéma hollywoodien regorge depuis des décennies de scénarios catastrophes, mais aussi parce que les gouvernements américains successifs, depuis la Deuxième Guerre mondiale, ont contribué à instaurer, puis à renforcer un sentiment de menace imminente. Historiens et politologues ont même trouvé un nom à ce phénomène: la National Security State, qui serait devenue, selon plusieurs, la doctrine permettant de définir le pays. Dans Movies, Myth & the National Security State, les professeurs Dan O’Meara, Alex Macleod et Frédérick Gagnon, du Département de science politique, et le professeur David Grondin, de l’Université d’Ottawa, explorent comment le cinéma hollywoodien a contribué au renforcement ou, au contraire, à la contestation de cet «État de sécurité nationale». Le premier chapitre présente une définition de la National Security State, tandis que les neuf chapitres subséquents traitent chronologiquement des représentations de cette doctrine dans la cinématographie hollywoodienne, des films de John Ford (Fort Apache, 1948; She Wore a Yellow Ribbon, 1949 et Rio Grande, 1950) à The Hurt Locker de Kathryn Bigelow, Oscar du meilleur film en 2010. Publié chez Lynne Rienner.
La mission sociale des universités
Contribuer au développement de la société compte parmi les activités importantes des universités depuis le XIXe siècle, rappellent les auteurs de l’ouvrage La mission sociale des universités dans les Amériques, publié sous la direction du professeur Dorval Brunelle, du Département de sociologie. Au cours des dernières années, plusieurs initiatives visant à renforcer cette mission ont vu le jour à travers les Amériques: on pense à l’adoption de règlements universitaires obligeant les étudiants à se consacrer à des services sociaux au Mexique et au Pérou, aux innombrables community-based initiatives menées à l’instigation des universités aux États-Unis et au Canada, ou aux services aux collectivités du Québec, mais aussi à des initiatives internationales comme l’Institut pour l’éducation supérieure en Amérique latine de l’UNESCO, créé en 2012. Cet ouvrage, qui compte une vingtaine de textes publiés dans les quatre langues officielles des Amériques, présente différentes expériences s’inscrivant dans la mission sociale des universités. Les actes faisant l’objet de cette publication sont issus d’un colloque organisé en 2014 par l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM), en collaboration avec le programme Social-Campus de l’Organisation universitaire interaméricaine (OUI), qui avait pour but de mettre en relation le milieu universitaire avec des spécialistes agissant dans les milieux privés, associatifs et gouvernementaux. Publié aux éditions de l’IEIM.
Canadien Pacifique: cent ans de publicité
On l’a oublié aujourd’hui, mais le Canadien Pacifique a bâti, au tournant du 20e siècle, un véritable empire dans le domaine du transport et du tourisme. La compagnie ne se contentait pas de construire des chemins de fer: elle était active dans le transport des marchandises et des passagers, mais aussi dans le recrutement des colons européens destinés à peupler l’Ouest canadien. Elle possédait des avions, des paquebots, des hôtels de luxe, du Château Frontenac à celui du Lac Louise, dans les Rocheuses. Dans Canadian Pacific: Creating a brand, Building a Nation, le professeur émérite de l’École de design Marc Choko retrace, à travers le graphisme publicitaire produit par le Canadien Pacifique pendant son premier siècle d’existence, entre 1890 et 1990, l’histoire de cette entreprise ferroviaire indissociable de celle du Canada. Des centaines d’affiches, de publicités, de prospectus et autres documents historiques, dont plusieurs inédits, montrent comment la compagnie a façonné une certaine image du Canada, tout en permettant la constitution d’un corpus publicitaire d’une très grande richesse. Édité avec soin, le livre de grand format offre un voyage à travers le Canada d’une autre époque. Une version encore plus luxueuse de l’ouvrage est prévue pour l’automne. Paru chez Callisto.
Géopolitique des ressources minières
Le secteur minier apparaît depuis quelques années comme un élément central dans le processus de développement de bien des pays, dont ceux de l’Asie du Sud-Est, où il s’impose de plus en plus comme un atout stratégique. Pourquoi les ressources minières sont-elles de plus en plus convoitées? Quelles sont les formes que prend le débat géopolitique sur la manière de les gérer? Quelles sont les retombées économiques, sanitaires et environnementales de l’extraction minière pour les communautés? L’ouvrage intitulé Géopolitique des ressources minières en Asie du Sud-Est, publié par les professeur Éric Mottet, du Département de géographie, Frédéric Lasserre, de l’Université Laval, et Barthélémy Courmont, de l’Institut de relations internationales et stratégiques, répond à ces questions. Ses auteurs se penchent sur les menaces et les opportunités qu’offre le secteur minier à des pays comme l’Indonésie, le Laos et le Vietnam, en ancrant leur analyse dans les contextes mondiaux, régionaux, nationaux et locaux. Les chercheurs montrent, notamment, que la gestion de ces ressources fait l’objet de manœuvres politiques préoccupantes qui, le plus souvent, ne tiennent pas compte des conséquences environnementales et sociales sur les populations directement concernées par les activités d’extraction minière. Paru aux Presses de l’Université du Québec.