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Anatomie d’un souffle

Danièle Desnoyers marie danse contemporaine et orgue à la Maison symphonique.

Par Pierre-Etienne Caza

19 avril 2016 à 14 h 04

Mis à jour le 19 avril 2016 à 14 h 04

Cinq des sept interprètes d’Anatomie d’un souffle: Clémentine Schindler, Karina Champoux, Anne Thériault, Nicolas Patry et Pierre-Marc Ouellette.Photo: Luc Senécal

Une intrigante rencontre aura lieu les 6 et 7 mai prochains à la Maison symphonique de Montréal, tandis que la danse contemporaine se mariera avec les sonorités incomparables du grand orgue Pierre-Béique dans Anatomie d’un souffle, un spectacle chorégraphié par Danièle Desnoyers, professeure au Département de danse. «C’est la première fois qu’un programme orgue et danse contemporaine est créé à la Maison symphonique», souligne fièrement la directrice de la compagnie Carré des Lombes.

En danse contemporaine, on présente habituellement une chorégraphie continue, explique Danièle Desnoyers. Anatomie d’un souffle est plutôt constituée de 11 tableaux chorégraphiques, créés à partir des pièces musicales mises au programme. «C’est également la première fois que je chorégraphie un spectacle alors que la programmation musicale est déterminée à l’avance», note la chorégraphe, reconnue pour ses œuvres épurées et poétiques au style théâtral, qui se situent souvent au croisement de la musique, de la danse et des arts visuels.

Ce spectacle s’inscrit dans la série de concerts pour orgue de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), qui rend hommage cette année au compositeur John Rea. «L’OSM lui a commandé une pièce pour orgue qui fera partie de notre programme», indique Danièle Desnoyers. Celle-ci s’intitule Libera me et compte trois mouvements. Les autres œuvres qui complètent le programme d’Anatomie d’un souffle proviennent de William Byrd, Raffaele Manari, Olivier Messiaen, Arvo Pärt et Jan P. Sweelinck. «On associe d’emblée l’orgue aux œuvres religieuses, mais beaucoup de compositeurs contemporains ont écrit des pièces pour cet instrument, poursuit-elle. Ce projet m’a permis de découvrir la richesse de ce répertoire. Dans le spectacle, on passe d’œuvres très douces à d’autres plus agitées, à la limite violentes. L’orgue est capable de toutes ces sonorités.»

Sept danseurs ainsi qu’un chœur dansant de 10 participants prendront part au spectacle, en plus du seul musicien, Jean-Willy Kunz, organiste en résidence de l’OSM. Le chœur – composé entre autres d’étudiants en danse de l’UQAM – sert à diriger le regard du spectateur vers différents lieux de ce vaste espace qu’est la Maison symphonique, précise Danièle Desnoyers. «J’ai chorégraphié certaines œuvres musicales de façon théâtrale, d’autres de manière plus physiquement engagée. Cela m’a permis d’utiliser différentes couleurs chorégraphiques. Il y a aussi des moments où j’ai laissé toute la place au musicien, sans qu’il y ait de danse sur scène, pour que l’on puisse porter attention à la musique exclusivement.»

Le titre du spectacle, Anatomie d’un souffle, fait d’abord référence au souffle de l’instrument. «La première fois que j’ai vu l’orgue et sa mécanique, j’ai été impressionnée par son souffle et le son qu’il produit. L’orgue et le corps humain partagent le souffle et c’est ce que j’ai voulu représenter», explique la chorégraphe.