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Penser ensemble transport et urbanisme

Une nouvelle chaire de recherche-innovation se penchera sur des stratégies intégrées.

Par Claude Gauvreau

1 février 2016 à 16 h 02

Mis à jour le 15 juin 2016 à 9 h 06

Les grandes villes doivent promouvoir des projets d’urbanisme qui intègrent les dimensions du transport et de la mobilité, souligne la professeure Florence Paulhiac Sherrer. Photo: Istock

Alors que l’étalement urbain se poursuit, la congestion routière et le sous-financement des transports publics dans les grandes villes du Québec ne cessent de donner des maux de tête aux décideurs publics. La nouvelle Chaire de recherche-innovation en stratégies intégrées transport-urbanisme (In.SITU) travaillera justement à la mise en place de solutions visant à améliorer la qualité des aménagements urbains et des services de mobilité.

«Les politiques publiques dans les domaines du transport et de l’urbanisme ont été séparées pendant trop longtemps. Les grandes villes doivent promouvoir des projets d’urbanisme qui intègrent les dimensions du transport et de la mobilité», affirme Florence Paulhiac Sherrer, professeure au Département d’études urbaines et touristiques et titulaire de la chaire.  

Unique au Canada dans son domaine, la Chaire In.SITU a été inaugurée le 28 janvier dernier en présence d’une cinquantaine de personnes, dont le recteur de l’UQAM, Robert Proulx, la vice-doyenne à la recherche de l’ESG UQAM, Nathalie Drouin, et des représentants des milieux du transport et de l’urbanisme.

Devant: Robert Proulx, Florence Junca-Adenot, professeure et partenaire de la chaire, Florence Paulhiac Sherrer, Nathalie Drouin, vice-doyenne à la recherche de l’ESG UQAM. Derrière: Michel Rochefort (Communauté métropolitaine de Montréal), Sylvain Ducas (Ville de Montréal), Marc Bélanger (Société de transport de Montréal), Daniel Bergeron (Agence métropolitaine de Montréal), Stéphane Messier (Association de transport urbain du Québec).  Photo: Denis Bernier

Financée à 70 % par ses partenaires publics, la chaire reçoit aussi une contribution du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), dans le cadre du programme CRSH Savoir. Elle regroupe 22 chercheurs provenant du Québec, du Canada anglais, de la France, de la Belgique et de la Suisse. Ses partenaires publics sont l’Agence métropolitaine de transport, l’Association du transport urbain du Québec, la Communauté métropolitaine de Montréal, la Société de transport de Montréal, la Ville de Montréal et Forum Urba 2015.

«La Chaire sera également un lieu d’aide à la décision qui soumettra des recommandations aux autorités compétentes», observe sa titulaire. 

Trois axes de recherche

Les travaux de la chaire se déploieront autour de trois grands axes. «Nous chercherons d’abord à mieux comprendre les nombreux facteurs qui incitent les gens à privilégier un mode de transport particulier pour se déplacer dans les grands centres urbains, explique Florence Paulhiac Sherrer. Pourquoi, par exemple, certaines populations sont plus enclines que d’autres à se déplacer à pied, à vélo ou à utiliser le transport en commun ? Quelle est l’influence de l’environnement urbain, la vie de quartier notamment, sur la mobilité des individus?»

Un deuxième axe concernera les innovations qui permettent de réduire l’utilisation de la voiture. La communauté métropolitaine de Montréal a ainsi repéré 17 quartiers qui s’inspirent du concept de transit-oriented development (TOD). Selon ce concept, on doit développer les quartiers autour d’un axe principal de transport en commun et de services de proximité. «Nous examinerons comment les citoyens ainsi que les acteurs publics et privés peuvent travailler ensemble dans ces quartiers et quels peuvent être les effets de ce type d’expérience sur l’ensemble de la vie urbaine», souligne la professeure.

Enfin, la chaire comparera le cas montréalais avec d’autres grandes villes au Canada –  Toronto, Vancouver, Ottawa, Gatineau – et en Europe.  «L’objectif sera d’identifier des stratégies exemplaires mises en œuvre tant sur le plan du transport que sur celui de l’urbanisme dont le Québec pourrait s’inspirer», conclut Florence Paulhiac Sherrer.