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Sans oui, c’est non!

L’UQAM participe à la campagne provinciale sur le consentement sexuel.

Par Valérie Martin

14 mars 2016 à 11 h 03

Mis à jour le 15 mars 2016 à 9 h 03

Affiche de la campagne uqamienne.

L’UQAM se joint au mouvement des universités québécoises pour la mise en œuvre de la campagne «Sans oui, c’est non!», qui a pour objectif la prévention du harcèlement sexuel et des agressions sexuelles au sein de la communauté universitaire. La campagne provinciale ─ laquelle réunit 16 établissements universitaires et 18 associations étudiantes ─ vise à sensibiliser les employés et les étudiants des universités à l’importance du consentement et aux signes qui y sont associés, à outiller les personnes à réagir adéquatement lorsqu’elles sont témoins de violence sexuelle et à mieux faire connaître les ressources pour les victimes.

«Les témoins se sentent souvent paralysés devant des situations où des gestes problématiques sont posés. Ils peuvent avoir peur d’agir ou avoir peur des conséquences, remarque Audray Lewis-Lemay, intervenante en relation d’aide au Bureau d’intervention et de prévention en matière de harcèlement. Il existe des manières d’intervenir sans passer par la confrontation: mettre fin à une conversation déplacée en invitant la victime à nous rejoindre quelque part, par exemple.»

Le concept du consentement ─ l’accord volontaire qu’une personne donne à son ou à sa partenaire au moment de participer à une activité sexuelle ─ est au cœur de cette campagne initialement créée en 2014 par l’Université de Montréal en collaboration avec son Bureau d’intervention en matière de harcèlement et la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM). «Favoriser une culture du consentement est un objectif plus positif et plus proactif que celui de contrer les agressions sexuelles, relève l’intervenante spécialisée dans le domaine des agressions à caractère sexuelle. On en arrive par le fait même à éliminer des actions de harcèlement et d’agression.»

À l’UQAM, diverses activités sont proposées cette semaine à l’occasion du lancement de la campagne, dont un kiosque d’information sur le consentement sexuel animé par le Bureau d’intervention et de prévention en matière de harcèlement en collaboration avec l’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion (AéESG). L’événement aura lieu lundi après-midi au niveau métro du pavillon Judith-Jasmin. Ariane Litalien, qui a vécu une agression sexuelle en contexte d’intoxication sur le campus de l’Université Harvard, livrera un témoignage le mercredi 16 mars, de 12 h 45 à 13 h 45, à la salle A-2780. «C’est le portrait typique de ce que l’on voit comme agression sur les campus universitaires, remarque Audray Lewis-Lemay. Ariane Litalien est un bel exemple d’empowerment

D’autres activités seront prévues à plus long terme. «Nous voulons participer à un changement de culture au sein de notre Université, note Audray Lewis-Lemay. D’où l’idée d’organiser durant la prochaine année une activité par mois sur le campus en lien avec les objectifs de la campagne.»

Parmi les activités potentielles, on envisage la projection du film Antoine et Marie, de Jimmy Larouche, au sujet de l’agression sexuelle, un midi-causerie sur la culture du viol, suivi d’une séance d’auto-défense pour femmes seulement, une journée d’action contre la violence faite aux femmes en collaboration avec le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS), une conférence présentant le projet de recherche interuniversitaire sur les situations de harcèlement et de violences sexuelles en milieu universitaire ESSIMU, mené par la professeure Manon Bergeron, du Département de sexologie, des ateliers de sensibilisation revus et corrigés afin de former les organisateurs des activités d’intégration étudiantes aux enjeux du consentement, et un groupe de discussion pour les hommes mené par un intervenant d’un organisme pro-féministe venant en aide aux hommes violents. «Les hommes ne se sentent pas nécessairement concernés par le sujet des agressions sexuelles, puisqu’ils ne s’identifient pas vraiment comme victime ou agresseur potentiel», fait remarquer Audray Lewis-Lemay.

Des membres du SEUQAM, de l’Association des étudiantes et des étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation (ADEESE) et de l’AéESG participent à la campagne institutionnelle. «D’autres collaborations sont à prévoir», note Audray Lewis-Lemay. Des affiches et des messages d’intérêts seront également diffusés dans les unités et sur le campus de l’UQAM.

Pour plus d’information sur la campagne, on peut visiter le site web du Bureau d’intervention et de prévention en matière de harcèlement.

Une nouvelle directrice intérimaire

En poste depuis le 23 février dernier, Maude Rousseau a été nommé directrice intérimaire du Bureau d’intervention et de prévention en matière de harcèlement. «En tant que directrice intérimaire, je préside le Comité institutionnel de prévention du harcèlement psychologique, tout en m’assurant de la mise en place des mesures de prévention adoptées par ce comité», explique Maude Rousseau. La directrice a aussi pour mandat de traiter les demandes faisant état de situations de harcèlement psychologue et sexuel. «Le Bureau a pour rôles d’accueillir, de conseiller et de soutenir les personnes plaignantes, poursuit la nouvelle directrice. Nous sommes là pour les informer des recours mis à leurs dispositions ainsi que de leurs droits.»

Médiatrice accréditée par l’Institut de médiation et d’arbitrage du Québec et membre du Forum canadien des ombudsmans, la nouvelle directrice possède plus de 15 années d’expérience en médiation et dans la résolution des conflits en milieu de travail et d’études. «J’ai développé, entre autres, une expertise en matière de prévention et de règlement des différends», dit la directrice intérimaire. Elle est intervenue régulièrement dans le traitement de plaintes de harcèlement et dans la gestion de conflits organisationnels dans les milieux scolaire, universitaire et de la santé.