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Boursière Vanier

La doctorante Marie-Josée Saint-Pierre obtient la plus prestigieuse bourse d’études supérieures au Canada.

Par Pierre-Etienne Caza

4 octobre 2016 à 9 h 10

Mis à jour le 7 juin 2022 à 10 h 23

Marie-Josée Saint-PierrePhoto: Nathalie St-Pierre

Doctorante en études et pratiques des arts, Marie-Josée Saint-Pierre figure parmi les lauréats 2016 de la bourse Vanier. Les candidats à ce programme de bourses, dont la valeur est de 50 000 dollars par année pendant trois ans, sont sélectionnés selon trois grands critères: l’excellence du dossier académique, le potentiel de recherche et les capacités de leadership.

Mené sous la codirection de la professeure Thérèse St-Gelais, du Département d’histoire de l’art, et Louis Jacob, du Département de sociologie, le projet de recherche de Marie-Josée Saint-Pierre porte sur l’histoire des femmes en cinéma d’animation au Canada de 1940 à 2015.  

Détentrice d’une maîtrise en production de film de l’Université Concordia, Marie-Josée Saint-Pierre a fondé, en 2004, la société indépendante MJSTP Films inc. Elle produit des films à la jonction du documentaire et du cinéma d’animation. Deux grands thèmes se dégagent de ses créations originales : la maternité, qu’elle a notamment abordée dans Post-Partum (2004), Passages (2008) et Femelles (2012), et la création artistique, qui est au cœur de McLaren’s Negatives (2006), Le projet Sapporo (2009), Jutra (2014), Flocons (2014) et Oscar (2016). Au cours de sa carrière, son travail cinématographique a remporté plus de 55 prix internationaux dont deux prix Jutra, un Gémeau et un prix Écrans canadiens.

Marie-Josée Saint-Pierre a eu le désir de s’inspirer de femmes qui ont œuvré dans le milieu du cinéma d’animation, mais elle a constaté qu’il existait peu de littérature à ce sujet. «Il y a bien sûr une foule d’ouvrages sur Disney et Pixar, ainsi que sur les techniques d’animation, mais peu de choses sur les autres créateurs, encore moins sur les créatrices», dit-elle.

Son projet s’inscrit dans une perspective féministe. «J’aimerais rendre hommage aux pionnières en soulignant leur travail, poursuit celle qui compte effectuer des entrevues qualitatives avec une dizaine de cinéastes. Ce faisant, j’espère aussi contribuer à la valorisation du cinéma d’animation, qui n’est pas très reconnu comme discipline dans le milieu universitaire.»

Le cinéma d’animation canadien, montréalais en particulier, est pourtant reconnu sur la scène internationale. «Nos cinéastes gagnent une foule de prix, mais, étrangement, ils sont très peu connus ici, déplore la nouvelle boursière. On associe encore le cinéma d’animation au divertissement pour enfants, alors que plusieurs cinéastes traitent de sujets très sérieux qui ne s’adressent pas aux enfants.»