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Défenseurs de droits fondamentaux

Des Uqamiens sont honorés pour leurs actions envers les droits et libertés de la personne.

11 décembre 2015 à 14 h 12

Mis à jour le 7 juin 2022 à 10 h 24

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a remis ses prix Hommage à 40 personnes d’exception. Sur la photo: les lauréats des prix en compagnie des membres du jury et de la Commission.Photo: Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse

Dans le cadre du 40e anniversaire de la Charte des droits et libertés de la personne, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a remis ses prix Hommage à 40 personnes d’exception. Une chargée de cours, une professeure associée et six diplômés de l’UQAM figurent sur la liste des lauréats.

Créé pour célébrer l’adoption à l’unanimité de la Charte par l’Assemblée nationale du Québec en 1975, le prix Hommage – 40 ans de la Charte des droits et libertés de la personne souligne la contribution exceptionnelle de personnes des quatre coins du Québec, qui, par leur travail, leur action bénévole ou leurs gestes citoyens, défendent et font la promotion des droits de la personne. Sous le thème «Une Charte, mille combats», les parcours et réalisations des lauréats sont présentés sur le site 40ansdelacharte.org.

Les lauréats Uqamiens sont:

Claude Cousineau (LL.B., 1988), chargée de cours au Département des sciences juridiques, se consacre à la défense des personnes assistées sociales depuis 1991 tout en militant pour la reconnaissance de leurs droits économiques et sociaux. Avocate spécialiste du droit de l’aide sociale, elle soutient divers organismes d’entraide et de défense des droits, dont le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ) et le Carrefour alimentaire partage (Cap St-Barnabé). La chargée de cours a notamment effectué un travail pionnier afin que les pensions alimentaires versées aux enfants ne soient pas déduites des prestations d’aide sociale du parent. Depuis 2005, elle est aussi membre du comité d’éthique (de la recherche) du Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales et les discriminations (CRÉMIS), dont les recherches portent sur la pauvreté, les inégalités sociales et les pratiques alternatives de citoyenneté.

Titulaire d’un doctorat en anthropologie de l’UdeM (1975), Micheline Labelle a été professeure titulaire au Département de sociologie de l’UQAM, de 1986 à 2014. Aujourd’hui professeure associée, Micheline Labelle a publié de nombreux ouvrages au cours de sa carrière, dont Idéologie de couleur et classes sociales en Haïti (1979) et Racisme et antiracisme au Québec, Discours et déclinaisons (2011). En 2003, elle a mis sur pied l’Observatoire sur le racisme et les discriminations, lequel assure le transfert de connaissances auprès des organisations préoccupées par l’immigration et la lutte contre le racisme. À la demande de l’UNESCO, elle a aussi participé à l’élaboration du Plan d’action de la Coalition internationale des villes unies contre le racisme. La professeure a également conçu le premier programme menant au certificat en immigration et en relations ethniques au Québec qui est offert à l’UQAM. Dans le cadre de ce programme, elle a élaboré le cours «Sociologie du racisme» visant à former des adultes provenant de différents milieux.

Catherine Audrain (M.A. sociologie, 2006) a fondé, en 1985, La Traversée, un organisme sans but lucratif voué au traitement psychologique et sociojudiciaire des femmes et des enfants victimes d’agressions sexuelles, duquel elle a été directrice générale jusqu’en 2015. Son travail l’a amenée à développer le programme Prévention de la violence et philosophie pour enfants, aujourd’hui implanté dans une vingtaine d’écoles montréalaises. Lauréate d’un prix Reconnaissance 2013 de la Faculté des sciences humaines et présidente du conseil de diplômés de la Faculté, Catherine Audrain est désormais chercheuse senior et responsable des opérations et du développement à la Chaire UNESCO d’étude des fondements philosophiques de la justice et de la société démocratique de l’UQAM.

Alors qu’il était étudiant de première année en droit, Marc-Antoine Cloutier (LL.B., 2014) a eu l’idée de fonder une clinique juridique offrant des services gratuits ou à coûts modiques aux personnes exclues de l’aide juridique gouvernementale et qui n’ont pas les moyens de payer pour la défense de leurs droits. La Clinique Juripop compte aujourd’hui une vingtaine d’employés, dont 12 avocats, et plus de 200 bénévoles. Président du conseil d’administration de la Clinique, Marc-Antoine Cloutier s’est aussi engagé dans de nombreux dossiers, dont l’intervention en Cour suprême de la Coalition pour le contrôle des armes à feu, le lancement de la Fondation du blogueur saoudien Raïf Badawi et les revendications à la suite de la tragédie ferroviaire du Lac-Mégantic. Membre du Barreau du Québec, il est associé chez Deveau avocats.

Marie-Thérèse Toutant (B.A. communication, 2010; Certificat en intervention psychosociale 2001), a fait de sa vie un combat pour la défense des droits des plus vulnérables, soit les personnes aux prises avec des troubles de santé mentale, les proches aidants et les personnes itinérantes. Au cours des dernières années, elle a également œuvré dans le milieu communautaire en tant que présidente du Regroupement des aidants naturels de Montréal et du Réseau d’habitation Chez soi. Mère de quatre enfants et proche aidante pour son conjoint souffrant de schizophrénie, Marie-Thérèse Toutant donne des conférences dans les universités, les cégeps et les milieux de la santé et communautaire.

Menka Nagrani (B.A. animation et recherches culturelles, 2001; M.A. théâtre, 2015) est artiste multidisciplinaire, danseuse, chorégraphe, metteuse en scène et enseignante. Elle a fondé, en 2004, les Productions des pieds des mains, la première compagnie de danse au Québec qui intègre des artistes ayant une déficience intellectuelle. Grâce à ses nombreux projets, plusieurs de ces artistes sont reconnus, rémunérés pour leur travail et partagent la scène avec des acteurs reconnus. Menka Nagrani a également développé le programme de danse du Centre des arts de la scène Les Muses de Montréal pour former ces artistes atypiques. Elle a reçu de nombreux prix, dont le Prix à la création artistique du Conseil des arts et des lettres du Québec, en 2012.

Professionnel de la communication, Robert Pilon (B.A. communication, 1989), se joint à l’organisme communautaire GRIS-Montréal en 1999 comme intervenant dans le but de démystifier l’homosexualité et la bisexualité en milieu scolaire. Président de l’organisme, de 2003 à 2012, il a contribué, tant par ses interventions publiques que par la mise en place de campagnes de sensibilisation, à contrer l’homophobie et la discrimination associée à l’orientation sexuelle et à l’expression du genre. Pour son dévouement, son leadership et son engagement auprès des jeunes ainsi que pour son importante contribution à la communauté LGBT, celui qui est désormais chef des communications et marketing pour la chaîne de télévision Ici Explora a reçu la médaille de l’Assemblée nationale (2008), le prix Coup de cœur du public du Gala Arc-en-Ciel (2009) ainsi que le Grand Prix du Conseil québécois LGBT (2014).

Sylvain Fortin (Diplôme de 2e cycle en études sur la mort, 1997) est le président fondateur de la Société québécoise de la trisomie 21, qui a pour mandat de soutenir les familles ayant un enfant, un adolescent ou un adulte vivant avec une trisomie 21. Bénévole engagé dans sa communauté depuis plus de 15 ans, Sylvain Fortin a reçu plusieurs distinctions et honneurs dont le Prix du Gouverneur général du Canada pour l’entraide, en 2014.

La remise des prix s’est déroulée dans le cadre de la Journée internationale des droits de la personne, le 10 décembre dernier, en présence de Louise Arbour, présidente du jury, et de Stéphanie Vallée, ministre québécoise de la Justice.