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Télédétection forestière

Des chercheurs obtiennent plus de trois millions de dollars pour améliorer les inventaires forestiers grâce à la télédétection.

19 janvier 2015 à 16 h 01

Mis à jour le 21 janvier 2015 à 9 h 01

Image Lidar montrant la hauteur d’une forêt avec une très haute résoluton. Chaque pic représente un arbre. On voit au premier plan une plantation de jeunes arbres et, à l’arrière-plan, des forêts naturelles et plus âgées.

Benoît St-Onge, professeur au Département de géographie et membre du Centre d’étude de la forêt (CEF), fait partie d’un regroupement de 10 chercheurs et de 7 partenaires industriels ayant obtenu une subvention légèrement supérieure à 2 085  millions de dollars du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) du Canada pour développer le projet AWARE – Assessment of Wood Attributes using REmote sensing. Un montant d’un peu plus d’un million de dollars provenant des partenaires privés s’ajoute à la subvention.

Piloté par le professeur Nicholas Coops, de l’Université de la Colombie-Britannique, le projet AWARE s’étalera sur une période de cinq ans. Il a pour but d’améliorer les inventaires forestiers en perfectionnant des méthodes de télédétection 3D qui permettent de cartographier et de caractériser les ressources forestières. «Actuellement, les forêts ne sont pas suffisamment bien décrites pour que l’on puisse les aménager de manière toujours adéquate ou pour en tirer le maximum en matière de récolte, observe Benoît St-Onge. La forêt canadienne est extrêmement vaste et nous avons besoin de méthodes de pointe pour la caractériser avec un haut degré de précision.»

Au cours de leurs travaux, les chercheurs utiliseront les données obtenues grâce à un capteur aéroporté nommé Lidar. «Au moyen d’un laser, ce capteur permet de reconstituer de façon très détaillée les couverts forestiers, d’identifier les espèces d’arbres et d’en mesurer la hauteur, précise le professeur. Ces données et celles concernant l’âge des arbres et les caractéristiques écologiques des habitats et des sites fourniront également des indications sur la qualité de la fibre de bois.»

Benoît St-Onge. Photo: Nathalie St-Pierre

Une autre partie du projet concerne le développement de méthodes de traitement de données, cette fois terrestres, obtenues au moyen d’un capteur Lidar similaire au premier. «Celui-ci facilite la cueillette de données extrêmement précises, notamment sur le feuillage des arbres et sur le rythme auquel le diamètre de leur tronc rétrécit, depuis la base jusqu’au sommet», explique Benoît St-Onge.

Les chercheurs ont ciblé des sites forestiers prioritaires qui se trouvent un peu partout au pays. «Nous avons choisi ceux qui présentaient un intérêt particulier pour des partenaires industriels et sur lesquels nous disposions déjà de plusieurs données», dit le professeur.

En plus de développer des technologies sophistiquées, le projet vise à assurer leur transfert vers le milieu industriel. Une autre retombée escomptée concerne la formation de chercheurs hautement qualifiés. Ainsi, une vingtaine de postdoctorants et d’étudiants à la maîtrise et au doctorat seront impliqués dans les recherches.

Les autres chercheurs proviennent des universités Laval, Sherbrooke, Queen’s, Toronto, Nipissing et du Nouveau-Brunswick. Les entreprises JD Irving, Tembec, West Fraser, Columbia Forest Products, Lecours Number et Corner Brook Pulp and Paper Limited et FP Innovation constituent les partenaires privés.

Un site Web, qui décrira les travaux de façon détaillée, sera mis en place.