Michael Blum à la Galerie Optica
Le professeur Michael Blum présente l’exposition Palazzo Chupi, du même nom que le projet immobilier de l’artiste américain Julian Schnabel. Le peintre avait eu pour projet, en 2007, d’ajouter une série d’étages de style vénitien à l’ancienne écurie qu’il habitait alors dans le West Village, à Manhattan. «Ce geste architectural aussi excentrique que controversé se voulait à la fois artistique et commercial, une ambition que l’esthétique clinquante du bâtiment et la crise financière de 2008 firent toutefois avorter», explique la commissaire Geneviève Bédard, sur le site Web de la galerie Optica. Créé en 2008 alors qu’il vivait à New York, le projet de Michael Blum autour du Palazzo Chupi est montré ici pour la première fois. Par l’intermédiaire de la photographie, de la vidéo, de l’installation et de la publication et du livre d’artiste, Michael Blum développe un travail qui vise une relecture critique de la production de la culture et de l’histoire. Originaire de Jérusalem, l’artiste s’est installé à Montréal il y a cinq ans après avoir vécu en Europe et aux États-Unis. Son travail a été présenté notamment au Centre Georges-Pompidou, à Paris, au New Museum de New York et au Festival transmediale de Berlin. L’automne dernier, Michael Blum présentait à la Galerie de l’UQAM l’exposition Notre histoire| Our History, abordant la question des identités québécoise(s) et canadienne(s) à travers une réécriture fantaisiste de l’histoire du Québec et du Canada.
L’exposition Palazzo Chupi est présentée jusqu’au 21 mars à la galerie Optica (espace 106), 5445 avenue de Gaspé, à Montréal .
David Tomas chez La Mirage
Le professeur David Tomas présente le second volet de Study For This Is Tomorrow II à l’espace La Mirage. L’exposition, qui porte sur des panneaux conçus par l’artiste pop Richard Hamilton pour l’exposition Man, Machine, Motion, présentée à Londres en 1955, montre les mêmes œuvres dans le même espace que le premier volet, et dans une configuration identique au millimètre près. L’unique différence entre les deux volets, dont le premier a été présenté à la Mirage du 23 octobre au 15 novembre 2014, repose sur la notion du temps; pas si lointaine que l’on n’oublie pas, ni trop récente pour être traitée comme un prolongement du même événement. Il s’agit de conserver la tension entre deux événements identiques de façon à ce que leur identité commune se reproduise sans être différenciée.
Pour les visiteurs qui ont vu le premier volet, le deuxième est l’occasion de faire à nouveau l’expérience de l’exposition et de l’évaluer à neuf. Une occasion plutôt inhabituelle d’explorer le rôle historique de la reproduction (par opposition à la recréation, à la reprise, à la refabrication ou à la reconstitution). Pour ceux qui n’ont pas vu la première mouture, il s’agit d’une nouvelle expérience, bien qu’il ne s’agisse pas d’une exposition unique. Comment l’expansion et la contraction temporelles jouent-elles sur la perception de la différence et de la similitude entre original et copie? Cette nouvelle expérience est-elle comme la projection d’une copie carbone d’un événement récent? Deux expériences culturelles radicalement différentes sont ainsi offertes aux visiteurs.
David Tomas est artiste et anthropologue. Sa production en arts visuels et médiatiques aborde diverses facettes de l’art conceptuel. Au cours des trente dernières années, son travail traite en particulier de la nature et des fonctions des différentes formes de savoir qui sont créées aux confluents de l’histoire de l’art contemporain, de l’histoire et de l’anthropologie des médias. Dans son œuvre visuelle et dans ses écrits, le professeur examine les rapports de l’art en tant que discipline fonctionnant en tension avec les autres disciplines qui constituent la matrice traditionnelle du savoir universitaire. Son travail récent explore ces questions et ces tensions du point de vue des rapports entre les modes d’exposition et les pratiques non conventionnelles et post-institutionnelles.
Study For This Is Tomorrow II est présentée à l’espace La Mirage (espace E6-03), 5445 avenue de Gaspé, à Montréal, jusqu’au 15 février.