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Lectures de janvier

Notre sélection mensuelle d’ouvrages publiés par des professeurs, chargés de cours, étudiants, employés, diplômés ou retraités de l’UQAM.

19 janvier 2015 à 11 h 01

Mis à jour le 12 juillet 2022 à 10 h 01

Série «Titres d’ici»

Les femmes, la politique et les médias

De plus en plus de femmes se hissent dans la structure du pouvoir politique en France et au Canada. Certaines ont accédé aux plus hauts échelons des gouvernements ou encore ont été candidates à diverses élections. Comment le genre entre-t-il en jeu dans la médiatisation de ces personnalités politiques? L’idée d’un renouvellement de la politique fondé sur les qualités dites féminines se reflète-t-elle dans les stratégies communicationnelles des partis? Comment les femmes en politique gèrent-elles leur image dans la presse? Voilà quelques-unes des questions traitées dans Genre et politique dans la presse en France et au Canada, sous la direction de la professeure Anne-Marie Gingras, du Département de science politique. La première partie de l’ouvrage a pour objet la médiatisation du parcours de femmes et d’hommes politiques français et canadiens. Les études de cas portent, entre autres, sur François Hollande, Ségolène Royal, Marine Le Pen, Christiane Taubira, Pauline Marois, Christy Clark, Alison Redford et Danielle Smith. La seconde partie de l’ouvrage comporte les analyses de la médiatisation de trois sujets politiques qui mettent en scène des différences entre hommes et femmes : la parité dans la représentation politique en France, les femmes terroristes et les affaires de nature sexuelle concernant Dominique Strauss-Kahn. Paru aux Presses de l’Université du Québec.

Consommation ou consumation?

Après Consommation et image de soi (2005), Consommation et luxe (2007) et Consommation et nouvelles technologies (2009), le professeur Benoit Duguay, du Département d’études urbaines et touristiques, fait paraître Consommer, consumer. Dérives de la consommation. Il se penche dans cet ouvrage sur les facteurs qui ont favorisé l’avènement de la société de consumation – marquée par l’égocentrisme, le rythme accéléré de la vie quotidienne, l’influence déterminante des nouvelles technologies, le sentiment largement répandu d’avoir «droit» au luxe et la prédominance de l’attitude «ici et maintenant. Il aborde les effets négatifs et les dangers que cette société engendre, l’hyperconsommation et l’obsolescence, ainsi que l’engouement pour les technologies mobiles, le phénomène des «tribus», celles d’Apple et de l’iPhone en particulier, et la rhétorique de la publicité. Il ne s’agit pas d’une critique acerbe de la consommation ou d’un type de produit en particulier, mais plutôt d’une critique modérée et constructive, guidée par le désir de comprendre et de faire comprendre. «En fait, au-delà d’une étude de la consommation et du système autour duquel celle-ci s’articule, c’est une réflexion sur toute notre société que je propose, car la consommation, comme la publicité d’ailleurs, en est le reflet», écrit l’auteur. Paru chez Liber.

Femmes de lettres

Au tournant du XXe siècle, les conditions socioéconomiques – accélération de l’industrialisation et urbanisation – ont des conséquences majeures sur le développement de la vie culturelle, favorisant une entrée massive des femmes dans l’univers littéraire au Québec. Le nombre et la visibilité des chroniqueuses, conférencières, romancières et poètes, démultipliés par l’essor de la presse à grand tirage, portent monseigneur Camille Roy à affirmer que «Montréal est la capitale du féminisme au Canada», et le critique littéraire Louis Dantin à considérer que «cet élan féminin, presque féministe, promet des richesses neuves et que les monopoles masculins sont en péril». Ce sont ces pans méconnus de notre histoire que dévoile Chantal Savoie, professeure au Département d’études littéraires, dans son essai Les femmes de lettres canadiennes-françaises au tournant du XXe siècle. L’auteure aborde d’abord les trajectoires collectives qui mettent en valeur tant les tendances les plus marquantes que la diversité des parcours des femmes qui écrivent. Suivent des analyses qui mettent le texte au premier plan et qui procèdent par différents découpages: auteures singulières, genres littéraires dominants ou marginaux, pratiques discursives, etc. Enfin, Chantal Savoie souligne les innovations formelles et aussi celles qui se démarquent des pratiques littéraires des femmes de cette époque ou de l’histoire littéraire plus traditionnelle. Paru chez Nota Bene.

Mutations de la question nationale

La défaite écrasante du Parti québécois aux dernières élections a créé une commotion majeure dans le camp souverainiste. Si certains envisagent de faire le deuil du projet d’indépendance, d’autres s’interrogent plutôt sur la meilleure manière de le régénérer. Comment envisager aujourd’hui la question nationale? C’est la question centrale soulevée par l’ouvrage Indépendance. Les conditions du renouveau, cosigné par Mathieu Bock-Côté, chargé de cours au Département de sociologie, Charles-Philippe Courtois, historien, Patrick Sabourin et Guillaume Marois, démographes, et Guillaume Rousseau, professeur de droit. Parmi les souverainistes, Mathieu Bock-Côté distingue les optimistes et les pessimistes. «Les premiers estiment qu’une bonne stratégie peut rapidement ranimer la flamme souverainiste, surtout si elle s’accompagne du volontarisme nécessaire, tandis que les seconds ont tendance à croire qu’il faudra reconstruire en profondeur la question nationale, qui a été peu à peu délaissée par les Québécois, et que la chose prendra du temps», écrit-il dans l’introduction de l’ouvrage. Le sociologue croit qu’«il faut non pas réinventer le nationalisme, mais le redécouvrir et renouer avec ses fondements». D’où la nécessité, selon lui, de comprendre la singularité du présent immédiat et de l’inscrire dans l’histoire en multipliant les analyses et les regards. Paru chez VLB éditeur.

Mieux communiquer avec les animaux

En quoi consiste une relation «humanimale» de qualité? Comment peut-on arriver à une meilleure connaissance et à une meilleure compréhension du lien entre êtres humains et animaux familiers, ces êtres que l’on côtoie tous les jours au point de les considérer comme faisant partie de la famille? Plusieurs amoureux de la cause animale – psychologues, chercheurs, enseignants, vétérinaires, zoothérapeutes, éducateurs canins, travailleurs sociaux – présentent quelques aspects de ce que peut être une relation authentique trans-espèces dans l’ouvrage Communication authentique: entre êtres humains et animaux, sous la direction de Georges-Henri Arenstein, chargé de cours au Département de psychologie, qui enseigne la zoothérapie au Québec et au Mexique. «Nous sommes portés à nous approcher de ces êtres que nous admirons, qui nous font rire et pleurer, qui parlent une autre langue que la nôtre mais qui fait quand même écho en nous, soutient Georges-Henri Arenstein. Si nous voulons qu’à leur tour ils se rapprochent de nous, il nous est demandé de faire preuve d’un meilleur savoir-être à leur contact.» Catherine E. Amiot, professeure au Département de psychologie, compte parmi la dizaine de collaborateurs à cet ouvrage. Publié aux éditions Marcel Broquet.

Communistes durant la Grande Dépression

La Grande Dépression de 1929 a entraîné un chômage massif et un accroissement de la misère dans les principales villes canadiennes. Selon le doctorant en histoire Benoit Marsan, auteur de l’ouvrage «Battez-vous, ne vous laissez pas affamer!»: les communistes et la lutte des sans-emploi pendant la Grande Dépression, les sans-emploi étaient alors considérés par les autorités comme des citoyens de seconde zone qui n’avaient ni droit de cité ni droit à un minimum de dignité. Entre 1930 et 1935, des voix se sont élevées pour exiger une augmentation de l’aide aux sans-travail et la mise sur pied d’un régime d’assurance-chômage, notamment celle du Parti communiste du Canada (PCC). «Le PCC tente de convaincre les chômeurs de ne pas céder à la résignation et cherche à les entraîner dans une lutte de classe. Face à la passivité prônée par l’Église catholique, le parti réussira à effectuer une percée auprès des sans-travail du Canada français, notamment grâce à sa préoccupation des revendications des sans-emploi, à son organisation de proximité et à son programme de lutte pour les conditions dans les refuges et logements.» Paru chez M éditeur.