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Lectures de février

Notre sélection mensuelle d’ouvrages publiés par des professeurs, chargés de cours, étudiants, employés, diplômés ou retraités de l’UQAM.

18 février 2015 à 14 h 02

Mis à jour le 12 juillet 2022 à 10 h 02

Série «Titres d’ici»

Monuments intellectuels

L’expérience de la Nouvelle-France et du Québec ancien, à l’époque des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, a incité à l’écriture des voyageurs, des missionnaires, des érudits, des savants et des sages. Les uns ont décrit cette partie du monde, son histoire, ses caractéristiques, ses peuples; les autres en ont expliqué les dimensions du monde physique, de la vie ou de l’expérience humaine. L’ouvrage collectif Monuments intellectuels de la Nouvelle-France et du Québec ancien, publié sous la direction de Claude Corbo, ancien recteur de l’UQAM, vise à faire découvrir ces œuvres, qui sont aux origines de la tradition culturelle du Québec. De Lescarbot et Champlain à Charlevoix, les écrits des XVIIe et XVIIIe siècles, liés notamment à l’exploration d’un monde nouveau, sont à la fois géographiques, ethnologiques et historiques. Au XIXe siècle, l’histoire comme genre apparaît avec François-Xavier Garneau, alors que d’autres textes – de James Huston, d’Étienne Parent, de Léon Gérin, d’Ernest Gagnon – examinent la langue, la littérature ou encore les traits sociologiques du Canada français. La géologie avec William Logan, l’entomologie avec Léon Provancher et la médecine avec William Osler forment le contingent des sciences. La philosophie, la théologie et même la mystique, avec Marie de l’Incarnation, trouvent aussi leur voix dans cet ouvrage. Paru aux Presses de l’Université de Montréal.

Trois années de chroniques

Le professeur Normand Baillargeon, du Département d’éducation et pédagogie, commente l’actualité sur la place publique depuis 20 ans. Chroniques des années molles réunit quelques-unes de ses chroniques parues dans l’hebdomadaire Voir au cours des trois dernières années, de même que certains textes rédigés sur un blogue qu’il tenait pour l’hebdomadaire culturel. L’auteur n’a jamais caché ses idéaux anarcho-syndicalistes et on en retrouve la trace dans les textes rassemblés dans cet ouvrage. Cinq chapitres portent sur des sujets qui lui sont chers, comme le politique, l’économie, la philosophie, l’éducation, les mathématiques et la science. Trois thématiques sont liées à l’actualité des dernières années: la Charte des valeurs québécoises, le Printemps érable et les élections. Un dernier chapitre réunit des textes consacrés à l’art. «Tous ces textes sont de circonstances, bien entendu, écrit-il. Mais je les réunis en espérant que, parce qu’on y apprend des choses, ils ont une certaine valeur pédagogique et que, parce qu’ils offrent des arguments pour les positions qu’ils avancent, ils aideront qui les lit à se faire sa propre idée.» Chacun des neuf chapitres est suivi de jeux et d’énigmes, pour lesquels le professeur avoue une grande passion. Paru chez Leméac.

Le concept de nordicité

Louis-Edmond Hamelin (1923-), l’un des grands penseurs de la Révolution tranquille aux côtés de Fernand Dumont et de Pierre Dansereau, a élaboré le concept de nordicité, un néologisme apparu en 1965 regroupant l’hiver, la haute montagne, et l’Arctique. «Nous [lui] devons l’invention d’un vocabulaire spécifique à la neige et au froid, qui a enrichi la langue française et augmenté notre possibilité de connaître et d’aimer le Nord», écrit, en guise d’introduction de l’ouvrage La nordicité du Québec. Entretiens avec Louis-Edmond Hamelin, le professeur Daniel Chartier, du Département d’études littéraires. Prenant la forme d’un testament intellectuel, l’ouvrage se veut une synthèse exhaustive de la vision du monde nordiste du penseur et fondateur, en 1961, d’un premier Centre d’études nordiques, dont le rayonnement institutionnel a été considérable au Québec comme à l’étranger. Louis-Edmond Hamelin explique en quoi la création de nouveaux mots lui a permis par exemple de rendre compte du réel et de décrire son environnement immédiat dans sa propre langue. La pensée d’un Nord plus inclusif de Hamelin vise, entre autres, à concevoir de nouvelles formules d’aménagement et d’organisation basées sur une meilleure reconnaissance des différences culturelles et du monde autochtone. Selon Daniel Chartier, faire admettre les principales composantes de cette pensée est un long combat que l’on doit poursuivre, quitte à le faire sur plusieurs décennies. Publié aux Presses de l’Université du Québec.

Les groupes de pression d’hier à aujourd’hui

Les groupes de pression au Québec se comptent aujourd’hui par milliers. Ceux qui font l’objet d’une couverture médiatique en occupant la place publique à grands coups de manifestations ne constituent que la pointe de l’iceberg. D’autres, plus nombreux encore, oeuvrent en coulisses ou dans les commissions parlementaires, par exemple, sans nécessairement faire de bruit. Médiatisés ou non, ces groupes de pression font partie du paysage politique québécois et en sont même devenus des acteurs importants. Dirigé par Stéphane Savard, professeur au Département d’histoire, et Jérôme Boivin, doctorant en histoire à l’Université Laval, l’ouvrage collectif intitulé De la représentation à la manifestation. Groupes de pression et enjeux politiques au Québec, XIXe et XXe siècles, propose une quinzaine d’études de cas qui mettent en lumière la diversité de ces groupes et l’évolution de leur influence dans la société. On y trouve, par exemple, un texte comparant les revendications des groupes cyclistes dans les dernières années du XIXe et du XXe siècle, un autre sur l’action des groupes verts dans le dossier de l’énergie, entre 1972 et 1997, une étude des stratégies utilisées par les médecins omnipraticiens et spécialistes pour défendre leurs intérêts professionnels et faire valoir leur conception des soins de santé, ou encore une analyse de la vie associative dans les mieux urbains en dehors de Montréal et de Québec. Paru aux éditions du Septentrion.

Autisme et vie de famille

Être parent s’accompagne de plaisirs, certes, mais aussi de défis importants qui peuvent mettre à mal les ressources personnelles et familiales. La présence de soutien extérieur et de divers types d’appuis professionnels prennent encore plus d’importance lorsqu’il s’agit de familles dont un membre vit avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Sous la direction de Céline Chatenoud, professeure au Département d’éducation et formation spécialisées, Jean-Claude Kalubi , professeur à l’Université de Sherbrooke et Annie Paquet, professeure à l’UQTR, La famille et la personne ayant un trouble du spectre de l’autisme. Comprendre, soutenir et agir autrement se penche sur le vécu de ces familles afin de mieux cerner le soutien requis au quotidien ainsi que les impacts sur leurs conditions de vie. Les auteurs, d’horizons disciplinaires multiples – psychologie, santé, éducation ou sciences sociales – s’appuient sur des recherches ayant engagé la participation des membres de la famille des personnes ayant un TSA, particulièrement de leurs parents. En proposant une compréhension du vécu de ces personnes à partir d’une approche systémique, de la petite enfance à l’âge adulte, l’ouvrage invite à considérer chacun des membres de la famille en fonction de ses forces et de ses capacités d’adaptation. Paru aux Éditions Nouvelles.

L’influence de Paris sur le Québec du début du 20e siècle

La France, et en particulier Paris, a été la principale référence culturelle de l’élite québécoise au tournant du 20e siècle. Près de la moitié des écrivains québécois du début du 20e siècle ont traversé l’Atlantique pour explorer la capitale culturelle. La plupart en revenaient «transformés», sous le choc. Intitulé L’invention du retour d’Europe: réseaux transatlantiques et transferts culturels au début du XXe siècle, l’ouvrage du professeur Michel Lacroix, du Département d’études littéraires, se penche sur ce «retour d’Europe», en retrace son émergence, analyse ses principales facettes tout en examinant les échanges culturels franco-québécois du début du siècle. «Sans prétendre abolir, par sa seule présence, le fossé entre le Québec et la France, le retour d’Europe cherchait, par son action, son enseignement (voire par sa présence, son modèle) à combattre les lacunes de l’enseignement, de la recherche scientifique, de la création culturelle, du langage et des manières», écrit le professeur, dont les recherches portent sur les relations franco-québécoises, les sociabilités intellectuelles et les représentations de la vie littéraire. Une cartographie détaillée des réseaux artistiques et littéraires entre la France et le Québec ainsi qu’une analyse des principaux transferts culturels que ces réseaux favorisent complètent l’ouvrage. Publié aux Presses de l’Université Laval.