Plusieurs artisans et participants du projet de jumelages interculturels de l’UQAM, qui a touché plus de 10 000 étudiants depuis sa création en 2002, étaient réunis le 29 janvier au Salon orange du Centre Pierre-Péladeau afin de souligner le lancement de l’ouvrage Jumelages interculturels. Communication, inclusion et intégration (Presses de l’Université du Québec, 2015), paru sous la direction de Nicole Carignan, professeure au Département d’éducation et formation spécialisées, Myra Deraîche, maître de langue, et Marie-Cécile Guillot, directrice de l’École de langues. «C’est le fruit de 12 années de réflexions, de collaborations et d’expérimentations», a souligné fièrement Nicole Carignan.
«Cet ouvrage témoigne du leadership de l’UQAM en matière d’engagement social et démontre que l’université peut contribuer de façon déterminante à l’intégration des personnes non-francophones à la société québécoise», a déclaré le recteur Robert Proulx.
Les jumelages en bref
C’est en 2002 que l’École de langues, le Département d’éducation et formation spécialisées et l’École de travail social ont proposé des jumelages interculturels. En 2007, des activités de jumelage se sont ajoutées en développement de carrière, en carriérologie et en didactique des langues, puis, en 2012, en psychologie.
«Le jumelage interculturel est une activité menée par deux groupes d’étudiants de l’UQAM: des francophones et des non-francophones. Le jumelage développe chez les étudiants francophones les habiletés à travailler avec des personnes d’autres cultures, tandis qu’il permet aux non-francophones de pratiquer le français et d’apprendre à connaître leur société d’accueil», expliquent les auteures dans leur ouvrage, dont la première partie présente les assises théoriques des jumelages interculturels.
«Les étudiants francophones sont inscrits à un cours offrant une perspective de formation à la pluriethnicité, alors que les non francophones suivent un cours de français, précisent-elles. Le jumelage prend la forme de rencontres diverses, en dyade ou en équipe. Intégré dans le contenu et les activités des cours, il peut durer de 3 à 12 heures. Si plusieurs rencontres se tiennent durant les heures de cours, d’autres se déroulent à l’extérieur des cours.»
La deuxième partie de l’ouvrage fait état de cinq exemples de jumelages interculturels réalisés à l’UQAM au cours des 12 dernières années. «L’approche préconisée vise l’égalité, la coopération et la réciprocité, écrivent les auteures. C’est la raison pour laquelle nous parlons de jumelage interculturel entre des «jumeaux» et des «jumelles». Le jumelage a une portée éducative pour tous (société, milieu scolaire, monde du travail) et il est reconnu par les autorités pour promouvoir le mieux-vivre ensemble.»
Un concept exportable
L’ouvrage s’adresse à la fois aux étudiants, aux enseignants, aux animateurs et aux formateurs de toutes disciplines préuniversitaires et universitaires, de même qu’à toutes les personnes pour qui le développement professionnel et continu est indispensable.
«Les jumelages interculturels reposent sur la rencontre entre deux personnes qui ont chacune quelque chose à offrir à l’autre, souligne Nicole Carignan. Cela peut être adapté dans plusieurs contextes à travers le monde. À preuve, nous avons des collègues en France et même en Corée du Sud qui s’intéressent au concept et veulent l’expérimenter.»
Le projet de jumelage a remporté un prix de la Fondation canadienne des relations raciales, en 2005, et a valu à Nicole Carignan la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II en 2012 – une distinction décernée à des citoyens qui ont apporté une contribution significative à leur communauté et à leur pays.
Martine Des Rochers, directrice générale des Presses de l’Université du Québec a pris la parole lors du lancement, de même que le recteur et vice-chancelier de l’Université de Sudbury, Pierre Zundel, à titre de préfacier de l’ouvrage. Deux étudiantes, Elda Colares Duarte, étudiante au certificat en français écrit pour non-francophones, et Caroline Guy, candidate à la maîtrise en éducation, sont venues témoigner de leur expérience à titre de jumelles.