Le doctorant en science politique Hugo Bonin est l’un des trois lauréats du prix du Concours de vulgarisation de la recherche, décerné par l’Association francophone pour le savoir (Acfas) en collaboration avec le Secrétariat à la politique linguistique du Québec. Ce prix, assorti d’une bourse de 1250 dollars, lui a été remis lors de la soirée de la relève en recherche, qui a eu lieu le 24 septembre dernier à l’Université Laval dans le cadre des Journées de la recherche de l’Acfas, organisées en collaboration avec les Fonds de recherche du Québec.
Hugo Bonin effectue une recherche sur l’histoire de la démocratie, sous la codirection du professeur Francis Dupuis-Déri, du Département de science politique, et du professeur Yves Sintomer, de l’Université de Paris 8. Pour le concours de l’Acfas, il a soumis un texte sur un aspect de ses recherches: l’histoire du tirage au sort dans le choix des dirigeants politiques. «La corruption de certains élus, l’abstentionnisme des électeurs et l’impression de ne pas se sentir représenté font partie des problématiques de notre système politique moderne, souligne le jeune politologue. L’une des façons originales d’aborder celles-ci est d’explorer de nouvelles méthodes de sélection des dirigeants. Le tirage au sort a été utilisé durant l’Antiquité au sein de plusieurs petits États. On l’a abandonné au tournant de la modernité au profit de l’élection.»
Le tirage au sort pourrait être effectué parmi l’ensemble de la population habilitée à voter ou alors parmi les candidats qui se présentent officiellement, explique le jeune chercheur. «Les deux cas de figure présentent des avantages. Si l’on choisissait nos dirigeants par un tirage au sort au sein de la population, on enverrait le message que tous ont les capacités d’apprendre et d’assumer des tâches politiques, ce qui, je l’avoue, est plutôt difficile à concevoir à l’ère des politiciens de carrière. Le système serait toutefois perçu comme étant véritablement égalitaire et il n’y aurait plus de problèmes de corruption liés aux élections. Et si on tirait au sort parmi des candidats, cela éliminerait l’aspect financement des campagnes électorales et les candidats indépendants auraient une meilleure chance d’être choisis.»
Les exemples précédents illustrent ce qui pourrait advenir si on remplaçait le système électoral que nous connaissons dans notre démocratie représentative par un tirage au sort, «mais il y aurait sans doute d’autres façons d’envisager l’utilisation du tirage au sort dans une démocratie de type directe ou participative», ajoute Hugo Bonin.