Stéphanie Luna, étudiante à la maîtrise en linguistique, a remporté le prix de la meilleure affiche lors du congrès annuel de l’Association canadienne de linguistique, le 1er juin dernier. Elle devient ainsi la première étudiante d’une université francophone québécoise à remporter ce prix.
L’étudiante s’intéresse à la variation syntaxique de la langue des signes québécoise chez les aînés sourds. «Avant 1960, les institutions religieuses enseignaient l’American Sign Language (ASL) aux filles sourdes et la Langue des signes française (LSF) aux garçons sourds, explique l’étudiante, dont le mémoire de maîtrise est réalisé sous la direction de la professeure Anne-Marie Parisot et sous la codirection du professeur Philip Comeau. Les directrices de l’institut pour filles, les sœurs Gadbois, avaient perfectionné leurs méthodes d’enseignement lors de stages aux États-Unis, alors qu’à l’institut pour garçons, les frères sourds Jean-Marie-Joseph Young et Auguste Groc, originaires de France, utilisaient leur langue maternelle comme langue d’enseignement.»
Les travaux effectués jusqu’à maintenant pour expliquer les différences linguistiques ont porté principalement sur le lexique, poursuit Stéphanie Luna. «Ma recherche vise à documenter les effets de la LSF, de l’ASL et de différents degrés d’exposition au français oral sur des structures linguistiques plus profondes, comme la syntaxe, soit l’ordre des signes.»
Le jury s’est dit impressionné par les éléments théoriques et pratiques mis de l’avant. «La qualité de l’affiche a été bonifiée par la présentation orale de l’étudiante, réalisée en français et en anglais et appuyée par des exemples en langue des signes québécoise», ont mentionné les juges.
Fondée en 1955, l’Association canadienne de linguistique a pour but de promouvoir l’étude des langues et de la linguistique au Canada.