Sept diplômés de l’UQAM seront honorés à l’occasion du Gala Reconnaissance 2015 pour leur cheminement exemplaire et leur engagement. Ce texte est le dernier d’une série de sept articles présentant les lauréats.
«Le fil conducteur qui relie l’ensemble de mes expériences professionnelles dans la fonction publique québécoise, c’est le développement social», lance Ginette Galarneau (B.Sp. communication, 1978; M.A. sociologie, 1984) avec fierté. Celle qui a été ambassadrice de l’UQAM en 2010, une distinction décernée dans le cadre des célébrations du 40e anniversaire de l’Université, a occupé de hautes fonctions au sein de plusieurs ministères à Québec du milieu des années 1980 à 2014. L’an dernier, le Conseil des ministres l’a nommée présidente de l’Office de la protection du consommateur (OPC).
Après avoir été agente de recherche et chef d’équipe au ministère du Travail, Ginette Galarneau occupe, de 1988 à 1996, les fonctions de directrice des communications, de la recherche et du développement et de secrétaire générale à l’Office des services de garde à l’enfance. Puis, dans les années 2000, elle assume, notamment, les responsabilités de secrétaire adjointe et de sous-ministre adjointe au sein du ministère des Relations avec les citoyens et de l’Immigration, du ministère de l’Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille, et du ministère du Conseil exécutif, lequel est l’équivalent du ministère du premier ministre.
Pour la présidente de l’OPC, œuvrer dans la fonction publique, en particulier dans le secteur social, consiste à travailler à la conception de politiques, de programmes et de services adaptés aux besoins des citoyens. «La réduction des inégalités sociales, une question qui me préoccupe particulièrement, passe nécessairement par l’adoption de politiques publiques cohérentes», souligne-t-elle.
Au fil des ans, Ginette Galarneau a participé à l’élaboration et à la gestion de programmes visant à soutenir les familles, à développer des services de garde, à mettre sur pied un régime québécois d’assurance parentale, à aider les personnes en recherche d’emploi et à favoriser l’intégration des personnes issues de l’immigration.
Au cours des années 1970, Ginette Galarneau a choisi de s’inscrire à l’UQAM parce que celle-ci lui offrait la possibilité de concilier le travail et des études de baccalauréat en communication. «À cette époque, j’étais recherchiste à Radio-Canada pour des émissions d’affaires publiques, raconte-t-elle. Je pouvais appliquer directement dans mon travail les connaissances acquises dans les cours, tout en développant une réflexion critique. L’UQAM représentait à mes yeux l’université de tous les possibles. Il y régnait une grande diversité d’opinions et une grande perméabilité à l’égard des besoins de la société québécoise.»
Peu de temps après, Ginette Galarneau complète une maîtrise en sociologie. «J’avais envie de comprendre les rapports entre les différents acteurs sociaux et économiques, ainsi que la façon dont se font les choix collectifs, explique-t-elle. La sociologie permet de développer une pensée analytique, laquelle est particulièrement utile quand on cherche à comprendre les besoins de la population et à y répondre.»
De l’observation à l’action
La présidente de l’OPC se souvient avec plaisir de son passage dans les médias. «J’ai eu la chance de travailler pour des émissions de radio où l’on pouvait aborder des problèmes sociaux et exposer différents points de vue et solutions. Puis, j’ai eu envie d’être dans l’action plutôt que dans l’observation.» C’est ce qui la conduit à accepter un poste d’agente de recherche au ministère du Travail, prélude de sa longue carrière dans la fonction publique. «Chose certaine, ma formation universitaire m’a aidée à devenir polyvalente et à travailler avec des équipes multidisciplinaires. C’est particulièrement important pour des dossiers dits transversaux, comme le plan de lutte contre la pauvreté, qui touchent plus d’un ministère et exigent une concertation avec plusieurs organismes.»
Travailler dans l’ombre
Habitués de travailler dans l’ombre, les hauts fonctionnaires et les sous-ministres sont conscients que leurs contributions sont méconnues du grand public, note Ginette Galarneau. «Nous avons la responsabilité de conseiller nos ministres et de mettre en œuvre, avec nos équipes, les orientations retenues. Nous devons fournir aux décideurs tous les éléments nécessaires leur permettant de faire des choix éclairés.»
La nouvelle présidente de l’Office de la protection du consommateur compte mettre à profit l’expérience qu’elle a accumulée au sein de l’appareil gouvernemental. «L’Office est reconnu et apprécié par la population», soutient-elle. En plus de son mandat de base – défendre les droits des consommateurs et informer les commerçants de leurs obligations –, l’Office s’est récemment vu confier de nouvelles responsabilités. En mars dernier, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi 25, qui lui transfère la responsabilité de la délivrance des licences de commerçant et de recycleur de véhicules routiers. Dès lors, l’organisme prendra en charge les quelque 5 900 licences que gère actuellement la Société de l’assurance automobile du Québec, la dernière pièce qui lui manquait pour assurer une surveillance accrue du secteur.
Selon Ginette Galarneau, le plus grand défi de l’Office est de composer avec les réalités extrêmement changeantes du marché de la consommation. C’est pourquoi celui-ci travaille en lien étroit avec les acteurs du milieu, avec des chercheurs universitaires et autres spécialistes en droit de la consommation. «Ces collaborations permettent de demeurer à l’affût des changements dans l’univers de la consommation et de mieux adapter les lois à la complexité du marché, souligne la présidente. Cela favorise également la mise en place de moyens pour soutenir les consommateurs, en particulier les plus démunis.»
Au cours des 30 dernières années, le Québec a acquis une réputation de leader dans le domaine des politiques sociales, affirme Ginette Galarneau. «Je suis heureuse d’avoir pu contribuer, avec d’autres, à la mise en place de mesures qui ont favorisé le développement de notre société et permis de venir en aide aux plus vulnérables.»