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Six docteurs honorifiques

L’UQAM rend hommage à Sten Grillner, Nicole Filion, Georges Didi-Huberman, Michel Despland, André Brassard et Paule Baillargeon.

17 novembre 2014 à 10 h 11

Mis à jour le 7 juin 2022 à 12 h 14

Sur recommandation de la Faculté des sciences, de la Faculté de science politique et de droit, de la Faculté des arts, de la Faculté des sciences humaines, de la Faculté des sciences de l’éducation et de la Faculté de communication, l’UQAM a décerné, du 12 au 16 novembre derniers, un doctorat honoris causa à Sten Grillner, Nicole Filion, Georges Didi-Huberman, Michel Despland, André Brassard et Paule Baillargeon.

La remise de ces distinctions a eu lieu dans le cadre des cérémonies de collation des grades des six facultés, qui se sont déroulées à la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau. Organisées par le Bureau des diplômés en collaboration avec le Registrariat, les facultés, divers services et le Centre Pierre-Péladeau, ces cérémonies ont accueilli plus de 2 000 diplômés et quelque 5 000 invités, parents et amis.

Sten Grillner

Sten GrillnerPhoto: Jean-François Hamelin

Sten Grillner est professeur à l’Institut Karolinska, en Suède, depuis 1975 et directeur dans cet établissement de l’Institut Nobel de neurophysiologie depuis 1987. Il fut le premier, dans les années 1970, à démontrer la capacité de la moelle épinière des mammifères de générer les mouvements locomoteurs en étudiant la structure générale du système nerveux de la lamproie, similaire à celle des mammifères et des humains. Ses travaux pourraient éventuellement être utilisés pour réhabiliter des patients atteints de lésions de la moelle épinière. Plusieurs professeurs en sensorimotricité du Groupe de recherche en activité physique adaptée de l’UQAM – le GRAPA – ont bénéficié des travaux du professeur Grillner et de son équipe. Le chercheur a publié de nombreux ouvrages collectifs et plus de 320 articles, dont certains sont parus dans des revues prestigieuses comme Nature et Science. Récipiendaire du prix Bristol-Myers Squibb for Distinguished Achievement in Neuroscience Research, en 1993, et de la médaille Reeve-Irvine en recherche, en 2002, Sten Grillner a été, en 2005, colauréat du prix en neurosciences Ralph W. Gerard, la plus haute distinction conférée par la Society for Neuroscience. En 2008, il a également été lauréat, avec deux autres chercheurs, du premier prix Kavli pour la neuroscience doté d’une bourse d’un million de dollars. (Lire l’article détaillé sur Sten Grillner).

Nicole Filion

Nicole FilionPhoto: Jean-François Hamelin

Nicole Filion est engagée socialement depuis les années 1980 au sein de conseils d’administration, de comités ou d’organismes communautaires. Diplômée du baccalauréat en sciences juridiques de l’UQAM en 1992, elle exerce d’abord la fonction d’avocate aux Services juridiques communautaires de Pointe-Saint-Charles et Petite-Bourgogne et celle d’organisatrice communautaire à l’Association des locataires de Villeray. Active sur la scène internationale, elle représente la section canadienne au congrès international de l’Association américaine des juristes en droit social et du travail, à La Havane, en 1996. Elle est chargée de mission l’année suivante auprès du Haut Commissariat aux réfugiés au Rwanda et mène alors des enquêtes sur les conditions de rapatriement et de réinsertion de personnes menacées de répression. Elle participe également à une mission d’observation de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme sur les violations des droits de la personne, en Tchétchénie, en 2000. Depuis 2007, elle occupe le poste de coordonnatrice générale de la Ligue des droits et libertés, un organisme sans but lucratif dont elle a assuré la présidence. Ces dernières années, l’avocate a été à l’origine du rapprochement entre le mouvement écologiste et celui de la défense des droits humains, en collaboration notamment avec le Service aux collectivités de l’UQAM et le Réseau québécois des groupes écologistes. (Lire l’article détaillé sur Nicole Filion).

Georges Didi-Huberman

Georges Didi-HubermanPhoto: Jean-François Hamelin

Né en France d’un père artiste d’origine tunisienne qui a combattu dans les Forces françaises libres au cours de la Deuxième Guerre mondiale et d’une mère franco-polonaise survivante d’une famille décimée à Auschwitz, Georges Didi-Huberman dit devoir sa carrière d’intellectuel et d’historien de l’art à l’influence exercée par ses parents. Maître de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales de Paris depuis 25 ans, celui qui se définit comme un anthropologue de l’image a enseigné dans de prestigieuses universités américaines et européennes et a effectué des séjours de recherche dans trois hauts lieux de l’art en Europe: la Villa Médicis à Rome, la Villa I Tatti de Florence, rattachée à l’Université Harvard, et le Warburg Institute d’études supérieures de l’Université de Londres. Georges Didi-Huberman a publié une cinquantaine d’ouvrages et est l’auteur de centaines d’articles et de conférences sur l’histoire et la théorie de l’image, dans un champ de recherche s’étendant de l’époque gallo-romaine à l’art actuel, et ce, dans toutes les disciplines des arts visuels et médiatiques. Il a également été commissaire de plusieurs expositions mémorables,  présentées à Madrid, Tourcoing, Hambourg et Paris. Depuis les années 80, Georges Didi-Huberman a développé de nombreuses collaborations  avec le milieu culturel et universitaire montréalais. (Lire l’article détaillé sur Georges Didi-Huberman).

Michel Despland

Michel DesplandPhoto: Jean-François Hamelin

Né en Suisse, Michel Despland a amorcé sa carrière de professeur dans les années 1960 au Presbyterian College de l’Université McGill, puis au Département d’étude de la religion de l’Université Sir George Williams (dont la fusion avec le collège Loyola, en 1974, donnera naissance à l’Université Concordia). Il a été l’un des artisans de la genèse disciplinaire des sciences des religions. La Société canadienne d’étude des religions, qu’il a contribué à créer et dont il sera le premier secrétaire, reste aujourd’hui encore le porte-étendard des sciences des religions au Canada. Michel Despland est aussi l’un des fondateurs de la Société québécoise pour l’étude de la religion, créée en 1989. En 50 ans de carrière à l’Université Concordia, il a formé de nombreux chercheurs et enseignants. Sa production scientifique témoigne d’une érudition exemplaire et des collaborations fructueuses qu’il a instaurées avec les communautés universitaires francophones et anglophones du pays. Son œuvre est traversée par des thèmes comme la philosophie et l’histoire du concept de religion, l’histoire du christianisme et l’histoire des sciences des religions en France au XIXe siècle . Témoin attentif de l’évolution du discours sur la laïcité au Québec, il publiait en 2009 un ouvrage intitulé Vivre ensemble : croyances et sciences en terre laïque (Presses de l’Université Laval). (Lire l’article détaillé sur Michel Despland).

André Brassard

André Brassard Photo: Jean-François Hamelin

André Brassard est devenu, en 1975, l’un des premiers étudiants québécois à obtenir un doctorat dans le domaine de l’administration scolaire et du changement organisationnel. Professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal de 1975 à 2006, il y a occupé les postes de vice-doyen à l’administration, de directeur de la section Administration scolaire et de directeur du Département d’études en éducation et administration de l’éducation. Il a contribué de façon significative au développement des connaissances relatives à la gestion et à la gouvernance des systèmes et des institutions en éducation. Comme auteur ou coauteur, il a publié une cinquantaine d’ouvrages et plus d’une centaine d’articles, de rapports de recherche, d’avis ou de mémoires. Au cours de sa carrière, le chercheur s’est intéressé à l’évolution du système d’éducation préscolaire et d’enseignement primaire et secondaire, aux structures du système et à la fonction de directeur d’établissement et à la formation à la gestion. Il s’est aussi penché sur les politiques gouvernementales, les impacts des réformes, la politique de décentralisation vers les établissements scolaires et la professionnalisation du rôle des directions d’école. André Brassard est membre aujourd’hui du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE). (Lire l’article détaillé sur André Brassard).

Paule Baillargeon

Paule BaillargeonPhoto: Jean-François Hamelin

Native de l’Abitibi, la cinéaste, comédienne, scénariste, actrice et peintre Paule Baillargeon entre à l’École nationale de théâtre en 1966. L’année suivante, elle fait partie du projet de création collective Le Grand Cirque ordinaire. Sa carrière cinématographique démarre en 1969 lorsqu’elle obtient un rôle dans le film Entre tu et vous de Gilles Groulx, lequel sera suivi d’une trentaine d’autres productions au grand ou au petit écran. Paule Baillargeon tourne avec des réalisateurs de renom, comme Claude Jutra, Denys Arcand, Jean-Claude Lord et Léa Pool. Puis, elle s’attaque à la scénarisation et à la réalisation. La nécessité de dénoncer l’injustice et la discrimination faites aux femmes habite son œuvre, particulièrement Trente tableaux, film autobiographique dont la trajectoire recoupe les transformations culturelles des 50 dernières années. Tous ses films ont été présentés dans des festivals importants, entre autres, Le sexe des étoiles, qui a fait partie de la sélection du meilleur film en langue étrangère aux Oscars de 1993. Paule Baillargeon a reçu notamment le prix Jutra-Hommage, en 2012, pour l’excellence de sa carrière de cinéaste et de comédienne, et le prix Albert-Tessier du Québec, en 2009, pour l’ensemble de son œuvre et de sa carrière dans le domaine du cinéma. (Lire l’article détaillé sur Paule Baillargeon).