Voir plus
Voir moins

Un ouvrage savant

Michel Hébert remporte le premier prix Gobert de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de France.

25 février 2014 à 14 h 02

Mis à jour le 7 juin 2022 à 12 h 14

Photo

 

Michel Hébert, professeur associé au Département d’histoire, est le premier Québécois à recevoir le premier prix Gobert de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres pour son essai intitulé Parlementer – Assemblées représentatives et échange politique en Europe occidentale à la fin du Moyen Âge (éditions de Boccard). Remis chaque année, ce prix récompense «le travail le plus savant et le plus profond sur l’histoire de la France et les études qui s’y rattachent». Récemment retraité, Michel Hébert a enseigné l’histoire à l’UQAM pendant plus de 30 ans.

L’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres couvre les domaines de l’histoire, de l’archéologie, de l’anthropologie et de l’ethnologie. Elle fait partie des cinq académies qui ont été créées au XVIIe siècle sous l’égide de l’Institut de France. Les quatre autres sont la célèbre Académie française et celles des sciences, des sciences morales et politiques et des beaux-arts.

Des assemblées représentatives

Photo

Michel Hébert.

L’ouvrage est un essai d’an­thropologie historique de la représentation parlementaire. Il dresse le parcours du développement inégal des assemblées représentatives dans toutes les sociétés de l’Europe occidentale chrétienne aux derniers siècles du Moyen Âge: parlements dans les îles britanniques, assemblées d’état dans le royaume de France et sa périphérie, cortes dans la pénin­sule ibérique.

«Quand on parle des origines de la démocratie, on fait habituellement référence à la Grèce antique, puis on fait un grand saut par-dessus le Moyen Âge avant d’aborder le XVIIIe siècle», souligne le chercheur. Il est vrai qu’il n’y avait pas de démocratie au sens où on l’entend aujourd’hui au Moyen Âge, mais il existait néanmoins une forme de représentativité. «On privilégiait une monarchie mixte, c’est-à-dire un gouvernement dirigé par des rois ou des princes dont les pouvoirs dans certains domaines étaient limités par des assemblées représentatives. Celles-ci étaient composées de membres de la noblesse, du clergé et de représentants des villes, qui exigeaient d’être consultés sur certaines questions. Elles étaient un moyen de créer un consensus politique.»

Aux XVIe et XVIIe siècles, on assiste à la quasi disparition de ces institutions et la monarchie absolue s’impose. «Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour que l’idée démocratique ressuscite, dit Michel Hébert. En 1789, à la veille de la Révolution française, les États généraux – noblesse, clergé et tiers-État –, qui ne s’étaient pas réunis depuis 150 ans, se transforment en assemblée nationale.»

Une première au Québec

Membre de la Société royale du Canada et fondateur de la Société des études médiévales du Québec, le professeur associé coprésidera le 60e congrès annuel de la Society for French Historical Studies (SFHS), basée aux États-Unis,qui se déroulera à l’UQAM, du 24 au 27 avril prochains. C’est la première fois que ce congrès se tiendra au Québec.

«Nous attendons entre 500 et 600 congressistes, en provenance des Amériques et d’Europe, note Michel Hébert. Étant donné que l’on commémore cette année le centenaire de la Première Guerre mondiale (1914-1918), le thème général du congrès sera Guerre et Paix dans l’histoire de France.