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Ancrer l’UQAM dans le Quartier latin

Une nouvelle signalisation renforcera la visibilité du campus.

Par Claude Gauvreau

31 mars 2014 à 14 h 03

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

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Photo: Nathalie St-Pierre

Au cours des deux prochaines années, la visibilité de l’UQAM au centre-ville de Montréal sera progressivement renforcée grâce à une meilleure signalétique de ses édifices. Il s’agit là du troisième volet du projet de Campus urbain de l’Université, les deux autres étant le Plan directeur immobilier et la participation de l’UQAM au Programme particulier d’urbanisme (PPU) du Quartier des spectacles – pôle Quartier latin. Ces dernières semaines, le Service des immeubles et de l’équipement, le Bureau des transactions immobilières et le Service des communications ont rencontré avec la vice-rectrice aux Études et à la vie étudiante Diane Demers différents groupes de l’Université pour présenter ce projet.

La signalétique, c’est un peu la science de la signalisation, dit-on. Basée sur une sémantique iconique – logos, pictogrammes, couleurs – et langagière, elle est apposée aux murs, au sol ou sur des panneaux pour informer, guider et faciliter l’orientation et les déplacements dans l’espace public.

«La nouvelle signalétique extérieure ne permettra pas seulement de mieux identifier les pavillons de l’UQAM. Elle contribuera aussi à renforcer son image institutionnelle, à développer une vision plus intégrée de son campus et à ancrer davantage sa présence dans les rues du centre-ville», explique Louis-Charles Lasnier, professeur à l’École de design et responsable du Bureau de projet, une équipe de travail chargée de concevoir la stratégie de signalétique sous la responsabilité du Service des communications.

«Ce projet était en gestation depuis quelques années, rappelle Nathalie Benoit, directrice de la Division de la promotion institutionnelle du Service des communications. Quand l’UQAM a mis en place le Plan directeur immobilier et amorcé sa collaboration avec le Quartier des spectacles, elle a commencé à réfléchir au développement d’une signalétique institutionnelle.» Plutôt que de procéder par appel d’offres auprès de firmes externes, le Service des communications a proposé de mettre à profit l’expertise de l’École de design et établi un mode de réalisation intégré, de concert avec les services concernés. L’Université a ainsi mis en place un Bureau de projet, dirigé par Louis-Charles Lasnier, un spécialiste de la signalétique, pour encadrer le processus sur le plan conceptuel. «Cette équipe, qui regroupe notamment des diplômés de l’UQAM en design, est étroitement associée à un groupe de travail composé de représentants du Service des immeubles et de l’équipement, du Bureau des transactions immobilières et du Service des communications», note Nathalie Benoit.

Le programme de signalétique se déploiera aussi en concertation avec l’arrondissement Ville-Marie et le Partenariat du Quartier des spectacles, lesquels adhèrent à la nécessité d’une plus grande ouverture des édifices de l’UQAM sur le quartier.

Marquer le territoire

«La présence institutionnelle de l’UQAM s’est construite de façon morcelée au fil des ans. Aujourd’hui, elle doit être consolidée, dit Louis-Charles Lasnier. Même si on ne part pas de zéro, c’est la première fois que l’on se penche sur un plan d’ensemble pour permettre à l’Université de marquer le territoire qu’elle occupe.» Selon Nathalie Benoît, «le défi consiste à créer une identité commune pour un ensemble de bâtiments qui s’étalent sur deux pôles: le campus central à l’est et le Complexe des sciences Pierre-Dansereau à l’ouest.»

La première phase du projet de signalétique se matérialisera par la mise en place d’une famille d’objets ayant une fonction identitaire et d’information: éclairage architectural, nouvelles plaques rétroéclairés sur les façades des pavillons, marquage haut et bas des bâtiments, stèles porteuses d’inscriptions à proximité des portes d’entrée, cartes facilitant le repérage, écrans urbains pour le Centre de design, la Galerie et le Centre sportif, etc.

Pour Louis-Charles Lasnier, tous ces éléments sont des «ambassadeurs urbains» qui permettront à l’UQAM de s’affirmer à l’échelle des piétons et de s’assurer que les résidants du quartier et tous les gens qui y circulent soient conscients de la proximité d’un campus universitaire. «Notre approche sera fondée sur l’acupuncture architecturale, souligne le designer. Nous ciblerons d’abord des endroits névralgiques susceptibles d’avoir un fort impact.» Nathalie Benoît cite en exemple les seuils d’entrée et les zones d’accueil des pavillons. «Nous accorderons une attention particulière à l’entrée par le métro Berri-UQAM, la plus fréquentée de l’Université, qui a été négligée jusqu’à maintenant.»

La prochaine étape consistera à façonner les différents objets et à planifier leur implantation. «Un appel d’offres sera lancé auprès de concepteurs en design industriel, en architecture et en graphisme, dit Nathalie Benoit. Nous serons en mesure de leur remettre un cadre conceptuel clair, qui facilitera la réussite du projet.»

Traduire une culture

Le projet de signalétique n’est pas qu’une affaire d’esthétique. Il vise aussi à porter les contenus de l’UQAM, à traduire sa culture institutionnelle et ses valeurs d’ouverture de transparence et d’accessibilité, soutient Louis-Charles Lasnier. «Les zones d’accueil des facultés, par exemple, pourraient éventuellement abriter des “murs facultaires” sur lesquels seraient affichées des informations sur les activités et les particularités des facultés.»

Le projet doit tenir compte du fait que le campus de l’UQAM ne correspond pas à l’image que l’on se fait traditionnellement d’un campus universitaire, «c’est-à- dire un grand espace vert entouré de bâtiments en pierre d’un certain âge», observe le professeur. Avec ses nombreux pavillons et lieux de diffusion de la culture, comme la Galerie, le Centre de design, le Centre Pierre-Péladeau et le Cœur des sciences, l’UQAM représente une part importante du Montréal novateur et créatif. Et avec le Cégep du Vieux-Montréal, la Grande Bibliothèque et la Cinémathèque québécoise, elle constitue un pôle d’attraction important du centre-ville. C’est tout cela que le projet de signalétique veut faire voir et mettre en valeur.