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La vie secrète des pigeons

Spécialiste mondialement reconnu, Luc-Alain Giraldeau a participé à un documentaire sur les pigeons.

19 novembre 2014 à 15 h 11

Mis à jour le 24 novembre 2014 à 15 h 11

Le doyen de la Faculté des sciences, Luc-Alain Giraldeau, est l’un des spécialistes interviewés dans le cadre du documentaire The Secret Life of Pigeons, du réalisateur Scott Harper. Ce documentaire a été présenté en première mondiale, le 20 novembre, à 20 h, dans le cadre de l’émission The Nature of Things with David Suzuki, sur les ondes de CBC. On peut aussi voir le film sur le site Web de l’émission.

Ce documentaire souhaite redorer le blason des pigeons, ces mal-aimés que l’on ne remarque même plus dans nos villes. On y apprend qu’ils ont été les premiers animaux apprivoisés sur la planète – ils étaient élevés pour être mangés, mais aussi pour servir de messagers, pour faire des courses ou pour des spectacles. Ils ont développé au fil des siècles une capacité d’adaptation remarquable à la vie urbaine.

Luc-Alain Giraldeau Photo: Nathalie St-Pierre

Professeur au Département des sciences biologiques, Luc-Alain Giraldeau est un spécialiste du comportement animal mondialement reconnu. Il a collaboré à la publication de plusieurs ouvrages de référence sur le sujet, dont Écologie comportementale, publié chez Dunod et traduit en anglais sous le titre Behavioural Ecology par la prestigieuse maison Oxford University Press.

Dans le documentaire, le chercheur explique les stratégies alimentaires des pigeons, certains étant “producteurs” – ce sont eux qui trouvent la nourriture en premier – et d’autres “chapardeurs”, car ils volent la nourriture de leurs congénères. «Dans le jeu producteur-chapardeur, plus il y a de producteurs, plus il est payant de chaparder, observe-t-il. À l’inverse, quand la proportion de chapardeurs devient trop élevée, les producteurs sont avantagés, ce qui leur permet d’augmenter leur nombre. On atteint l’équilibre au sein d’un groupe quand la proportion de producteurs et de chapardeurs fait en sorte que les deux options – trouver sa propre nourriture ou chaparder – procurent exactement le même rendement.»

Ce point d’équilibre est évolutivement stable, explique le chercheur, car toute perturbation du système donne lieu à un mouvement de retour vers l’équilibre. Autrement dit, les individus se retrouvent toujours à choisir une stratégie ou une autre en fonction de ce que font les autres membres du groupe jusqu’à ce que l’équilibre soit atteint de nouveau.