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Investissements éthiques

Une étude de l’OCR révèle le manque d’information des Québécois en matière d’investissement socialement responsable.

20 février 2014 à 11 h 02

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

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Concept pour tous/ Katia Springhetti

Une nouvelle étude réalisée par l’Observatoire de la consommation responsable démontre que les Québécois négligent les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) au moment de choisir leurs produits financiers, et ce, malgré leur intérêt marqué pour ces questions dans d’autres sphères de leur vie. La recherche portait sur la relation des particuliers à l’investissement socialement responsable et cherchait à mieux comprendre leur comportement. «Quatre-vingt-douze pour cent des Québécois sont fortement préoccupés par la pollution, 89,1 % par les droits humains et 88,9 % par la corruption! Pourtant, quand vient le temps d’investir, seulement le tiers d’entre eux est préoccupé par les critères ESG, pourtant considérés comme des leviers fondamentaux de changement», commente le directeur de l’Observatoire, le professeur du Département de marketing Fabien Durif.

Près de 57 % des répondants de l’étude ignoraient l’existence de ces critères et seulement 8,5 % ont déjà fait l’acquisition de produits d’investissement socialement responsable (ISR). Le public manque également d’information permettant de comprendre la complexité des produits. L’information qui est disponible est quant à elle perçue comme peu transparente par 42,9 % des répondants.

L’étude démontre également que les Québécois ne sont pas à l’aise en général avec le milieu de la finance et n’épargnent pas à cause de leur manque de connaissances, d’intérêt ou de leur revenu disponible. Moins de 4 Québécois sur 10 estiment avoir une bonne connaissance du domaine financier et à peine un tiers se tient régulièrement au courant des questions financières. Le problème majeur qui nuit à l’ISR est que seulement 6,6 % des Québécois affirment être en mesure d’épargner, et peu d’entre eux prévoient faire des investissements pour leur avenir.

Les Québécois se disent tout de même prêts à changer leur comportement d’épargne: 53,3 % des répondants désirent préparer leur retraite de manière intelligente et 36 % d’entre eux considéreront le choix de l’investissement socialement responsable lors de leurs prochains placements financiers, ce qui leur permettra d’être cohérents avec leurs autres choix de consommation écoresponsable. Fait encourageant, pour deux tiers des Québécois, le rendement n’est plus un frein majeur à l’investissement responsable par comparaison avec des produits de placement traditionnels. «L’étude livre les réponses essentielles à la sensibilisation, à l’éducation et au développement de l’ISR auprès des investisseurs particuliers québécois. Les organisations devront développer des outils afin de sensibiliser la population à l’ISR et rendre ce produit accessible », précise Brenda Plant, consultante en ISR chez Ellio et coauteure de l’étude.

Intitulée «Les Québécois et l’investissement socialement responsable : portrait 2014», l’étude a été réalisée auprès de 1008 répondants du panel de la firme MBA Recherche du 10 au 24 janvier 2014. Le Mouvement Desjardins, le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs et le Carleton Centre for Community Innovation ont également collaboré à l’étude. On peut consulter les résultats de la recherche en cliquant ici.