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Lectures de décembre

Notre sélection mensuelle d’ouvrages publiés par des professeurs, chargés de cours, étudiants, employés, diplômés ou retraités de l’UQAM.

15 décembre 2014 à 15 h 12

Mis à jour le 12 juillet 2022 à 10 h 00

Série «Titres d’ici»

Le concept d’éducation

Une histoire philosophique de la pédagogie (tome 1- de Platon à John Dewey) du professeur Normand Baillargeon, du Département d’éducation et pédagogie, n’est pas un livre sur l’histoire des techniques pédagogiques ou des institutions. Cet ouvrage propose plutôt «une vision synthétique de l’histoire de l’idée de l’éducation et de l’histoire des théories de l’éducation», souligne l’auteur. De Platon à John Dewey, en passant par les théologiens scolastiques du Moyen Age, les humanistes de la Renaissance, les penseurs des Lumières et les visionnaires du XIXe siècle, ce premier tome expose les principales idées qui ont porté l’humanité dans son désir de perfectionnement. «Un des paris de ce projet, écrit Normand Baillargeon, c’est qu’en mettant en évidence ces positions fondationnelles, on comprend mieux, d’une part, le concept d’éducation qui nous est proposé, et l’on est mieux outillé, d’autre part, pour en évaluer la pertinence.» L’ouvrage invite également les lecteurs à réfléchir sur la nécessité d’une formation basée avant tout sur la connaissance globale acquise par l’être humain, plutôt que sur une éducation visant à former «de bons petits citoyens» au service de l’économie de marché. Publié aux éditions Poètes de brousse (collection Essai libre).

Vignoble et terroir

Amateur de vin et créateur du site www.sommeliervirtuel.com, le professeur Vincent Fournier, du Département de communication sociale et publique, a effectué des séjours à Cirò Marina, dans le sud de l’Italie, en 2000 et 2004. «À l’époque, mon objectif était de comprendre le développement historique de l’industrie vinicole et la manière dont la mondialisation influence les pratiques et les conceptions locales entourant le vin», écrit-il dans Le vin comme performance culturelle. Le cas du Cirò Doc en Calabre. Depuis, en approfondissant sa compréhension de l’univers du vin et en interviewant des consommateurs, des journalistes et des professionnels, Vincent Fournier a réalisé que plusieurs des transformations qu’il avait étudiées étaient indissociables des différentes réglementations nationales concernant les produits du terroir. Celles-ci, même si elles cherchent à s’appuyer sur des critères technoscientifiques, reposent en réalité sur des constructions culturelles. Le concept de terroir, précise l’auteur, ne réfère pas exclusivement à un espace géographique précis, mais désigne surtout des spécificités historiques et culturelles. Comment, dans un endroit donné, les idées que l’on se fait du vin et les valeurs qu’on lui associe se créent-elles? C’est ce qu’a voulu explorer l’auteur, anthropologue de formation, en se penchant sur le cas du vin Cirò doc. Paru chez Del Busso Éditeur.

Des publicités pour la classe moyenne

La publicité agace et fascine à la fois. Elle agace par son omniprésence et son manque d’originalité, elle fascine lorsqu’elle est conçue avec créativité ou nous fait rire. Or, très peu d’historiens se sont jusqu’à présent penchés sur le contenu de la publicité québécoise et sur son évolution au cours du XXe siècle. Et pourtant! Les réclames fournissent un précieux témoignage historique, car elles renvoient une image de la réalité sociale du passé, voire des représentations que la société offrait d’elle-même. C’est ce que décrit le chargé de cours en histoire Sébastien Couvrette (Ph.D. histoire, 09) dans Le récit de la classe moyenne. La publicité des quotidiens montréalais, 1920-1970. Ayant comme principale fonction d’inciter les individus à consommer, la publicité a ciblé dès ses débuts la classe moyenne – une clientèle qui, malgré d’humbles moyens financiers, désirait accéder à un certain bien-être matériel. L’auteur montre comment «les réclames de cette période ont été le reflet d’une société où les rapports sociaux de sexe et de classe étaient intimement reliés, voire indissociables, et jouaient un rôle déterminant dans les représentations identitaires des individus et de leur place dans la société.» Publié chez Leméac.

Suicide et politique

«Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux, c’est le suicide», disait l’écrivain Albert Camus. On dit qu’il ne faut pas abandonner, mais se révolter: là serait notre seule condition. Mais en est-on certain? Peut-on être indifférent à l’existence? Peut-on tenir une réflexion philosophique sur la mort volontaire qui ne tourne ni à sa négation radicale ni à son apologie coupable? Dans l’ouvrage Suicide et politique – La révolte est-elle honorable?, le professeur Lawrence Olivier, du Département de science politique, tente de répondre à ces questions en s’attardant, entre autres, aux écrits de Camus, du philosophe Emil Cioran et de l’écrivain américain Charles Bukowski. Ce dernier, dont l’existence s’apparentait à un suicide lent, à un aller vers la mort s’accomplissant chaque jour et à une échappatoire au moyen de différentes substances et actions (sexe, jeu, alcool), prouverait davantage que Camus que la vie est bien souvent absurde. «Il est donc possible d’être révolté en un sens très précis: s’opposer à l’existence, s’acharner contre elle, la retourner pour en montrer l’impossibilité», écrit le professeur. Cet ouvrage, à la croisée de la philosophie, de la science politique et de la littérature, mène une réflexion sur notre rapport à la mort et à l’existence. Publié chez Liber.

Poésie identitaire

Avant la défaite du 13 septembre 1759, les forces franco-canadiennes ont remporté d’éclatantes victoires en Amérique du Nord. Belle-Rivière, Chouaguen, William Henry et Carillon sont autant de noms qui inspirent les versificateurs de la colonie – Beaujeu, Rigaud, Vaudreuil – à rédiger des poèmes et chants guerriers qui exaltent le courage des Canadiens. Mais au lendemain de la Conquête, ces poètes doivent composer avec la nouvelle administration britannique pour ne pas attirer ses foudres. De quelle façon les textes poétiques de cette période concourent-ils malgré tout à forger une nouvelle identité canadienne? Comment les conflits qui sévissent alors en Amérique du Nord influencent-ils la manière dont les habitants de la colonie se perçoivent et envisagent l’autre? Comment, dans cette culture de guerre, se situer par rapport à l’Anglais, à l’Américain et à l’Amérindien? La plume au fourreau: culture de guerre et discours identitaire dans les textes poétiques canadiens du XVIIIe  siècle, 1755-1776, du doctorant en études littéraires Éric Boulanger, répond à ces questions en nous faisant découvrir une période décisive de l’histoire du Québec à travers les textes poétiques rédigés depuis la guerre de Sept Ans jusqu’à l’invasion américaine de 1775-1776. Paru aux Presses de l’Université Laval.

Gérer les risques financiers

Depuis la crise financière de 2008, la gestion du risque est devenue un sujet fréquemment discuté dans le monde de la finance. Bien que peu de fonds institutionnels aient instauré des systèmes ou des mécanismes de gestion afin de mesurer et de contrôler le risque pour les portefeuilles de leurs clients, certains gestionnaires de portefeuille ont pris des mesures pour le contrôler. D’autres gestionnaires, qui en parlaient peu auparavant, mentionnent ces risques dans leurs présentations aux investisseurs institutionnels. L’ouvrage Investir et gérer le risque: comment y parvenir? de l’actuaire Pierre Caron, chargé de cours au Département de mathématiques, vise à sensibiliser les étudiants en finance, les investisseurs institutionnels, les gestionnaires de portefeuilles et les conseillers à l’importance de bien comprendre les risques auxquels un portefeuille peut être exposé. Les différents types de risques – financiers, structurels, organisationnels, comportementaux, liés au gestionnaire – sont ici analysés. L’auteur, qui travaille depuis 40 ans comme consultant auprès de fonds institutionnels, fournit des outils pratiques pour implanter les mécanismes adéquats afin de mesurer et contrôler ces risques. À l’aide d’exemples et d’exercices, il explique également comment mettre en place un système de gestion des risques répondant aux besoins d’un fonds institutionnel. Paru aux Presses de l’Université du Québec.