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Penser, transformer, réinventer Montréal

Le recteur Robert Proulx affirme l’importance stratégique des universités pour relancer la métropole.

24 mars 2014 à 16 h 03

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

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Le recteur Robert Proulx à la tribune du Cercle canadien de Montréal. Photo: Denis Bernier.

Invité à la tribune du Cercle canadien de Montréal le 24 mars dernier, le recteur de l’UQAM, Robert Proulx, a exposé sa vision du rôle de l’institution universitaire dans le développement économique, social, scientifique et culturel de la métropole.

Devant quelque 300 personnes, le recteur a lancé un appel à la réflexion et à l’action en vue de soutenir le nouvel élan de Montréal. «En moins de 50 ans, Montréal est passé de “la ville aux 100 clochers” à “la ville aux 11 universités et grandes écoles spécialisées”. C’est un changement dont les retombées actuelles et potentielles pour l’essor de la métropole sont considérables», a-t-il affirmé.

Avec 190 000 étudiants sur une population de près de 2 millions d’habitants, Montréal représente l’une des grandes villes universitaires du monde. Selon Robert Proulx, la métropole doit profiter au mieux des atouts que représente ce pôle universitaire. «Penser, transformer et réinventer Montréal s’inscrit dans un processus dynamique, qui mène à toujours vouloir aller plus loin. C’est le moteur même de la connaissance et c’est à cela que carburent les universités», a-t-il déclaré.

Les impacts d’un pôle universitaire

Le recteur a rappelé que la présence d’un pôle universitaire suscite des retombées, dont la richesse et l’ampleur se mesurent à travers le déploiement d’activités d’enseignement, de recherche, de création et de services aux collectivités. Des retombées qui se manifestent au niveau économique, mais aussi sur les plans social, culturel et scientifique.

«Les universités jouent un rôle essentiel dans la qualification de la main-d’œuvre en formant une relève inventive, créative et imaginative, qui a la capacité d’apporter des solutions originales aux problèmes, enjeux et défis actuels de la société, a souligné Robert Proulx. Chaque année, c’est quelque 40 000 nouveaux diplômés — dont 10 000 issus de l’UQAM — qui, grâce aux connaissances, aux compétences et aux habiletés acquises à l’université, apportent leur contribution dans divers domaines professionnels.»

Les universités sont aussi des acteurs de premier plan en matière de recherche scientifique, de création artistique et d’innovation technologique et sociale, a poursuivi le recteur. «Les entreprises, les établissements de santé et d’éducation, les organismes culturels, les milieux de l’intervention sociale, les organisations publiques, parapubliques et communautaires tirent profit des nouveaux savoirs issus de l’activité universitaire. En retour, les savoirs pratiques issus du milieu nourrissent l’université.»

Contribuer à la relance

Constatant la santé défaillante de Montréal, Robert Proulx a tenu à souligner que la relance de la métropole ne peut et ne doit pas se faire à coup d’initiatives morcelées et improvisées, c’est-à-dire sans perspective historique, sans prise en compte du tissu social, sans préoccupations éthiques ou esthétiques et, surtout, sans vue d’ensemble et sans vision d’avenir stratégique. «Le recours à l’expertise développée au sein des universités, dans le vaste champ des études qui s’intéressent à la ville, représente un atout dans le déploiement de stratégies gagnantes pour assurer le renouveau de Montréal», a-t-il soutenu.

Qu’il s’agisse de gouvernance urbaine, d’environnement ou de lutte contre la pauvreté, l’itinérance et le décrochage scolaire, «les chercheurs de l’UQAM contribuent à aider les décideurs métropolitains dans la gestion de ces enjeux et à améliorer la qualité de vie de leurs concitoyens», a déclaré le recteur. La production de nouvelles connaissances et la mise en œuvre de projets porteurs pour Montréal touchent toutes sortes de domaines, dont la gestion de projets d’envergure complexes, la lutte contre les îlots de chaleur, la mise en valeur du patrimoine, le tourisme, le développement durable en milieu urbain, les installations d’art public, le combat contre l’homophobie et la promotion de l’agriculture urbaine.

Pour soutenir la prospérité et la solidarité montréalaises, il faut également intégrer les universités aux grands projets de développement de la ville et favoriser les échanges d’idées entre le monde de l’enseignement supérieur, la communauté des affaires, les milieux culturels, les mouvements citoyens et les élus, a insisté Robert Proulx. Citant en exemple le Quartier des spectacles avec qui l’UQAM entretient une collaboration fructueuse, il a indiqué que Montréal doit « privilégier les projets mobilisateurs qui font appel à la synergie des forces de tous les acteurs du développement montréalais».

Repenser la formule de financement

Pour contribuer à la relance de Montréal et mener à bien leurs activités de recherche, de création et de formation, les universités doivent disposer de moyens suffisants, a indiqué le recteur. «Le chantier sur la politique de financement des universités déposera bientôt son rapport final. J’espère que ses recommandations iront dans le sens de repenser radicalement l’actuelle formule de financement des universités parce que ses effets ne sont en rien cohérents avec la mission première des établissements.»

L’UQAM, comme les autres établissements d’enseignement supérieur à Montréal, entend continuer de participer activement au dynamisme de la ville, a assuré Robert Proulx. «Nous avons des idées et des projets. Nous avons de l’expertise et de l’écoute. Nos chercheurs sont aguerris. Notre relève est qualifiée. Nous stimulons la création, l’innovation et la culture scientifique. Nous sommes prêts à collaborer et à relever le défi de la relance de Montréal», a-t-il conclu.

Le texte de l’allocution du recteur, prononcée au Cercle canadien de Montréal, est disponible sur le site du rectorat.